contes et légendes creusoises

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Marie
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contes et légendes creusoises

Message par Marie »

Pour les creusois d'origine, connaissez vous des contes ou légendes? De ceux que l'on racontaient autrefois, aux veillées ou entendu pendant votre enfance... Ceux-ci font partie du patrimoine et de la mémoire vivante de la Creuse...
kaomé

Message par kaomé »

j'en ai connu mais je suis incapable d'en redire. je sais qu'au puy du gaudy, il y a la foret "à légende" et je suis toujours à la recherche du livre qui les conte! j'espère un jour le trouver!

:wink:
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Marie
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Message par Marie »

La légende du Puy-de-Gaudy



En des temps très anciens s'élevait à la cime du Puy-de-Gaudy, un château, le plus vaste qu'on pût voir. Aussi, d'après la tradition appartenait-il "à un roi". Son royaume s'étendait bien plus loin encore que tout le pays qu'on découvre du haut de la montagne.





Ce roi n'aimait qu'une personne au monde : sa fille âgée de 16 ans, et toute bonne et belle.

La pensée que Berthe pouvait, en un temps proche, le quitter au bras d'un jeune seigneur, lui était si pénible qu'il privait la jeune fille de la société de tous ; et il avait même prescrit que nul homme ne parût devant elle le visage découvert



Cependant, une exception était faite un seul jour chaque année. "Le roi du Puy-de-Gaudy" recevait l'hommage de ses barons, et voulant rendre sa fille témoin de sa puissance, il admit qu'assise auprès de lui, elle les vit défiler sans que leurs traits fussent dissimulés.

Il en vint des jeunes et des vieux, des beaux et des laids ; Berthe les considérait tour à tour d'un regard amusé... jusqu'à l'instant où s'agenouilla le dernier au pied du trône, le plus humble de tous, Raoul, le plus petit seigneur de Las-Perras dont le château se dressait dans la vallée que domine le Puy-de-Gaudy.

A peine s'il atteignait vingt ans. Un seul coup d'oeil fut échangé et ce fut assez pour qu'en leur coeur les jeunes gens se promissent l'un à l'autre.

Mais à peine de retour à Las-Perras, Raoul se rendit compte que jamais au grand jamais le roi n'accepterait un prétendant de si petite fortune.

Et comme à cet âge, on passe facilement du haut de l'enchantement au fond du désespoir, il résolut de se précipiter du haut des tours de son château... Mais, bien entendu, avant de se jeter dans le vide, il leva les yeux pour contempler une dernière fois le lieu où se trouvait sa bien-aimée. Et bien entendu encore, Berthe lui apparut alors, lui faisant de grands signes en agitant son écharpe blanche. Du coup, le jeune Raoul ne songea plus à "se détruire" et s'anima même de si grand espoir que peu de jours après, il osa retourner au Puy-de-Gaudy et demander au roi la main de sa fille. Celui-ci, pour toute réponse, donna l'ordre de jeter l'audacieux dans les oubliettes lorsque, fort à propos, Berthe survint, armée d'un poignard : "Je me tuerai sous vos yeux, annonça-t-elle à son père, si vous ne m'accordez pas au seigneur de Las-Perras."

Alors, le roi, abandonnant la violence, employa la ruse. "Tu l'épouseras, ma fille, dit-il, le jour où la tour de Las-Perras sera aussi élevée que le sommet de mon donjon..."

Certes, le sommet de la montagne dominait de combien de pieds la plus haute tour de Las-Perras ! L'entreprise apparaissait impossible... Et pourtant, le roi voulut rendre toute tentative plus impraticable encore et, dès le lendemain, "trois mille ouvriers" étaient embauchés pour exhausser le donjon du Puy-de-Gaudy.

A Las-Perras, on ne besognait pas moins, mais les hommes du petit seigneur n'étaient point en si grand nombre et ils avaient beau y aller, comme on dit, à vie de corps, ils luttaient vainement et chaque jour la disproportion apparaissait plus considérable.

Chaque jour, pendant dix ans ! Et au bout de la dixième année, Raoul, qui n'avait point revu sa bien-aimée, fut mandé au Puy-de-Gaudy.

Le roi était à l'agonie. On aurait pu croire que la crainte du jugement de Dieu l'avait décidé à revenir sur ses ordres cruels. Hélas, il ne songeait qu'à les renforcer et pour en mieux assurer l'observance, il fit jurer aux amoureux sur les saints évangiles qu'ils ne se retrouveraient en présence l'un de l'autre avant que la condition exigée fut accomplie.

C'est ici que Berthe apparaît comme une femme de tête et d'esprit avisé. Elle imagina de suite une nouvelle manière de mettre au même niveau les murailles de Las-Perras et du château royal dont elle demeurait seule maîtresse.

Elle prit sur l'heure la direction du chantier et ordonna à l'armée de maçons qu'il occupait de démolir le travail de ces dix années et de faire rouler tout le matériau au pied de la montagne afin que l'équipe de Raoul le réemployât aussitôt.

Ainsi pouvait-elle espérer voir se rehausser rapidement les murailles de Las-Perras.

Mais hélas ! Les maçons du roi défunt avaient employé un mortier que n'attaquaient pour ainsi dire ni le pic, ni la pioche. Un sorcier l'avait composé et entre autres procédés magiques, le sable y était remplacé par une farine de fine fleur de froment.

Les hommes s'acharnèrent à la besogne, effritant, désagrégeant au prix d'efforts surhumains, et le but ne se rapprochait qu'insensiblement quoique les constructeurs de Las-Perras fissent de leur côté preuve de leur bon vouloir à l'atteindre. Ceux qui, au début de l'entreprise, n'étaient encore que des petits goujats faisaient figure de barbons et plus d'un compagnon avait passé le marteau et la truelle à son fils, le jour où les murailles des deux châteaux furent enfin de niveau.

il y avait vingt ans que le roi était mort.

Berthe allait se parer de sa robe de mariée lorsque soudain elle calcula son âge... Consternée, elle la fit remplacer par une robe de deuil.

Les fiancés se rejoignirent dans la chapelle de Las-Perras. Longuement, ils contemplèrent leurs visages vieillis ; longuement, ils pleurèrent ensemble, ayant compris que le rêve de leur jeunesse n'était plus, ne pouvait plus être, après tant d'années, qu'un cher, un merveilleux souvenir.

Mais un tel amour ne s'était pas dépensé en vain. Dépouillé de ce qu'il avait de périssable, quelque chose en subsistait dans les âmes. Berthe et Raoul résolurent de consacrer à Dieu le reste de leur existence, tout en demeurant sous le même toit.

Un prêtre bénit leur union, puis chacun revêtit l'habit religieux et ils s'adonnèrent à la prière, à la charité jusqu'au jour où, comme pour compenser la longue séparation de leur vie, la mort les prit ensemble.
kaomé

Message par kaomé »

dans [Vous devez être enregistré et connecté pour voir les liens] on trouve la légende du pont du diable! et autre croyance de certains patelins! :wink:
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Marie
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Message par Marie »

je vais essayer de trouver ce livre qui doit être fort intéressant.



Les contes et légendes font rêver les enfants, ne sommes nous pas restés nous aussi un peu enfant au fond de nous :wink:
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joelausec
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Message par joelausec »

Légendes et diableries creusoises

(Contes des veillées d'autrefois)

1993 édition intégrale (les 3 tomes réunis)

ISBN 2.903870.51.9

Gilbert LACONCHE

Editions VERSO
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Marie
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légendes des pierres jaumâtres ( d'après le lien de nicéphor

Message par Marie »

LA NAISSANCE DES PIERRES JAUMÂTRES



Il était une fois une tribu de géants qui vivaient sur le Mont Barlot. Cela se passait voilà très longtemps, bien avant que les Celtes construisent la ville de Tulum qui deviendra quelques siècles plus tard Toulx-Sainte-Croix, et bien avant que le Roi Arthur vienne faire la guerre contre les habitants de Bourges.



Les géants dont parle notre histoire étaient nombreux, environ une cinquantaine. On les reconnaissait à leurs grands pieds, à leurs muscles impressionnants et à leur taille gigantesque : les nouveau-nés mesuraient cinq mètres et les adultes vingt mètres. Ils vivaient en communauté : les grands-parents, les parents et les enfants tous ensemble. Ils avaient un chef : Tolbar, qu’ils respectaient beaucoup. Celui-ci se faisait aider dans ses fonctions par un conseiller, le plus âge et le plus sage de tous les géants qui s’appelait Kasbou. Les hommes chassaient pendant que les femmes faisaient la cuisine pour les banquets qui se déroulaient tous les soirs et pendant que les enfants jouaient à saute-mammouth.



Les géants avaient décidé d’habiter le Mont Barlot car c’était un lieu en altitude, facile à défendre en cas d’attaque, et un endroit où il faisait bon vivre.



En ce temps-là, cette colline était couverte d’arbres, de grands chênes au magnifique feuillage vert, de hauts peupliers, de saules pleureurs, de bouleaux, de hêtres. On y trouvait aussi de très belles petites fleurs qui sentaient très bon. Là, coulaient des ruisseaux à l’eau si claire que l’on pouvait voir les poissons nager. Ce paradis était également habité par des petits lutins de la taille d’une fourmi qui avaient beaucoup d’amis : les lapins, les oiseaux, les écureuils. Il faut vous dire que ces lutins étaient les protecteurs de la nature.



Vous pourriez penser qu’ils vivaient heureux, et bien détrompez-vous, les géants leur en faisaient voir de toutes couleurs ! Ces derniers saccageaient la végétation, ils polluaient les ruisseaux, ils assassinaient des milliers d’animaux pour les dévorer. De plus, un jour ils décidèrent de détruire la forêt pour construire une immense échelle…



En effet, ils se demandaient comment flottaient les nuages dans le ciel et ce qu’il y avait au-dessus. Ils choisirent donc les plus gros chênes pour faire les barreaux. Ils les coupèrent en morceaux de deux mètres de long. Ils prirent les peupliers les plus longs pour faire les montants et ils collèrent les morceaux avec la sève des arbres. Comme il n’y avait jamais assez de barreaux, ils coupèrent d’autres arbres, tellement qu’in ne resta pas un seul arbre sur le Mont Barlot. La construction de l’échelle leur prit beaucoup de temps. Comme ils étaient paresseux de nature et qu’ils festoyaient tous les soirs et que leurs banquets se terminaient très tard, ils ne travaillaient que quatre heures par jour.



Mais vous vous demandez peut-être ce qui se passait chez les lutins pendant temps. Et bien, très énervés par le projet des géants, les protecteurs de la nature se rassemblèrent de toute urgence tout en haut du Mont Barlot. Leur chef, Tulin, approuvait la colère de ses sujets mais en tant que chef raisonnable, il tenta de les apaiser :



" Calmez-vous ! Nous allons appeler les dieux et les déesses de la Nature pour leur demander conseil ! "



Tulin prit une flûte et joua un air qui fit apparaître la déesse des Fleurs et celle de l’Eau. Puis il prit un tambour fait en peau de bison ainsi que la corne torsadée de ce cheval fabuleux qu’on appelle la Licorne et il se mit à jouer pour inviter le dieu des Arbres et celui des Pierres. Les dieux et les déesses écoutèrent la colère du chef des lutins et eux-mêmes devinrent fous furieux en apprenant la gravité de la situation. Ils s’exclamèrent :



" Nous n’allons pas laisser les géants saccager notre belle nature ! Nous n’allons pas non plus non plus leur permettre de venir nous déranger dans notre paradis céleste ! Nous allons nous venger ! "



Pendant ce temps, les géants avaient déjà planté l’échelle très profondément dans la terre et leur chef Tolbar commençait à gravir les barreaux. Quelques minutes plus tard, à trois mille mètres d’altitude, il n’avait toujours pas atteint de nuage. Puis, cent mètres plus haut, il en traversa un et se reposa un moment. Il était déjà épuisé mais il se disait que s’il redescendait, les autres géants se moqueraient de lui. Alors il continua. Deux cent mètres plus loin, il traversa une deuxième couche de nuages où il but de l’eau de pluie et mangea un nuage en forme de barbe à papa.



Enfin, il franchit une troisième couche de nuages où les dieux l’attendaient impatiemment.



Une divinité lui cria :



" Vous avez détruit la forêt, pollué les ruisseaux, tué les animaux ! "



Une autre ajouta d’une voix forte :



" Vous avez dépassé les bornes "



Un dieu vociféra :



" Vous avez été odieux avec nos amis les lutins protecteurs de la Nature ! Vous avez osé pénétrer dans notre territoire sacré qui doit rester secret ! "



Enfin un dieu et une déesse proclamèrent le verdict :



" Les géants doivent être punis sévèrement et la punition sera terrible ! "



Les dieux transformèrent Tolbar en pierre et d’un coup de pied, ils l’expulsèrent du nuage. Sur le Mont Barlot, les autres géants attendaient encore un signe de leur chef pour monter à l’échelle. Mais ils furent effrayés par ce qu’ils virent : un petit point noir qui grossissait à vue d’œil se rapprochait d’eux. Ils crurent que le ciel leur tombait sur la tête et pris de panique, ils s’enfuirent dans tous les sens. Mais en vain, car lorsque la pierre toucha le sol, chaque géant, adulte ou enfant, se métamorphosa en bloc de granit.



C’est ainsi que naquirent les pierres Jaumâtres au sommet du Mont Barlot.



Quant aux petits lutins, ils replantèrent des arbres et leurs descendants vivent encore du côté de Toulx-Sainte-Croix. De nos jours, ils ne peuvent être vus que par les enfants sages qui respectent la Nature et croient en cette légende.
kaomé

Message par kaomé »

joli, je m'en souvenais plus, il faut dire qu'on en parlait en école primaire! :? et c'est loin! :lol:
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nadja
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Message par nadja »

je connaissais pas ! j'aime bien cette légende !
Ce compte a été désactivé sur décision des administrateurs, deux réinscriptions ultérieures ont été constatées sous les pseudos de Milie et Lucane.
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