Le découpage géographique du "parler Creusois".

Le patouais creusoué, si ne lé pas parla, ou va merrir !! Bieau be !!
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lucane
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Le découpage géographique du "parler Creusois".

Message par lucane »

Langue et littérature



La Creuse terre occitane



A la jonction des grands domaines linguistiques et culturels d’oc et d’oïl zone de contact et d’interférences la Creuse occupe une situation particulière au milieu de l’Etat français.



Le nom de la Marche autour de laquelle s’est constitué en 1790 l’actuel département est révélateur de cette position frontière.



Il s’agit bien d’une » marche » linguistique pour qui vient du Nord.



« Notre patois c’est pas vraiment le vrai occitan ca y ressemble mais… »



L’occitan est encore parlé en 2007 en Creuse dans ses trois variants dialectales : marchois, limousin et auvergnat.

Survivance dont on se demande combien de temps on pourra encore l’entendre résonner dans les conversations. Cantonnée aux relations familiales et de voisinage. Pour les plus de 60 ans.Tout parler local qui permet (meme à un nombre restreint de personnes) de communiquer est à considérer comme une langue. Ce terme vient de l’époque de Richelieu et de la naissance du centralisme à la française. Amplifié à la Révolution pour créer un grand territoire national où il n’existerait qu’une seule langue : celle de Paris le francais.

La pratique de la langue occitane de la Creuse risque bien de disparaître dans l’indifférence quasi générale.



Dictionnaire, recueil de contes et dires populaires le « contribution à l’étude du parler de la Creuse sur 5 ou 6 communes
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joelausec
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Message par joelausec »

L'occitan est une langue, et le creusois est un patois dérivé de l'occitan si je ne me trompe pas. On nous parle aussi du limousin, le creusois est-il un dérivé du limousin qui lui-même est un dérivé de l'occitan?

Chez moi en Lorraine, les différentes variantes du patois lorrain sont tellement nombreuses que chaque village a son propre parlé. Quand je parle lorrain avec quelqu'un au pays, je n'ai même pas besoin de lui demander de quelle village il vient, rien qu'à l'écouter j'arrive à le localiser, et ceci à une dizaine de kilomètres près.

S'il fallait reconnaitre comme langue tous les patois, tous les dialectes, tous les "parlés" de chaque village, on n'en sortirait plus.

Je vois déjà ici sur le forum, on n'a pas deux personnes qui écrivent le creusois de la même façon. Alors le creusois c'est quoi? Le patois d'Aubusson? Celui de Fresseline, où encore celui de Faux la Montagne? A moins que ce ne soit celui d'Evaux les Bains? Je crois que pour enseigner le patois creusois dans les écoles creusoises, il faudrait commencer par le définir, et là, la guerre des clochers ne fait que commencer! :pfuit:
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jocelew
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Message par jocelew »

il faudrait le définir comme pour le Corse, le Creusois du Sud et le Creusois du Nord, pour la Corse tout le monde se comprend quand même. Pour le Creusois même s'il est différent d'un endroit à l'autre apparemment vous vous comprenez et arrivez à traduire?
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lucane
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Message par lucane »

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Les Parlers de la Creuse ,patrimoine de la Creuse (langue et mémoire du pays de Guéret) Conseil Général de la Creuse livre + CD



Publication issue d’une enquête ethnologique et linguistique menée sur le pays de Guéret de mai 2004 à décembre 2005.

Il s’agissait de recueillir et d’enregistrer les éléments de ce patrimoine immatériel autour de thèmes :

La littérature orale : conte comptines chanson proverbes

La mémoire de la civilisation traditionnelle : souvenirs témoignages, réminiscences d’une société traditionnelle rurale

Etudier les dialectes occitans rencontrés et en décrire les nuances.



La langue des Marchois

« Langue et mémoire du pays de Guéret » Les parlers de la Creuse (Jean François Vignaud animateur à l’institut d’Etudes Occitanes du Limousin

Michel Mauville Conservateur du Patrimoine, conseil général de la Creuse



Situé au nord du Limousin, le pays de Guéret – St Vaury est une véritable marche linguistique. Bien que la totalité de ce territoire se trouve en zone occitane, sa situation de frontière y a engendré de fortes nuances dialectales.



Langue ou patois ?

Au regard de son sens dans la langue francaise le mot patois est un terme avilissant qu’il faut éviter.. Ce terme de patois nous vient de l’époque de Richelieu et de la naissance du centralisme à la française. On a pris l’habitude de charger de mépris tout ce qui n’était pas du français. La révolution française a repris cette attitude pour l’amplifier afin de créer un grand territoire national où il n’existerait dans les usages qu’une seule langue : celle de Paris, le français.

Les creusois ont tout intérêt à parler d’occitan pour désigner leur langue, une langue qu’ils pratiqueront sous une des trois formes dialectales présentes sur le territoire ;



Marchois, limousin ou auvergnat.



Les parlers du pays de Guéret



Limousin au sud ouest

Auvergnat à l’extreme sud est

Marchois (avec de nombreuses nuances de parlers) sur les ¾ nord du pays.



La limite oc – oïl

Pour le territoire concerné la limite à l’extrême nord suit fidélement la frontière départementale entre la Creuse et L’Indre, : la totalité des communes de Lourdoueix St Pierre, La foret du Temple, Nouziers, La Cellette, Tercillat se trouve en zone occitane marchoise, tandis que les communes berrichones voisines d’Aigurande Crevant, Sazeray, Vigoulant se trouvent en zone d’oïl.

Pour exemple:

au village de La faye (Lourdoueix-St Pierre on parle marchois, mais à peine un kilomètre plus au nord à Boucamoine (Aigurande) on parlera le berrichon.



Les dialectes occitans du pays de Guéret.

Les mots occitan, occitanie, sont des mots relativement récents (environ deux siècles) pour désigner une langue connue depuis le Moyen Age sous différents vocables :langue romane, langue limousine, langue d’oc (par opposition à la langue d’oïl et à la langue de si, l’italien provencal)

L’occitan est une langue romane ou néo-latine comme ses voisines : le français, l’italien, l’espagnol, le portugais, le catalan le roumain le sarde et le rhéto-roman.



Le latin pénétra assez tôt dans les actuels pays d’oc. La langue fut alors assimilée par les populations déjà en place : celtes, ligures, ibères. On estime que c’est dans le massif central que la pénétration fut la plus lente puisque l’on n’y aurait parlé le gaulois jusqu’à la fin du Ive siècle.

A cette romanisation des langues indigènes se sont ajoutés des apports linguistiques amenés par les grandes invasions barbares des siècles suivants.

La formation de la langue occitane qui en découla semble acquise vers le IX e siècle.

L’occitan est resté beaucoup plus proche de ses origines latines que le français par son vocabulaire, sa syntaxe, sa grammaire, mais aussi par ses intonations, ce qui le rapproche des langues romanes de l’Europe du sud.

Le français est une langue unifiée et identique d’un bout à l’autre du territoire national, non par une vertu naturelle mais par une volonté politique.

Les pays de langue d’oc ne correspondent à aucune frontière politique et leurs limites sont fondées sur les seuls critères linguistiques et culturels.

Cette langue est divisée en plusieurs dialectes :

Languedocien, gascon et provençal (dialectes sud occitan) et le limousin,

L’auvergnat et le vivaro alpin (dialectes nord occitan)

A l’extreme nord de l’occitanie se détache un dialecte occitan à l’aspec t hybride oc oil le marchois.

L’espace occitan occupe approximativement le tiers sud de la France englobant depuis Bordeaux dans une vaste courbe, le Limousin, la Marche, l’Auvergne pour redescendre au dessous de St Etienne, Grenoble. S’en détachent les deux extrémités de la chaine pyrénéenne. A l’ouest les provinces basques, à l’est le roussillon terre catalane le catalan étant considéré comme une langue jumelle de l’occitan. A cela on doit rajouter une vallée des Pyrénées en territoire espagnol le Val d’Aran et douze vallées des Alpes italiennes. ;



Le dialecte limousin

Des trois dialectes que l’on retrouve sur le pays de Guéret le limousin a été choisi comme dialecte occitan c’est celui que apparaît localement comme le plus conservateur et le plus méridional celui que se distinguera le moins de l’occitan central (dit standard le languedocien.



Le dialecte auvergnat

Présent un les communes de La Saunière, St Laurent et la partie de la commune d’Ajain située au sud de la RN 145 relèvent du dialecte auvergnat.

Nous avons affaire là à un autre dialecte « classique » du nord occitan qui présente de grandes analogies avec l’occitan limousin et partage à ce titre les mêmes traits linguistiques fondamentaux.



Langue et mémoire fondements de l’identité locale.

La langue est le médium premier pour aborder et appréhender en toute fidélité la culture et la civilisation traditionnelles creusoise.

.Sans aller à la rencontre des gens du pays, on perçoit déjà très largement l’identité culturelle de la toponymie locale : de très nombreux noms de lieux d’origine occitane sur l’ensemble du Pays de Guéret jusqu’aux confins du Berry :

Le Mas (le domaine agricole), les Caureix (las Caures : le noisetier), la Vergnade (la Vernhade : lieu planté d’aulnes), les Prades (la Pradas les prés) la Roche Taillade (la Roche Talhade : la roche taillée) Bordas ( fermes) la Vallade (la Valade : la valllée) , le Theil (le Telh : le tilleul)



A l’intérerieur même des zones dialectales, les variations de parlers servent de marqueur de différenciation identitaire : le canton de Bonnat est devenu le référent linguistique d’une particularité phonétique avec le traitement particulier des nasales –in – an ou –ain qui, placées à la fin des mots se transforment en anlhe. Lapin y donnera « lapanlhe ». Cette suffixation originale est devenu un signe de reconnaissance local : « le chin a minjat le pan « par cette seule prononciation la région de Bonnat est nommée, reconnue.



A Jupille le seul village de la commune d’Anzême qui se situe sur la rive droite de la Creuse (il faut faire un grand détour et traverser une autre commune pour accéder au chef lieu qui se trouve de l’autre côté de la vallée, village dont le terroir forme une enclave dans la commune du Bourg d’Hem, on insiste grandement sur le fait qu’on y parle « le patois » d’Anzême et non celui du Bourg d’Hem qui est bien différent : le chin se dira « le chanlhe » au Bourg d’Hem mais « chi » à Jupille et Anzême



La langue bénéficie aujourd’hui d’un fort capital sympathie auprès des jeunes générations. On lui porte un regard bienveillant : c’est la langue du cœur, celle de la famille des proches. On se met à en à regretter la fin annoncée, conscients que la langue est indissociable du monde rural creusois le reflet d’un mode de vie et de pensée.



A la différence du limousin et de l’auvergnat les parlers marchois restent méconnus, peu étudiés. En l’absence de revendication culturelle et identitaire de ce territoire la langue va t-elle s’effacer , disparaître dans le plus grand silence de cette région après plus de mille ans d’histoire commune ?
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Message par chef_joseph »

:pfuit: Que de renseignements !!!!

Quoi que !!! Les limites ont sans doute exister , mais je crois qu'elles se sont beaucoup effacées!!! :pfuit: :pfuit:
" A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ! "
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Message par seblet »

Je ne voudrais pas trop politisé ce post, mais en effet la culture et la langue occitane est sur le déclin. En provence, il n'y a plus beaucoup de personnes qui parle l'occitan. C'est pourquoi il serait interéssant de reprendre le flambeau et de redefinir et de rendre visible nos cultures Occitanes...Volem viure al pais !!!!

solidaritat occitania!!!!! :top:
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joelausec
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Le découpage géographique du "parler Creusois".

Message par joelausec »

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Message par chef_joseph »

:) Très intéressant en effet !! il est vrai que nous Creusois, nous découvrons encore sur notre propre département et nous avons à découvrir !! Merci Joël !
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Message par joelausec »

En espérant que ces informations soient exactes, parce que sur la seconde carte, le type regroupe dans Alsacien, le patois lorrain et la langue alsacienne, et place le lorrain complètement à coté , dans une région où jamais personne n'a parlé lorrain. Mais bon, faut être né là haut pour y comprendre quelque chose à ces découpages qui au fil des guerres franco germaniques ont bougés sans arrêt. Ce qu'on appelle le patois lorrain n'est parlé que dans un seul département, la Moselle, seul département de la Lorraine annexé par les Allemands en 1870, et encore pas l'intégralité du département.

Bon je ferme ma parenthèse Lorraine et vous laisse entre vous pour débattre de l'exactitude de ces cartes.
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Message par chef_joseph »

:pfuit: Pour l' exactitude , je ne vois pas comment aller vérifier !!

Nos aïeux n'ont pas laissé de trace écrite !! Et pour eux , ils parlaient patois . Point Barre je pense !
" A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ! "
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mjo
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Message par mjo »

En attendant peut être plus de précisions dans cet historique, ou d'autres découvertes explicatives, on peut considérer celui-ci, au moins, comme un bon point de départ....
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Marité
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Message par Marité »

En définitive les vrais creusois, vous dites "patois" ou "langue d'Oc" parceque la ligne Libourne, Guéret, Montluçon et Briançon. C'est la langue d'oc. Le conseil général de la Creuse a, par exemple, missionné l'IEO Limousin pour une quête de la mémoire sur le pays de Gueret, ce qui a d'ailleurs débouché sur la publication de l'ouvrage Langue et mémoire du pays avec un CD, et une campagne sur le plateau de Millevaches vient de s'achever sur le thème de l'eau autour des moulins, des levades dans les prés, des tourbières. Elle sera racontée dans le livre Mémoria de l'aiga. Les tres contes per Nadau (avec le CD) de Roland Berland, de Bujaleuf.

Librairie Occitane - 26, Rue Haute-Vienne à Limoges. O5 55 32 06 44.

Le patois ou la langue d'oc, remède contre l'amnésie galopante de notre société de l'image et du superficiel.
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mjo
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Message par mjo »

Je viens de lire un article , revue distribuée dans la boîte aux lettres, relatif à un ouvrage de Yves Lavalade et intitulé" Les noms de lieux du Canton de Gentioux".(Editions IEO Lemosin ) avec un extrait rédigé en patois. Je comprends ce qui est écrit, bien que quelques mots me sont inconnus.

Il est expliqué que, comme dans certaines autres régions, certaines municipalités du Plateau de Millevache souhaitent faire figurer en seconde ligne le nom occitan de la commune ou du lieu.

Je ne peux que me réjouir de cette idée et de celle de faire, sur notre forum, place active au patois.
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seblet
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Message par seblet »

Un petit article sur les langues régionales :

Langues régionales menacées.



Selon l' Atlas 2009 international des langues en péril présenté à Paris le 19 Février par l' Unesco, 2500 langues dans le monde, dont 26 langues régionales en France seraient menacées.

En effet, en France, les langues régionales seraient estimées « sérieusement en danger ».

Malgré un réveil des consciences et de multiples programmes de sauvegarde en faveur de ces langues ( Corse, basque, occitan, franco-provençal, normand ou encore le lorrain ) leurs situations restent très préoccupantes.

A court terme, que restera-t-il de ce patrimoine? A quand une véritable politique régionale pour sauver ces trésors de l'humanité ?

Comme l'écrivait Frédéric Mistral, « Un peuple qui tient sa langue, tient la clef qui le délivre de ses chaînes ».



Dossier complet sur le site de l'Unesco:



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Message par Jipé 87 »

Dans un autre fil, Seblet a écrit :

--------------------------------------------------------------------------------



Citation:

Un patois qui ne se parle pas est un patois mort.



et si plutôt, on parlait de langue...



______________



J'avais expliqué clairement ma position dans un autre fil, que je n'arrive pas à retrouver :(

Je n'aime pas le mot "patois", qui ,pour moi, est péjoratif, et sous entend que le parler de nos ancêtres est une déformation du français, ce qui est loin d'être le cas.

Pour moi, le limousin est une langue , une des principales branches de l'occitan, et qui a été à deux doigts d'être la langue nationale de notre pays...

le limousin, comme les autres langues occitanes, résulte d'une transformation lente du latin populaire. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il a une orthographe, basée sur l'étymologie latine dans la plupart des cas, et une grammaire.



Qui ten sa lenga ten la claù que des cadenas lo deliure (Frederic Mistral)
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Marité
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Message par Marité »

je suis d'accord avec jipé. Une des premières attestations de la langue d'Oc se rencontre chez Dante. Au Moyen-Age, l'occitant est utilisé, non seulement en littérature, mais aussi pour la rédaction de documents non littéraires. Cet usage est reconnu par des chartres dès le XIIème siècle, l'usage de l'occitant, concuremment au latin, est courant dans tous les domaines de l'écrit. De fait, l'introduction du français a lieu au moment même ou l'occitan était sur le point de supplanter définitivement le latin comme langue écrite usuelle. Au XX ème siècle, la langue d'oc a été dotée d'une orthographe unifi_ée, inspirée de la graphie en usage dans les textes médiévaux.



L'occitan put donner les clés du patrimoine comme Borgon Nuou, la ville neuve, pour Bourganeuf, Aus Gletons, de Glutonibus en 1075, pôur Egletons.



La première dictée occitane a eu lieu à Limoges en janvier ! qu'es aquo ?
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Marité
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Message par Marité »

excusez-moi, j'ai envoyé trop vite l'occitan n'a pas de T. :mur:
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Message par joelausec »

Marité a écrit :excusez-moi, j'ai envoyé trop vite l'occitan n'a pas de T. :mur:

As-tu déjà essayé de cliquer sur le bouton "Editer"? Tu verras, c'est magique ce qu'on peut faire sur ce forum...
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Message par Marité »

ha oui, ben la prochaine fois, j'essaierai de le faire :nul:
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lucane
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Message par lucane »

La Creuse de Christine Bonneton



" La Creuse est un carrefour dialectal de par sa situation au nord de l'espace occitan elle est un département d'une grande richesse linguistique.

Marchois, limousin et auvergnat ces trois dialectes s'étendent largement sur les département limitrophes. Du fait qu'elles ne sont pas l'objet d'une standardisation elles connaissent des variations linguistiques.



L'occitan est constitué d'un ensemble de parlers locaux étroitement apparentés et inter compréhensible en général.



La Creuse peut s'enorgueillir d'un héritage linguistique prestigieux. On sait qu'au Xe siècle la langue est déjà parfaitement constituée dans notre territoire nord-occitan. Si dans le domaine de la poésie lyrique occitane nous n'avons que peu d'attestations provenant de la Marche, nous savons en revanche grace à quelques documents qui ont traversé les siècles que la lange d'oc était celle de l'administration du Moyen Age.



Les premiers signes de décadence arrivent au XVIe siècle avec l'édit de Villiers-Cotterets (1539) par lequel François 1er impose l'usage exclusif du français pour l'administration et la justice.

Par cette exclusion l'occitan commence à perdre son usage exclusivement écrit et son système graphique disparait. Dès lors se maintient un usage exclusivement oral, la langue restant le moyen privilégié de communication dans la vie privée et même publique.



Mais au cours du XVIIe siècle, le français pénètre peu à peu dans les classes dirigeantes, qui se mettent à pratiquer un bilinguisme francais-oc.

Se repliant dans le milieu rural, face au francais langue du pouvoir et de la ville. l'occitan est ravalé au rang de patois.



Avec les migrations de la population mâle le phénomène s'accentue. Les hommes apprennent le francais et savent le lire l'écrire. Ils pratiquent un très bon francais ce qui est loin d'être le cas dans des nombreuses autres zones du Limousin où la population est restée plus sédentaire. La langue des gens restés au pays les femmes et les enfants est l'occitan.



Avec la généralisation de l'instruction le patois devient une survivance et son usage s'est replié dans l'imtimité villageoise.



Le dialecte marchois dialecte le plus septentrional de la zone occitane concerne un grand territoire s'étendant du Nord est d'Angoulême au Bourbonnais. Ce dialecte constitue un intermédiaire antre la familles des parlers d'oc que l'on pourrait parler de "classique" et la famille des parlers d'oil. Si l'ensemble du discours semble bien occitan (syntaxe vocabulaire, conjugaison la phonétique est nette francisée.



La plupart des locuteurs du marchois ont une perception très floue de leur identité linguistique. Ils considèrent généralement leur langue comme un hybride de limousin altéré par le français "un faux patois" Bien peu en sont suffisamment fiers pour le revendiquer comme un élément indentitaire majeur.



En revanche ils reconnaissent cependant une vraie originalité à leur langue (que tous nomment le marchois) lorsqu'ils la comparent avec des parlers berrichons voisins "du français écorché".
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Message par tiston »

joelausec a écrit :En espérant que ces informations soient exactes, parce que sur la seconde carte, le type regroupe dans Alsacien, le patois lorrain et la langue alsacienne, et place le lorrain complètement à coté , dans une région où jamais personne n'a parlé lorrain. Mais bon, faut être né là haut pour y comprendre quelque chose à ces découpages qui au fil des guerres franco germaniques ont bougés sans arrêt. Ce qu'on appelle le patois lorrain n'est parlé que dans un seul département, la Moselle, seul département de la Lorraine annexé par les Allemands en 1870, et encore pas l'intégralité du département.

Bon je ferme ma parenthèse Lorraine et vous laisse entre vous pour débattre de l'exactitude de ces cartes.


Bonjour joelausec,

ce message est ancien mais je reviens dessus, parce qu'en qualité de nouveau sur encreuse.net, je parcours tous les topics et je rattrape un peu le train...

il y a deux "patois" lorrains.

Mon grand-père maternel est Mosellan (vers Saint-Avold/Boulay), sa langue maternelle, qu'il appelle "patois", comme tout bon français élevé à l'école de la République dans les années 1930, c'est le platt deutsch, un dialecte germanique très proche de l'allemand et de l'alsacien, et c'est ta langue à toi si j'ai bien suivi...

Par contre, j'ai fait mes études à Nancy, en Meurthe et Moselle (plus au sud pour ceux qui ne connaissent pas cette région), là mes copains parlaient (enfin leurs grand-parents) ce qu'ils appellent eux aussi "patois" (preuve que "patois" est un terme générique partagé par TOUTES les langues de France autres que le français à une époque), mais en réalité ils parlent lorrain, qui est une langue d'oïl, proche du français.

Tout ça pour dire que la carte de JF Vignaud est tout à fait exacte, c'est la façon dont les Français appellent leurs langues qui peut prêter à confusion.

En Creuse on parle majoritairement l'occitan limousin, mais ce dialecte dépasse les frontières administratives puisqu'il est parlé à l'est de la Charente et dans la moitié nord de la Dordogne. Le problême c'est qu'on dit tantôt "patois", tantôt "patois creusois" (en fait il existe 3 dialectes occitans en Creuse : limousin, auvergnat, marchois), tantôt "patois limousin", tantôt "langue limousine" etc.

Hors, le fait scientifique, établi par TOUS les linguistes actuels, est beaucoup plus simple : tous ces termes différentes échelles ou déclinaisons de la langue occitane.

Soit, par exemple, la pyramide:

Occitan --- Limousin --- parlers creusois --- parler de chaque village. dans un ensemble comme celui-ci, tout le monde se comprend très facilement.

Le dialecte marchois (au nord, celui de Chef Joseph si j'ai bien compris) est un mélange, enfin une marche, c'est de l'occitan très mêlé à l'oïl, on dit francisé, ce qui n'est aps tout à fait exact, on devrait dire "oïlé", c'est à dire influencé par le berrichon surtout.

le tiers est, lui, est de dialecte auvergnat, bien qu'il y ait tout une zone tampon vers Aubusson où on a un mélange limousin/auvergnat dans la prononciation...

Difficile d'être clair par internet... :wink:
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Message par ANANKE »

Marche géographique et historique, la Creuse est aussi une marche linguistique, une zone de contact entre langue d’oil et d’oc. Ainsi au XIIIème siècle, la cour des vicomtes d’Aubusson est un haut lieu de la culture d’oc et de nombreux troubadours s’y succèdent parmi lesquels Gui d’Ussel les frères d’Uzès. Dans le nord au contraire alors rattaché au Berry, on trouve plutôt les domaines des barons qui parlent la langue d’oil. De telle sorte qu’aujourd’hui les parlers ou patois creusois couramment utilisés ne sont pas uniformes. :roll:



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tiston
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Message par tiston »

ANANKE a écrit :Marche géographique et historique, la Creuse est aussi une marche linguistique, une zone de contact entre langue d’oil et d’oc. Ainsi au XIIIème siècle, la cour des vicomtes d’Aubusson est un haut lieu de la culture d’oc et de nombreux troubadours s’y succèdent parmi lesquels Gui d’Ussel les frères d’Uzès. Dans le nord au contraire alors rattaché au Berry, on trouve plutôt les domaines des barons qui parlent la langue d’oil. De telle sorte qu’aujourd’hui les parlers ou patois creusois couramment utilisés ne sont pas uniformes. :roll:




d'accord avec toi, tout ça est exact!

ici, je peux discerner en un coup d'œil d'où viennent les gens en Creuse, selon le "patois" qu'ils écrivent ou parlent (génial les enregistrements!!! :top: ).

Les gens de Bourganeuf, Saint-Dizier Leyrenne, Pontarion, Royères de Vassivière etc parlent clairement occitan limousin.
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ANANKE
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Message par ANANKE »

Selon JP Baldit, auteur d’une remarquable synthèse sur le sujet la répartition des patois creusois serait la suivante : Le nord du département, au-delà de la petite Creuse dans ses limites avec l’Indre est la zone de contact entre oil et oc, la région de Boussac se rattache au parler Berrichon,la région de Guéret au sens large, la majeure partie de l’ancienne province de Haute-Marche est celle des parlers marchois, langue d’oc dans ses bases mais qui a fortement évolué au contact de la langue d’oil. Le sud-est et l’est du département l’ancienne Combraille et le Franc-Alleu, se rattachent plutôt aux parlers auvergnat. Le sud-ouest (région de Bourganeuf) et le sud ont un parler franchement limousin. La zone du plateau de Millevaches possède un patois spécifique…



D'accord avec moi ? Euh:Sources: Le guide de la Creuse de Gilles Rossignol :mdr:
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Jipé 87
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Message par Jipé 87 »

lucane a écrit :La Creuse de Christine Bonneton



" La Creuse est un carrefour dialectal de par sa situation au nord de l'espace occitan elle est un département d'une grande richesse linguistique.

Marchois, limousin et auvergnat ces trois dialectes s'étendent largement sur les département limitrophes. Du fait qu'elles ne sont pas l'objet d'une standardisation elles connaissent des variations linguistiques.



L'occitan est constitué d'un ensemble de parlers locaux étroitement apparentés et inter compréhensible en général.



La Creuse peut s'enorgueillir d'un héritage linguistique prestigieux...


Bonsoir,

Gilbert PASTY, dans son bouquin :



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a étudié les parlers de 2 villages creusois, pas très éloignés l'un de l'autre, Fleurat, où on parle (parlait ? :( ) marchois, et Le Grand-Bourg, où on parle (d° :( ) limousin.

Une page d'introduction d'après JP Baldit, (cité par Ananke au post précédent) :



< Pour voir cette image, vous devez être enregistré et connecté >




Comme je l'ai déjà écrit dans (au moins)un autre post, je peux témoigner de "l'inter-compréhensibilité" des différentes branches de l'occitan, pour avoir discuté avec des Auvergnats et des Provençeaux, mais ça demande quand même un certain effort de part et d'autre...
Edité en dernier par Jipé 87 le lundi 18 mai 2009 21:58, édité 1 fois.
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