US ET COUTUMES: Une scène de la vie champête en 1900

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lucane
Vieux crouton
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Enregistré le : mardi 18 mars 2008 14:27
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US ET COUTUMES: Une scène de la vie champête en 1900

Message par lucane »

"Après une très dure matinée de fauchage à la faux, dans un pré d'une grande ferme de Montabret, avec toute une bande de faucheurs, l'après-midi le patron accorda une heure de repos avant de recommencer ce dur travail.



Ainsi au repos, mon père s'était endormi comme tous les autres, mais lui, il dormait la bouche ouverte, quand une jeune femme prénommée Thérèse qui arrivait avec plusieurs autres pour faner eut cette idée de lui faire une drôle de farce. Il y avait là un petit amas de divers détritus qu'elle n'hésita pas à prendre à pleine poignée pour lui enfoncer dans la bouche. Sur le moment même, mon père se réveilla en sursuat, à moitié étouffé. Enfin il se débarrassa bien vite la bouche de ces substances d'un si mauvais goût.



Tous ceux qui étaient là, les faucheurs, les faneuses, rirent beaucoup de le voir ainsi le dindon d'une si désagréable surprise. Il en fut un peu vexé sur le moment, mais il avait déjà cette idéed qu'il trouverait un moyen pour se venger d'un tel tour, car il avait deviné que c'était Thérèse qui en était l'auteur.



Quelques jours après, comme ils se trouvaient encore tous ensemble à un moment qui permettait de prendre un peu de repos, mon père flatta beaucoup la jeune Thérèse et l'invita à venir s'asseoir auprès de lui. Il avait posé ses chausssettes en lui faisant croire qu'il avaitt trop chaud aux pieds et entreprit de lui faire voir les varices qu'il avait aux jambes. Il retroussa très haut son pantalon. Au moment où elle ne se méfiait pas, il sauta prestement sur elle. Comme il lui serrait le corps dans ses bras, elle chercha à se dégager de cette étreinte et, bien qu'il fût à cette époque en pleine force (25 ans) il eut bien de la peine à l'empêcher de se libérer, tant elle était nerveuse. Il la souleva pour l'emporter jusqu'à l'endroit le plus large et le plus profond du ruisseau et la plongea dans l'eau jusque sous les bras.



Cela ne servit pas de leçon à cette jeune personne qui, au bout de quelques jours recommença à faire les tours les plus hasardeux les plus comiques à son patgron, aidéeparfois par les autres femmes de lamaison.



J'ajoute que c'était le temps où, malgré les rudes travaux, les gens de la campagne s'amusaient souvent à se faire toutes sortes de tours qui se terminaient toujours en plaisanterie.



Il y a aujourd'hui plus de réserve à ce sujet et puis, comme on travaille la plupart du temps avec des machines, il y a moins de rapports directs, moins d'esprit d'équipe ; enfin, les femmes vont bien moins à présent travailler dans les champs."

Eugène Grelet (Maire paysan mémoires et pensées) 1980 (conseiller municipal à Bussières st Georges)
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