Mythes et croyances

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ptitgib
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Mythes et croyances

Message par ptitgib »

Oui, oui continue. :oui:
In Creuse, we trust
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Marie
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Message par Marie »

:top:

Cocus. Au village des Charghrods, est un énorme rocher figurant une pyramide élevée sur une masse rocheuse, escarpée, il est connu sous le nom de cocu; jamais une femme ne passera dans le sentier par lequel on y arrive.

Chouette. Oiseau nocturne, dont les cris sont de mauvais augure.



Cierge pascal. Les populations du Bourbonnais ont encore grande confiance aux vertus du cierge pascal. Mais il faut s'en procurer par l’intermédiaire du sorcier de l’endroit; il suffit d'en avaler une pincée, avec foi, broyée dans quelques gouttes d'eau pour être délivré des coliques, des fièvres. (Cerilly. Igrande. Urcay. Ainay).



Mâcher de la cire bénie enlève sur le champ, la rage des dents; elle guérit les crampes d'estomac et les douleurs du corps.



Le cierge était l’attribut de la Sibylle de Lybie. Sainte-Geneviève était représentée tenant en mains un cierge que le diable cherche à éteindre; la fête de la Purification de la Vierge se traduit par des cierges allumes.



Les cierges sont un reste de tradition des feux allumes durant certaines fêtes du paganisme.



Cimetière. On a soin de ne rentrer ou de ne sortir que par la petite porte du cimetière, la grande étant réservée pour le service des enterrements. C’est un mauvais présage pour celui qui se serait oublie : on dit même : qui sort à pied par le portail des morts, y rentrera bientôt porté dans un cercueil.



Les Cloches. Tous les petits enfants croient bien que les cloches vont à Rome du mercredi



Au samedi saint, et qu’elles en reviennent en semant dans les jardins, des œufs rouges dont elles ont fait grande provision dans les poulaillers des cardinaux a Rome.



On Sonne encore dans beaucoup de paroisses les cloches pendant les orages. Les maires se défendent timidement contre les arrêtés préfectoraux, sachant bien que les habitants seraient indisposés contre eux, s'ils interdisaient la sonnerie des cloches pendant les orages.



II est des cloches qui ont une grande réputation pour préserver les paroisses qui les possèdent des effets de l'orage, à Chantelle, le Taureau-de-Saint-Vincent, et qui sert de timbre aujourd'hui a l'horloge de la ville, jouissait d'une grande vertu dans la contrée, il suffisait de l'entendre bramer pour que l'endroit ou on l'entendait pendant l'orage soit préservé de la grêle et de la foudre. II en est de même pour la vieille campane de Montmorillon, encore accrochée aux flancs de la tour ruinée du château ; ses tintements argentins chassaient les orages (i).







Malheur au mari, qui rentrant dans son logis après plusieurs jours d'absence, entend chanter le coucou, il est cocu.



Si deux personnes causent ensemble exprimant la même idée, la première personne qui passera devant elle sera cocu, ou bien son bas se déchirera.



COMPAGNON. COMPAGNONNAGE, se dit des Ouvriers qui appartiennent à un compagnonnage quelconque, du devoir ou autres.



Le compagnonnage, né des anciennes corporations ou communautés ouvrières, était une union amicale de solidarité, de secours mutuels, qui n'avait rien de commun avec les syndicats actuels, ou la politique y joue un rôle actif, et qui ont détruit depuis 1870, les philanthropiques compagnonnages. (Voyez : Tour de France).



Complaintes. ^Produit^ sur place, la complainte est l'expression naturelle du sentiment populaire compatissante d'abord, elle se redresse impitoyable centre le crime et les vices. Le peuple reprouve les forfaits, il a une manière à lui de traduire ses sentiments à cet égard, c'est la complainte avec ses bouts rimes, et souvent maladroitement exprimes.



La fréquence des crimes est la cause pour laquelle il ne se fait plus de complaintes.

Apres 1870, elle ne parait qu’à de rares intervalles, Tropmann est l'un de ses derniers héros.



II s'est édité des complaintes après plus de vingt ans que le crime qu'elle rappelle avait été commis.



Nous en possédons une de 1811, rappelant le crime de Biozat, prés de Gannat, commis par Madeleine Albert, qui avait tué à coups de hache son père, sa mère, et ses deux sœurs.



Les gens de campagne, revenant de la ville un jour de foire, rapportaient la complainte qui se chantait en plein air; elle était clouée sur les murs de la maison, et cette simple feuille a un sou, terrifiait tous ceux qui la lisaient.



La dernière intéressant le Bourbonnais est le crime de Chantelle, l’affaire Achet, 1891, dont la plaidoirie de Waldeck-Rousseau sauva la tête de sa cliente,



Conjuration. Elles sont : spéciales, disent les sorciers et surtout les sorcières qui se font en effet une grande spécialité dans les conjurations. Elles ont encore assez de pudeur pour ne pas conjurer au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, ni à celui de la Sainte-Vierge.



La conjuration a des effets préventifs. Si le mal persistait après une conjuration, la sorcière répondra : que le mal répugnait à supporter au saint qu'elle avait invoqué, mais on recommence une seconde fois; le saint est près de céder, le mal persiste; alors la sorcière, pour la troisième fois fait une sommation au saint invoque, et bon gré, mal gré, le saint ou la sainte ont consenti cette fois à se charger des maux du conjure; celui-ci est guéri après le paiement des trois sommations.



On conjure les fièvres, les maux de dents, les douleurs, les brulures, les chancres, les plaies, car il y a des saints connus pour chacune de ces maladies.



Dans la corporation des matrones sorcières, ce serait déroger que de conjurer une quatrième fois un malade.



Dans beaucoup de paroisses, on attribue au curé, le don de conjurer infailliblement la meille (kératite). On lui prête aussi le don de conjurer les orages, les incendies, pour cette raison, qu'ils ont reçu ces pouvoirs dans les sacrements des cures (les ordres) ; et que s'ils voulaient, ils auraient bien plus de pouvoirs que les sorciers; ils connaissent à fond la cartomancie.



Ces préjugés viennent surtout de l’idée qu'ont les gens de la campagne, particulièrement ceux de la montagne, que le curé est une petite partie de Dieu lui-même, et qu'il a des pouvoirs surnaturels sur tous les éléments, sur les hommes, sur les choses inanimées et sur les animaux.



La Conscription. On s'épuiserait dans les campagnes à découvrir tous les moyens mis en pratique pour échapper à la conscription, la nécessité rendait les conscrits ingénieux. Chez les Pions, commune de Lavoine (i); presque tous les garçons qui naissaient dans cette communauté étaient déclarés comme appartenant au sexe féminin, et cela se pratiquait encore il n'y a pas trente ans,



(i) F. Perot. Les Pions, leiiv Industrie, Les Sau-pages de Montonctl, etc.





Beaucoup de consentis assistaient à la messe le matin du tirage, ainsi gue leur famille.



Tel autre se contentait de se signer avant de mettre la main dans le sac. Nous avons eu l’occasion de voir se produire cet acte.



Les sorcières des campagnes avaient de la besogne le jour du tirage au sort, soit pour aller louer l’anneau d'une veuve, le coudre elles-mêmes dans la doublure du gilet du conscrit; soit pour accompagner au cimetière une veuve avec laquelle elle ramassera un petit ossement de mort qui sera cousu dans un sachet et place dans la poche gauche de la veste du jeune homme; d'autres, vont parcourant le pays, a la recherche d'un écu à la vache (i).



Une taupe capturée dans de certaines conditions, procurait un bon numéro.



Corbeaux.
Appelés : Perdrix de scieurs de long. Leur vue est aussi d'un mauvais présage, suivant les conditions dans lesquelles on les voit.
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juilliette23
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Message par juilliette23 »

Bravo Marie pour ces transmissions de savoir. :jm:
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On est de son enfance comme on est d'un pays. (A. de Saint Exupéry)
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Marie
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Message par Marie »

C'est un plaisir pour moi de vous faire profiter de ce que j'ai trouvé".

J'essaie de vous le transcrire au mieux , mais il y a des mots et passages entiers que je ne comprends pas.

Essayer de déchiffrer aussi. :coucou:
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Marie
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Message par Marie »

(i) Possédant une importante collection numismatique, nous avons souvent reçu ces sortes de sollicitations, et nqu^ pr^tions volontiers nos écus du Pcarn,





Corde DE Pendu. Tout bon sorcier doit en être pourvu, et ne doit jamais opérer sans en porter sur lui. Pour obtenir une réaction chez un malade languissant, il lui montre un morceau de corde de pendu ; le résultat est toujours bon.



Corps humain. Barbe et cheveux. Les cheveux durs et drus ainsi que la barbe forte, annoncent un caractère difficile.



Barbe et cheveux rouges indiquent un tempérament coléreux.



Le peuple tire beaucoup de conséquences morales de la forme de certaines parties du corps, et nous ne serions point étonnés d'apprendre que Lavater ait consulté les gens de campagne avant de composer ses essais physiognomoniques.



Grosse tète; peu d'esprit.



Large bouche exprime la bonté, la bouche fine et serrée caractère difficile.



Nez large et narines développées, le sensualisme. Nez crochu, nez de juif, économe, rapace. Nez fin, esprit caustique et malicieux.



Oreilles fines, intelligence.



Yeux verts, haineux, méchant.



Front droit et élevé, intelligence.



Les cotes en long? Se dit d'un paresseux; il est fainéant comme un loup, il a les cotes en long!



Les bras courts sont la caractéristique de la maladresse.



Coqs EN PATE. Heureux comme un coq en pate. Cette locution était autrefois très populaire.



A l’approche du jour de l’an, nous avons vu vendre dans les rues de Moulins, des petits coqs en pate cuite, leurs pattes étaient faites de deux morceaux de bois fendu. Les enfants s'offraient de ces coqs le jour de l’an, comme étrennes; les gens de la campagne venus ce jour à la ville, en rapportaient des provisions, ces petits volatiles étaient bien une allusion à ce vieux souhait que nous avons naguère entendu dans notre jeunesse : Bonne année; bonne sante ; le Paradis a la fin de vos jours; heureux comme un coq en pate,



Parmi les statuettes destinées à orner le laraire des demeures à l’époque gauloise et romaine, découvertes dans les officines des antiques plasticiens de Toulon-sur-Allier, nous y avons souvent rencontre le coq, ainsi que les moules qui servaient à les produire (i).



Le coq était immole aux Dieux Lares (2).



Caylus, dans son Recueil d'antiquités donne un petit coq en bronze, muni d'un anneau destine à le porter comme une amulette.



Le coq en pate a vécu; et nous ne le verrons jamais plus reparaitre.



Cornemuses
. Huriel fait parler toute seule cette peau de bouc, comme le gousier d'un rossignol. Cet instrument, dit Hugues Lapaire, serait l'antique Utricularium, dont parle Suetone au Chapitre civ; Vie des douze premiers Empereurs.



Nous en reparlerons au mot Vielles et Musettes.



Cors AUX pieds. Les commères comme les sorcières se sont épuisées pour la guérison des cors. Parmi les spécifiques préconisés par elles, nous avons retenu celui-ci.



II faut prendre une pomme de reinette, la mordre soi-même, en frotter le cor avec la partie entamée trois fois par jour. Prendre ensuite la pomme de la main gauche, aller a reculons à son puits et y jeter la pomme ; dès qu’elle sera pourrie par l’eau, le cor tombera de lui-même.



Les sorciers prescrivent de mouiller le cor avec sa propre salive, à l’'aide du petit doigt de la main gauche.



Cornemusiers. Voir : Vielles et musettes.



Costume Bourbonnais
. Mille ennemis se sont dresses contre le costume national, les causes en sont si multiples, que pour les citer, il faudrait faire l’historique de notre temps.

Aussi, peu de provinces ont conserve le traditionnel costume qui leur était particulier ; on en trouve les restes dans l'arrondissement de Montlucon; il rappelle un peu celui du Berry et du Limousin, et ce qui est reste dans l’arrondissement de Gannat tient au vieux costume disparu de l’Auvergne.



C’est surtout depuis 1870, que ce qui restait du costume bourbonnais a disparu. A ce moment, les mobiles qui arrivaient à Moulins, venant de Lenax, portaient encore sous de larges chapeaux, de longs cheveux boucles retombant sur leurs épaules.



Le paysan bourbonnais cueillait son chandre chanvre); à la veillée, les femmes teillaient des chènevottes, les vieilles le filaient, il n'était pas rare de voir deux tisserands dans la même commune, ainsi qu'un ou deux tayeitx, allant en journées.



Le paysan portait un très large chapeau, mou, en feutre de soie noire, de petites attaches retenaient les bords à la calotte ; ce chapeau était connu sous le nom de cocherelle. II portait un veston très court avec de larges revers, le col droit et montant; la culotte à pont (braguette), était comme la veste, tissée sur place, cette étoffe était appelée droguet, et, ordinairement teinte en bleu. Le bas des jambes était parfois serré par des boutons, beaucoup portaient de hautes guêtres serrées sur la culotte. Le gilet était en laine bleue ou rouge, très court et orné d'une double rangée de boutons dorés ; la cravate était uniformément en soie rouge, serrant le col d'une chemise en toile rousse et grossière, et qui montait jusqu'aux oreilles, les souliers étaient presque inconnus, on ne portait que des sabots vizeles (i).



Une grande blouse bleue (biaude), était le complément du costume, son emploi était aussi bien pour les jours ordinaires que pour les dimanches.



L'accoutrement des femmes était plus pittoresque, n'aurait-il été compose que du coquet petit chapeau à deux bonjours, et que M™ de Sevigne se plaisait tant à voir « si coquettement porté par de gentilles paysannes auxquelles il donne tant de gentillesse » qu'il eut suffi. Ce chapeau assez semblable à une nacelle arquée, mais renversée, ayant une petite calotte plate au centre, relevée gracieusement aux deux extrémités; il seyait très gentiment à la physionomie tant des jeunes que des vieilles ; tressé en paille, les contours étaient ornés de galon de velours noir ou bleu, et double de soie rouge ; parfois, des festons en paille ou de fines arabesques enjolivaient toute la surface du chapeau. De tradition séculaire, il se voit encore, sur la tête de quelques grand-mères, au désespoir de leurs petites-filles.



La jupe rouge, très courte, était d'ordonnance, et laissait voir le bas des jambes ; les jupons de couleur étaient bordés d'un large velours ; le corsage ajuste était décolleté, un joli fichu de mousseline brode couvrait les seins ; autour du cou était noué un velours noir auquel était pendu une Jeannette d’or (croix). de longs pendants d'oreilles égayaient un frais visage rond et coloré, encadré de lisses plates descendant au-dessous des oreilles, tout à fait dissemblables à celles des élégantes du modern style; de petits souliers découverts, à cothurne laissaient voir les bas blancs, et enfin le tablier à pièce terminait la toilette du dimanche.



Les hommes portaient la limousine et les femmes la cape dernières survivances du costume gaulois (i).



Courses de chevaux.
Cette très ancienne coutume a longtemps subsisté en Bourbonnais ; le Chevau-fug de Montlucon est un reste traditionnel de ces courses ; le souvenir est conservé de celles qui se faisaient à Villefranche, à Viplaix, etc.



A la fête patronale de Saint-Marcel à Chambouin, village réuni à la paroisse de Nocq, on a conserve les courses de chevaux, exclusivement faites par les jeunes gens de la localité, et qui s'en vont, ce jour, caracolant par monts et par vaux, au travers des vallons et des rochers.



Ces réjouissances populaires étaient connues sous le nom de fêtes baladoires, elles avaient donné lieu à des troubles; la Gour de Parlement de Paris les défendit par un arrêt du 12 novembre 1778. «Défense faite aux habitants des dictes paroisses (Viplaix, Verdin, Saint-Desire), de s'y assembler pour y courir a cheval



Les courses de La Ronde, ou l’on élisait un Roi\ ont été supprimées en 1870, mais une foire aux chevaux, conséquence de ces courses, a lieu chaque année à Chamberat.



Les courses de Villefranche avaient été instituées par une charte donnée en 1217, par Archambaud, sire de Bourbon, fils de Guy de Dampierre.
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Marie
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Message par Marie »

Couteaux. II ne doit jamais être donne de couteaux en cadeaux, dans la crainte qu'ils ne coupent l’amitié.



On désigne un mauvais couteau : ganiviaut, coupe-pain, châtre-chien.



Deux couteaux mis en croix sur une table sont un présage de malheur ; il en est de même quand on fait virer un couteau.



Trouver un couteau, mauvais signe.



Crocodile.
Le crocodile suspendu autrefois sous les voutes de la cathédrale de Moulins, et rapporte d'Orient par un Bourbon, croisé, était considère comme ayant vécu dans les souterrains du château de Moulins, et vaincu par un condamné à mort qui a ainsi obtenu sa grâce.

C'est une réminiscence du dragon de l’ile de Rhodes.



Croix. Les hommes comme les femmes de la campagne ont encore conservé l’habitude de se découvrir en passant devant une croix.



Le jour de l'Invention de la Sainte-Croix, les jardiniers de Moulins, portent bénir à la cathédrale des quantités de petites croix d'osier qui se vendent ensuite à la porte de l’église, Chacun en rapporte pour sa maison, son jardin, sa grange, on ne doit jamais les clouer, en souvenir des clous de la passion, mais on les introduit dans un joint de bois de la porte, ou dans un joint de la pierre.



A la croix des Chiers à La Prugne, on a coutume d'y porter les enfants morts sans baptême, ils y reprennent leur sens, juste le temps nécessaire pour les baptiser. Aussi, a minuit, on y entend des gémissements d'enfants, et chacun se garde d'y passer à cette heure. Plusieurs autres croix jouissent de ce même privilège.





Découvertes. Trouvailles. Voyez ; Trésors.



Dents
. Mai de dents, mal d'amour.



On doit bien se garder de jeter dans les chemins une dent qui vient d'être arrachée, car, si un cochon passant par la, venait à la manger, c'est une dent de cet animal qui pousserait à la place.



Les commères ont une foule de recettes pour les maux de dents ; respirer du vinaigre répandu sur une pelle rougie au feu, arrête les douleurs ; d'autres, font un emplâtre de farine mélangée de poivre, de sel, et pétrie dans du vinaigre, qu'ils appliquent sur la joue.



Les canines sont appelées dents de l’œil, on ne doit jamais les faire arracher.



Dizainier. Chapelet simplifie, forme d'une mince plaque de cuivre perforée d'un trou pour y passer le doigt, et portant sur le coté extérieur, dix cônes saillants et une croix; le dévot passe le dizainier à son pouce, récite la dizaine d'ave, puis il place le dizainier à l'index, et recommence ainsi jusqu'au petit doigt (i).



Doigts.
Les sorcières travaillent beaucoup leur clientèle par l'inspection de leurs doigts et de leurs ongles; elles dépeignent le caractère par leurs formes, leurs couleurs.



II ne faut jamais couper les ongles aux petits enfants avant l’âge de sept ans, cela les rendrait méchants.



Se couper les ongles le mercredi fait naitre des envies ; les taches blanches sur les ongles sont un signe de cadeaux que l’on recevra prochainement.



Dragons
, animaux fantastiques. L'homme des cavernes, le troglodyte aurait-il vu le ptérodactyle ? De toute antiquité', il a été frappe par ces animaux singuliers, il a vu dans son imagination des poissons volants, des griffons à longue queue, des serpents ailés, dans ses contes comme dans ses légendes, il y fait apparaitre des animaux hybrides, tels qu'ils sont représentés dans les églises ou sous le porche des cathédrales.



La Ballade du dragon du roc qui se raconte encore à Montluçon est terrifiante, on y croit comme a une histoire vraie; sa gueule est couleur de feu, ses ongles sont d'acier, sa bave tue ceux qui la reçoivent, c'est par milliers que se comptent les ossements de ses victimes, épars dans son repaire, le souterrain du vieux château de Chatelard, c'est effrayant!



Droits seigneuriaux
. La variété infinie des anciennes redevances féodales, constitue, quand on les examine, un véritable état d'âme de la société aux temps féodaux. L'argent était rare, le maitre recevait en nature ce que la pénurie du numéraire ne pouvait fournir. Mais tout a coté de l’intérêt matériel se trouvent des redevances bizarres, excentriques, amusantes, grotesques même, et auxquelles le fier seigneur paraissait tenir sérieusement.



De nos jours encore, après les stipulations du prix de la ferme, le bail contient en outre les redevances à donner en œufs, beurre, volailles, foin, paille, corvées et charrois à faire à la volonté du bailleur.



Certains droits seigneuriaux ont été fortement exagérés, plusieurs critiques se sont abusés sur les droits de libage ou autres du même genre ; la châtelaine était parvenue à faire racheter ces droits par des redevances en gelines, ou autres. II y a quand même une persistance de ce droit au travers les siècles, dans cette coutume qui permet au maire d'embrasser la mariée, le premier, après le sacramento.



Le châtelain de Thizon recevait annuellement tous ses gens au château, qui lui apportaient solennellement un œuf trainé sur un char attelé de huit bœufs blancs. La même redevance se faisait au seigneur du Tremblay.



Le puissant seigneur du château de la Malleree avait droit de prélibation sur toute l’étendue de ses terres, après chaque mariage, les maries lui apportaient un coq blanc et une poule noire, en remise d'un droit tombe en désuétude. Le seigneur entoure de sa famille recevait ce don dans la salle d'honneur du château, puis arrivait un char trainé de quatre gros bœufs blancs, portant un œuf pondu le matin des noces.



L'une des prérogatives des dues de Bourbon en leur châtellenie de Montluçon, consistait à percevoir un droit sur tout mari qui était battu par sa femme (i).



(i) La survivance de ce droit se continue encore.

Le n" 48 g du supplément du Petit Journal, d’1 avril 1900, contient ce fait; la gravure y représente un montluçonnais montant un âne à rebours entouré de mégères qui ne lui ménagent ni les quolibets, ni les coups de trique, il porte sur le dos une pancarte avec ces mots : « Battu par ma FEMME ET CONTENT ».





Ces mêmes ducs de Bourbon, prélevaient un bien singulier droit sur les filles de mauvaise vie, le jour qu'elles se fixaient à Montluçon. La prostituée devait aux ducs de Bourbon, tinpet qu'elle devait aller faire devant la population gouailleuse de la ville, assemblée pour cette cause sur le pont de Bufecier, qui conduisait au château. La charte relative à ce droit est datée de 1468, en voici le texte : Item, in et super filia communi sexus videlicet viriles, quoscumque denovo, in villa Montis-Lucii eveniente, quatuor denarios, semel, aut unum bombum super pontem de castro MontisLucii solvendum



Mais si la ribaude s'y refusait, le châtelain lui montrait le poing d'un air goguenard, c'est alors qu'elle chantait le refrain si populaire à Montluçon au xv® siècle :



Mucus in claustro,

Non valet eva duo

Sed quando est extra

Bena valet trigenta.



Una ribaude qui chante un refrain populaire en latin, n'était point banal, nous ne supposons pas qu'on retrouverait l’équivalent aujourd'hui.



Le seigneur de Graves devait chaque année aux moines d'Ebreuil, un superbe dindonneau rôti, qu'il devait porter en personne sur un plat d'argent, dans la vigne, au moment ou les Bénédictins la vendangeaient.



Cette même abbaye percevait sur tous les marchands d'huile de noix qui venaient vendre leurs marchandises sous le porche de l'église, comme un droit acquis, les gouttes d'huile qui suintaient des entonnoirs ou autres ustensiles servant a la livraison de l'huile; et ce n'est qu'à partir de i833 que l'hôpital renonça à ce droit.



A Chantelle, le droit de Bourgeoisie s'achetait moyennant la redevance de 4 et 6 sous,



Suivant la fortune du sollicitant, les pauvres obtenaient ce titre au prix de 2 sous seulement; ces redevances étaient au profit de la commune, Un certain appareil était employé pour conférer ce droit, le juge châtelain, le prévôt et le procureur du roi réunis, avaient le privilège de conférer cette faveur; la cérémonie était annoncée au son des cloches. M. Forestier est actuellement le plus ancien bourgeois proclame.



Cressanges
(Les musards de). Voir ce mot.
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Marie
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Message par Marie »

Eau bénite. Aux fêtes de Pâques et de la Pentecôte, les femmes s'empressent d'aller querir l’eau qui vient d'être bénite, et leur empressement produit souvent le choc et le brisement des vases et des bouteilles; il est de croyance que la dernière personne qui puisera de l'eau bénite, aura la maladie de la pierre, sinon la gale, avant que l'année soit terminée.



Le jour même de la bénédiction de l’eau, chacun en boit une gorgée, afin d'être préservé de coliques pendant un an.



L'eau bénite, soigneusement conservée dans Vortnouerey sert à asperger la maison pour la protéger contre les effets de la foudre.



On prévient la rougeole infantile en faisant avaler une cuillerée d'eau bénite de l'année, aux enfants. Mais la préférence est donnée à celle de la Pentecôte.



L'eau bénite, dernière survivance de l'eau lustrale de l’antiquité, entre dans la composition des charmes, dans les conjurations; les supplications pour l’éloignement des mauvais esprits se font avec l’eau bénite elle a le pouvoir d'empêcher les effets de la foudre, elle va de pair avec le cierge béni. Le feu et l'eau symbolisaient la vie et la régénération dans l’antiquité. Ces deux éléments sont aussi la base des cérémonies du culte catholique.



Eaux (le culte des). Dans une très importante étude que nous avons publiée dans le Politicon (i), ayant pour titre les Traditions cultuelles du centre de la Gaule, nous avons expose que le culte des eaux dans l’antiquité ne cessait d'exister à notre époque, malgré que plus de vingt siècles se soient interposés entre le polythéisme antique et le catholicisme d'aujourd'hui, malgré ses efforts, et les foudres des conciles qui ont tout mis en œuvre pour l’anéantissement du paganisme.



Les fées ont joue un grand rôle dans le culte des eaux ; à Moulins, le populaire attribuait les vertus curatives des sources de Bardon, aux Fées qui les hantaient.



Au Brethon, le Prêtre asperge encore avec l'eau d'une antique fontaine sacrée, la foule qui s'y rend en procession le 12 mai de chaque année; mais nous sommes limites, nous ne pouvons que citer le nom des antiques sources sacrées, dont la plupart ont conserve leurs anciennes propriétés curatives.



Agonges; Avermes (deux sources); Colombier avec son pèlerinage à la fontaine de Saint-Patrocle ; Coulanges (la fontaine Saint-Martin) ; Ferrieres; Herisson ; Ghateloy (source miraculeuse pour les affections des yeux) ; Lurcy- Levy; Molinet; Neuvy (a Valliere); Neuilly- le-Real, deux fontaines; Paray-sous-Briailles ; Saint-Desire, deux sources; Saint-Gerand-le- Puy; Saint-Loup ; Saint-Menoux, trois sources; Saint-Pierre-Laval; Saint-Sauvier; Souvigny, la fontaine miraculeuse coulait sous le sanctuaire de Teglise ; Le Vilhain; Villefranche, la fontaine Barbate jaillit au chevet de l’église, laquelle remplace le Sacellum paien ; Yzeure, la fontaine Saint-Martin à Panloup, la fontaine Saint-Bruno, et de Saint-Georges a Plaisance, etc., etc.



A la fontaine Saint-Georges devenue notre propriété, il suffit de se baigner les yeux en invoquant Saint-Georges, pour être guéri des affections des yeux.



A chacune des sources sacrées que nous venons de citer, sont attachées les vertus pouvant guérir des fièvres, des maux d'yeux de toutes sortes, beaucoup aussi ont leurs légendes notamment les sources thermales de Vichy, de Bourbon-L'Archambault, de Neris nous renvoyons le lecteur aux travaux particuliers que nous avons publics sur ce sujet (i).



i) F. Perot. De la fréquentation des eaux minérales de Vichy dans la plus haute antiquité. Le Centre médical, 1902, i" septembre.



— De l’antiquité des eaux minérales du centre de la Gaule, Clermont-Ferrand, 1904. i5 p., in-80, fig.



— Légendaire des eaux minérales du centre, Clermont-Ferrand, 1907, 18 pp., in-8% avec fig, -



Ecussonnage
. On est sur de réussir l'écussonnage des rosiers, quand il se fait le jour de la Fête-Dieu, et même pendant l'octave.



églises.
Singularités se rapportant à leur édification.





Celle de Bardon, prés Moulins, est attribuée à la Fée qui présidait aux sources minérales qui jaillissent prés de 1à; elle a été construite dans l’espace d'une nuit.



L'Eglise de Brout-Vernet est attribuée à Saint-Maziran, architecte, maçon, tailleur de pierres ; une fresque encore apparente, le représente, tenant un fil a plomb, une équerre et un marteau. Ce saint appartenait au groupe d'ouvriers appelés Logeux de Bon Dieu, il vivait au XI" siècle, et l’église date de cette époque.



Pouzy. Le mâcon qui venait de terminer l’église de Pouzy, trouva un gros serpent qui lui disputait l’eau de son mortier et lui tirait la langue, il le saisit avec l’extrémité d'un bâton, le lança au loin, disant : la ou tomberas, vilaine bête, tu y marqueras l’emplacement d'une église que j'irai y bâtir, et je lui donnerai ton nom ; en effet, la tradition raconte que le serpent fut retrouve sur l’emplacement que l’eglise occupe actuellement, et quand le maçon l’eut achevée, il lui donna le nom de Couleuvre, qu'elle a conservée depuis [colobrium en i2o5; colubrie en i356; colevre en 1410).



D'autres attribuent la fondation du bourg et de l’église de Couleuvre, à Saint-Menoux, d'origine irlandaise, vivant au vii« siècle ; revenant de Limoise, il rencontre une couleuvre qui lui barrait le chemin, il la saisit avec un bâton autour duquel elle s'enroula, et il la lança vigoureusement en l’air, et la où tu tomberas, dit-il, une église et un bourg y seront bâtis et appelés de ton nom; il y avait bien quatre lieues de cet endroit au point ou elle fut retrouvée; l’ancienne chapelle du xi« siècle y fut remplacée par l’église actuelle.



Enfin, une troisième version sur le thème des précédentes est encore conservée dans le pays.



Le Theil. Le Seigneur de ce lieu, voyant s'élever le haut clocher de La Féline, voulut qu'une semblable flèche s'élevât au milieu de ses domaines ; le mâcon de La Féline lui promit alors d'y construire une église surmontée d'une pareille flèche en pierre, mais à l’ endroit ou tomberait son marteau qu'il lança du sommet de la flèche de La Féline. Ce marteau après une course de prés d'une lieue alla s'échouer sur le sommet d'une cote, l’église y fut construite avec la superbe flèche octogonale qui en fait le plus bel ornement.



La tradition est souvent trop bonne fille, car les deux flèches de ces églises, sont postérieures d'un siècle environ, a la construction de ces deux églises.
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Marie
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Message par Marie »

Les Enfants. Si une femme se trouve enceinte au le 1er Janvier, l’enfant qu’elle porte sera du sexe de la personne qu’elle verra la première le jour de l’an.



Pour savoir si une femme accouchera d'un garçon ou d'une fille, on lui passe sans la regarder, une pièce de monnaie par le haut de sa chemise, il est très nécessaire que la pièce glisse sur le ventre, et quand elle est tombée, si elle montre la face, ce sera un garçon, tandis que la pile annonce une fille.



Une accouchée qui donne son nouveau-né à une nourrice ne doit point le regarder dans la crainte que son lait ne disparaisse, elle évite lors la remontée, et la fièvre qui l’accompagne ordinairement.



La maman garde précieusement le cordon ombilical de son petit enfant; et tant qu’elle le conservera, l’enfant n'aura jamais les convulsions.



Si la mère n'a pas ressenti de coliques pendant sa grossesse, c'est son enfant qui les supportera pendant un an.



Tel parrain tel filleul. Cela par atavisme, le grand-père étant ordinairement choisi pour être le parrain de ses petits-enfants.





Les enfants qui naissent dans le mois de mai, sont appelés : Oyons d*mai, oie, bête, simple, inintelligent.



Une mère prudente se garde bien d'allaiter son enfant durant deux mois de mai, cela rendrait l’enfant crétin, aussi, elles sèvrent leurs enfants aux derniers jours d'avril .



11 ne faut jamais couper les ongles aux petits enfants dans la crainte qu'ils ne deviennent voleurs.



Quand un mariage se fait par un temps pluvieux, les enfants baveront longtemps.



Enfants mort-nés. Saint-Gilbert, abbé de Neuffontaines i Saint-Didier-en Rollat, est encore invoque pour rendre la vie aux enfants mort-nés, le temps nécessaire pour leur administrer le baptême.



La croix des Chiers à La Prugne jouit des mêmes prérogatives. Cette croix déplacée en 1793, est revenue d'elle-même sur le vieux rocher qui lui sert de base et qui est un monument mégalithique ruine *.



II se fait à Romay, prés de Paray, un pèlerinage à la Madone, qui ressuscite les petits enfants morts sans baptême, le temps nécessaire pour leur permettre de le recevoir.



Les enfants qui naissent en portant une veine bleue, transversale au-dessous du front, sont considérés comme ne devant vivre que peu de temps. (Morvan, Berry et Bourbonnais).



A Dirinou dans le Finistère, est la pierre Sainte-Nonne, qui fut la mère de Saint-Divy, et qui porte l'empreinte de ses deux genoux; on y conduit les enfants qui portent cette veine, appelée le mal de Saint-Divy en Bretagne, afin de les préserver d'une mort prématurée.



Nouveau-nés. Longtemps, les habitants de Bresnay et des bourgades voisines, avaient conservé l’habitude de transporter les nouveau-nés sur la pierre du Joug, monument mégalithique, discutable, mais qui est légendaire, dans l’espoir que l'attouchement de cette pierre rendra les enfants forts et vigoureux.



Les amoureux s'y donnent encore des rendez-vous à la dérobée afin d'y rendre leur mariage prospère et fécond.



Un petit cours d'eau passe tout pres de la pierre du Joug, Jau, Jour, de Jouh, Jo^ Jeu, Joux, du gaulois Ju-gum, rochers, amas de pierres.



JUREMENTS, SERMENTS DES ENFANTS. Ils affirment avec serment, en prenant une partie de l’épiderme du cou, de la main gauche, tandis qu'ils se frappent trois fois la poitrine avec la paume de la main droite, et en regardant le soleil de face.



Cette pratique du serment en face du soleil nous parait avoir une antique origine.



Pour effrayer les enfants. Les mères les menacent du loup, du loup-garou pour faire cesser leurs cris, le croque-mitaine, l’ogre, le diable, le commissaire, même Gargantua, servent de menace aux enfants pleurnichards.



Les amusettes et formules pour distraire les petits enfants sont assez singulières et très variées, on peut entendre leurs mères qui leur disent en chantant :



Parcimouni, parcimouna,

Ma chemise entre mes bras^

Monchapiau su me cheveux,

Bonjou Mossieu....



En entrant dans l’cabinet noir

J'vis la mort en noir,

A Vy a f... trois coups de bâton

J*6 l-y bienfait nout-maite,

Oui, qu'a m'rdpond, grousse bfite.



Ou chantait autrefois dans les écoles :



Soyons bien sages, et aussi bien gentils,

Nous aurons des biscuits, des bonbons.



Empreintes sur les rochers. Plusieurs rochers de la montagne Bourbonnaise, portent des dépressions, parmi lesquelles le peuple y ventre le pas de l’âne de Saint-Martin (La Prugne) ; le lit du général La Fayette, qui se serait couché sur cette pierre en revenant du Forez, à la tête de ses soldats (prés le Montoncelle) ; la Pierre des fées, avec empreintes (Saint-Priest-La-Prugne) ; sur lesquelles on y voit leurs pas, le siège sur lequel la grande Fade tenait son conseil (survivances celtiques).
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mjo
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Message par mjo »

Cela me fait souvenir qu'une voisine, la veille d'un examen, m'avait dit.." si demain, la première personne que tu vois est un homme...tu es sûre de réussir..!!

Outre donner, peut être , un peu "d'assurance" , je ne voyais ce que cela pouvait faire de plus!!!
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tiston
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Message par tiston »

Marie a écrit :Voici ce que j'ai trouvé en cherchant des infos sur les croix en Creuse, qui a entendu parler de ces pratiques?



Dans les fermes du Limousin on peut remarquer les croix peintes à la chaux sur les portes des étables, bergeries, porcheries, voire de l'habitat. On peut constater aussi que pour interdire l'accès d'une jachère, d'un chaume, les cultivateurs plantent une croix en paille montée sur pieu et supports au milieu du champ à protéger. Ces croix dites d'interdits sont une sorte de barrage, d'interdiction à tout ce qui nuit et protègent des maux.


J'ai vu de ces croix ces dernières années, sur des volets de maisons et des portes de granges dans des fermes, aux alentours du Mont Gargan... cela se pratiquait donc encore il y a trente ans maxi dans le nord de la Corrèze. je ne l'ai jamais vu ailleurs, mais cela dit je n'ai pas visité toutes les fermes de la région...
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Marie
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Message par Marie »

Engelures. Pour les prévenir, il suffit de se frotter les pieds et les mains avec la première neige qu'il tombe.



Epingles. Terme de convention encore très en usage, qui correspond a une somme due sur un marche conclu. Pour la vente d'une maison, d'un héritage, il faut toujours ajouter un certain nombre de pistoles payées en plus de la somme convenue.



Quand un boucher achète du bétail dans une ferme, il est obligé de donner les épingles à la fermière.



« Co marche si fara, q'si vous baillez cinq

pistoles, ou bien deux robes a co fenne et au-

tant a ma gendresse pre leu z'epingues ».



Ethnographie, Ethnologie BOURBONNAISES.



Sous ce titre, il y aurait longtemps à disserter ; beaucoup d'instruments, d'ustensiles et d'outils divers, de jouets spéciaux sont demeures dans les habitudes et en usage dans le Bourbonnais; aussi, nous passerons très rapidement sur ce chapitre dont le développement exigerait de longues pages.



La montagne a conservé beaucoup plus de motifs d'ethnographie que la plaine, et malgré le renouvellement des clans comme des idées, on retrouve 1à-haut, l’usage de vieux instruments, d'outils-tombes en désuétude. Les déplacements faciles, l’instruction, le contact de l’armée, les chemins de fer, les canaux, les découvertes scientifiques unifient tout, les habitudes, comme les choses.



La plume d'oie est une légende aujourd'hui, et cependant son usage n'a été abandonne ici que depuis 1845, à l’apparition des plumes métalliques ; quelques vieux scribes de la campagne y tiennent encore.



Les modes ont fait disparaitre ce qui nous restait du pittoresque costume bourbonnais.



L'outillage mécanique a supprime un certain nombre d'industries locales, le cloutier par exemple, dont la forge était activée par la mise en mouvement d'une roue, que faisait tourner un chien place dans son intérieur.



Le gaz, le pétrole, I’ électricité ont mis pour de bon le vieil éteignoir sur la chandelle, et comme conséquence, la suppression des mouchettes que recueillent les collectionneurs.



La chaise à porteurs a >écu, on la voyait encore à Moulins en 1858.



Le vélocipède a été foudroyé à sa naissance par la bicyclette.



Le teuf-teuf qui marque ses étapes par des accidents terribles, a détrôné pour toujours la diligence, la patache et même l’omnibus dit de famille.



Avec le chemin de fer, le bateau à vapeur disparaissait; il y avait en 1854, les Jnexplosibles de l'Allier, qui faisaient le trafic des voyageurs et des marchandises entre Moulins et Nevers ; ils ont vécu moins de trois ans. La marine marchande comprenait avant i860, une notable partie de la population du Bas-Allier à Moulins, à cette époque elle formait encore une corporation active, avec son langage spécial, et aussi ses mœurs très particulières. II se faisait au port de Moulins, un trafic considérable de bois, de charbons, de vins, de pierres, entre l’Auvergne et Nantes, des trains complets, se formaient dans ce port et transportaient jusqu'à Nantes, le merrain qui était autrefois une grande industrie locale.



La charrue a relégué au dernier plan, Variotf charrue primitive, en tous points semblable à celles qui se voient sur les temples ruines de Korsabad ou de Ninive.



Le briquet disparaissait avec les allumettes chimiques ; quelques chasseurs en continuent l’usage.



Les chars de la montagne étaient autrefois supportes par deux pièces de bois courbées en guise de roues, c'était un traineau plutôt qu'un char; il n'y a encore que peu de temps, que les Pions et autres montagnards conduisaient leurs bois a Vichy, sur des chars avec roues et essieux en bois, sans l'emploi de fer ; aussi, le grincement de ces chars s'entendait à une très grande distance.



Les rouets, les quenouilles et les fuseaux disparaissent, le tissage mécanique les remplace, c'est à peine si quelques vieilles femmes font vira leu Ju\\au :



« Vire, vire p'tit fuziau,

O me viro dans les dou^s

Ben pu vite qu'o V voudrait. »



Les cabas, les paniers mêmes disparaissent avec leurs formes spéciales à chaque canton ; aujourd'hui, le panier usuel seul a persiste; à Gannat et à Montluçon, se retrouvent encore les formes particulières.



Les râpes à tabac, le pilon, sont encore en usage dans la montagne, ces instruments sont façonnés par les gars du pays. Nous en possédons un certain nombre dans notre collection ethnographique.



Les jouets eux-mêmes sont modifiés par cette infinité de jouets que vendent les bayarts. II fallait se suffire avant l’arrivée de tous ces jouets, bariolés de toutes les couleurs. Le peuple, les enfants étaient inventifs. Nous avons connu la beuille, le gruilliery la musette ou rossignoly fait en sureau ou en lilas, le pétard en bois de sureau, la ronce,



Dans mon temps, nous nous amusions avec les vieux jouets que nous façonnions nous-mêmes; aujourd'hui, nos petits-enfants s'ennuient avec un jouet mécanique ; c'est nous qui avions raison.





:wink: bonne lecture
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catseyes
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Message par catseyes »

Un vrai régal cette lecture

merci Marie :jm:
"ne t'en vas pas au dehors, rentres en toi-même,
au cœur de la créature habite la vérité"
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cornelia
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Message par cornelia »

Merci, c'est passionnant.
"L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination" P. CLaudel
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Marie
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Message par Marie »

De rien!

Moi aussi ça me passionne et le retranscrire me détent.

Rassurez vous on n'est pas arrivé à la lettre Z.

Bonne lecture mes amis (es) :coucou:
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Marie
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Message par Marie »

Etoiles. Dans le peuple, il est encore admis que chacun a sa bonne ou sa mauvaise étoile, c'est la chance ou la malchance, le bonheur ou le malheur.



Quand on voit filer une étoile, beaucoup supposent que c'est une âme qui s'échappe du corps d'un être humain qui vient de mourir.



Une pluie d’étoiles filantes est considérée comme une quantité de personnes qui viennent de périr dans une catastrophe.



Dans une prière que récitent les sorciers pour conjurer la rage, ils disent : Les étoiles perdront leur lumière,



Les constellations ont reçu de la part des gens de campagne, les noms les plus bizarres, ce qui prouve que l’homme des champs a toujours observé les astres.





— 79 —



Etrennes. Que le bon Dieu bénisse la main qui m’étrenne !



Les petits boutiquiers, les pauvres marchandes de fruits et de légumes, considèrent beaucoup la qualité de la personne qui leur achète la première, aussi, des maraichères préfèrent ne pas vendre, plutôt que d'être étrennées par certaines personnes.



Une femme bonne et charitable sera toujours de bonne étrenne, et la marchande ne manque pas de lui faire ce petit compliment.



C'est de bon augure aussi, que d'être étrenné par une femme de mœurs légères, tant pour l’année que pour la journée.



Evangiles.
Dans beaucoup de paroisses, on se fait dire des évangiles pour obtenir des grâces particulières ; à Yzeure, l’on fait dire le jour de la Saint-Marc, des évangiles pour les enfants, devant le buste qui représente ce saint.



On a recours aux évangiles pour connaitre l’avenir ou la réussite d'une affaire. Pour cela, on attache une clef à un cordon qui est serre dans un livre contenant les évangiles, puis on pose des questions, et quand il se présente une solution en faveur de la cause que l’on veut connaitre, la clef tourne seule, c'est un présage heureux.



Les vignerons d'Ainay-le-Chateau interrogent l'évangile au moyen de la clef, pour connaitre à l’avance si la récolte du vin sera bonne et abondante.





Fables, Nous ne connaissons que peu de provinces où les fables ont été interprétées dans le patois du pays : l’une d'elles, le Renard et le Corbeau, a été traduite dans le patois de Montluçon :



UAgrole e le Rena.







In jou d'hivae quou ne fazia pas beau,

L'agrole ere jucharde.

Au bout d'in baliviau,

L'^re su devant moutade

Pa fcrh son dinft

Que I'aye prepara

Embee ai grou froumage

Vaingu de Chambera.







— 8i -



Les Fées.
Ce sont les amies du Bourbonnais et des Bourbonnichons.



Quand Dieu créa la terre et le Bourbonnais, il créa spécialement pour lui les Fades, las Fadas, la Faye, la Fadette, et enfin leur chef, la Fayolle.



Les fées sont du domaine de la légende, aussi, nous n'en parlerons ici que pour mémoire, leur réservant, pour nos Légendes du Bourbonnais, la place qu'elles méritent.



Elles sont ordinairement bienfaisantes, c'est pourquoi elles sont appelées, chez nous, les Dames, Bonnes-Dames, ainsi assimilées à la Sainte-Vierge. C’est dans la montagne qu’elles montrent surtout leur générosité, tandis que dans la plaine, chez les Bedrins, à Gayette, elles précipitent au fond du grand étang du château, l’imprudent voyageur qui passerait devant la chaussée à l’heure de minuit, heure fatidique ou elles tiennent leur conseil, couvertes d'un vêtement des plus légers ! 1 1



L'aubépine comme le hêtre leur sont consacrés, et le hêtre, en patois, redit assez bien leur nom : fayard, du latin fagus,



Les contes de fées ne sont qu'un ramassis de légendes que M™ d'Aulnoy et Perrault ont fortifiées de leur vive imagination.





— 82 —





Les églises, les châteaux sont en partie sous l’influence des fées et hantes par elles, à Ferrières-sur-Sichon, elles supportent la voute de la grotte, ce sont elles qui ont construit la muraille cyclopéenne qui retenait les eaux du Sichon. Nous les retrouvons au fol de Besson (i), leur demeure était le château de Four-chaud près de la; on les retrouve transportant les sources thermales de Vichy, de Bourbon-l’Archambault, de Saint-Parize-le-Chatel ; la fée du château de Monlfand est célèbre par le Collège des Druides dont elle serait la fondatrice en ce lieu élevé. C'est pourquoi les bonnes fées, sont une partie intégrante de l’histoire nationale, malgré les efforts que fait la critique moderne pour les en séparer.



Les femmes.
Elles se gardent bien de travailler à l'aiguille, de tricoter, de raccommoder le linge depuis le jour de Noel, jusqu'au jour de l’an, afin de préserver des maladies contagieuses tout le bétail de la ferme ; et si les moutons ont la cocotte, c'est que la fermière a pris son aiguille durant cette semaine.
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Marie
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Message par Marie »

— 83 —





Fers de chevaux. Trouver sur son chemin un vieux fer de cheval, l'ouverture devant soi, est un présage de bonheur ; il faut le ramasser. Si c'est une jeune fille qui le rencontre, elle le suspendra dans sa chambre avec un ruban rose, car une demande en mariage se produira sous peu.



Fêtes religieuses et civiles
. La fête du jour de l’an est demeurée familiale, tout le monde chôme, c'est la fête des grands comme des petits, des pauvres et des riches; il n'est pas de famille la plus pauvre, qui n'ajoute un plat de circonstance à son diner ce jour-la.



L'habitude de souhaiter les fêtes dans les familles se maintient encore, ce jour, le diner est meilleur et plus abondant, on s'offre quelques présents.



Fêtes de corporations. A Moulins, les apprentis de chaque atelier, placent un gros bouquet orne de rubans, au-dessus de la porte de cet atelier, le jour de la fête du Saint sous la protection duquel est placée la corporation.





— 84 —



Dans certains ateliers, les ouvriers se cotisent et vont ensemble prendre un repas dans un restaurant de la banlieue, c'est le patron qui augmente ordinairement le menu, et qui offre le champagne au dessert.



Les démonstrations religieuses des corporations se manifestèrent pour la dernière fois en 1868; la corporation des menuisiers, des charpentiers, des serruriers et des cordonniers avaient leur Saint qui était porté processionnellement chez le Roi, élu pour l’année, après la messe qui se disait pour la Corporation.

Puis, la journée se terminait par un banquet. Chaque corporation avait son registre bien tenu. Le Roi était salué sous ce titre pendant l’année de sa royauté, ainsi que sa femme, la Reine.



Le lendemain, une messe était dite pour les défunts.





— 85 -





Fêtes civiles. Le 1ermai. Cette fête du prolétariat a piteusement échoué, devant la pauvreté des causes qui l'ont fait naitre.



La Saint-Jean.
Fête des sorciers ; partis de la nuit, ils vont cueillir les herbes de la Saint-Jean, depuis minuit jusqu'aux premiers rayons du soleil levant. Ces herbes leur serviront pendant l’année pour la préparation de leurs philtres, et aussi pour les administrer sous d’autres formes à leurs consultants.



Le 14 juillet.
Cette fête imposée et décrétée, obtient son meilleur succès par le chômage des administrations et des fonctionnaires.



Les ouvriers ne croient rien de cette fête dite nationale, et leurs femmes répètent que ça n’est pas une fête ça ! Personne ne va à la messe.



La Saint-Nicolas.
La fête des gars. Jusqu'en i855, les écoles publiques avaient vacance ce jour-la, les enfants assistaient à la messe le matin, le congé commençait après, et toutes les punitions étaient levées, avec exemption de tous devoirs. Cette fête de la jeunesse était impatiemment attendue.



Fêtes religieuses.
Les quatre fêtes de l'année sont toutes observées, le peuple y tient encore beaucoup, les uns, par esprit religieux, les autres, les indifférents, y trouvent un jour de repos qui parait leur suffire.





— 86 —





La Chandeleur.
La pratique d'y allumer un cierge à l'office se maintient partout, ce cierge sera le préservatif de la maison centre l’incendie et les inondations, il sera aussi un préservatif centre la grêle et les effets de la foudre.



Les Rameaux.
C'est ce jour que les failles des rochers s’entrouvrent plus grandes, que les buttes et les mottes se découvrent pour y laisser voir les trésors qui s'y trouvent enfouis, et que surveille la Wivre. Si celui qui convoite ces trésors peut les retirer de ces antres profondes au moment ou le cure de la paroisse frappe les trois coups pour se faire ouvrir la porte de son église, entrer et monter à l’autel, il peut enlever ces corbeilles d'or, si son agilité est assez grande, mais s'il n'a pu y arriver, les rochers se resserrent, la butte féodale du Château-Vert se referme sur lui et pendant un an, k pareil jour, il demeurera l’esclave de la Wivre, devant cet or qu'il convoitait avec avidité.



Pâques.
L'usage de s'offrir des cadeaux à l’occasion de cette fête est assez récent.



Le lundi de Pâques est généralement chômé. Ce jour, à Yzeure surtout, on offre encore la roulée, composée d'œufs cuits et teints de diverses couleurs. A la campagne, les jeunes filles et les gardiens se divertissent dans les prés; on joue avec les œufs, et quand tous sont casses, on les mange en famille. On danse le soir. C'est aussi ce jour, que les ménages rompus se raccommodent.



La Fête-Dieu. Chaque année, on peut entendre les récriminations des gens de la campagne, qui regrettent que cette fête ne soit point célébrée le jour ou elle tombe.



A Neris, ce jour est la fête patronale, on y a conserve l’habitude de jeter des glaïeuls dans les cours et les jardins pour empêcher que les serpents n'y pénètrent, et ne rentrent dans les maisons pendant l’année.



Cette pratique, ce nous semble, a du se perpétuer depuis les temps antiques, car elle est une tradition égyptienne.



Noel.
On y brule encore la chandelle de Noel qui reste allumée tout le temps que dure la messe de minuit; elle jouit des mêmes propriétés que le cierge allumé et béni le jour de la Chandeleur. II en est de même pour la buche de Noel dont les tisons carbonisés sont conservés pendant l’année, et remis a pareil jour dans le foyer,





'A minuit, les animaux parlent, pour vanter les qualités de leurs maitres, ou médire sur eux, s'ils sont maltraites. Pour qu'ils puissent en dire du bien, le fermier a le soin, avant d'aller à la messe de minuit, de leur donner une forte ration du meilleur foin.



— 88 —



Le culte du feu (i). Les feux de la Saint- Jean en étaient la tradition. Une ordonnance du lieutenant de police de Moulins, du 17 juin 1741, défendit : d'allumer à l’avenir, dans les quartiers et les rues de la ville, les feux qui s'y faisaient le jour de la Saint-Jean.



Bertrand, de l’institut (2), dit que les feux du solstice d'été sont d'origine païenne.



Cette coutume, malgré les édits et les ordonnances, n'a cesse qu'a partir de la Révolution.



En 1447, on retrouve dans le registre des comptes du receveur de Moulins, les dépenses faites à l’ occasion des feux de la Saint-Jean.

En 1601, « Paie à Jean Angelier, pour paille, bois, mats, emploies aux feux de Saint-Jean ».



(i) Le Politicon, oct. nov. dec. 1907, VIII« protocole, et 1908, Janvier, mars, avril, IX* protocole.



(2) Nos origines. La religion des Gaulois. Paris, Leroux, 1897. P. 59 et suiv.





Un peu de lecture pour ce we de neige :coucou:
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Message par sabrina »

merci beaucoup Marie c ' est passionnant!
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Message par juilliette23 »

Bravo on en redemande



:jm:
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On est de son enfance comme on est d'un pays. (A. de Saint Exupéry)
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Message par chef_joseph »

Quan y en o pu , y en o inquer , Marie :?: :?: :wink:
" A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ! "
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Message par Marie »

Les Pions, cette colonie gauloise fixée au Montoncelle, gravissaient le sommet de la montagne la nuit du 24 juin, pour assister au lever du soleil.



Feux-follets. Le Follet est un esprit nocturne, très subtil, ordinairement obligeant ; connu dans toute la France surtout dans la partie méridionale.



En Bourbonnais, il hante les écuries, taquine les cochers, surtout ceux qui manquent de bienveillance envers leurs chevaux ; alors le Follet se charge de les panser; à minuit il va droit vers les animaux, à son odeur, ils se cabrent, piétinent, hennissent, brisent les box, les stalles, rongent les mangeoires; le cocher qui a entendu le vacarme pénètre dans l’écurie, les chevaux sont calmes, le Follet a disparu, mais leurs crinières sont nouées comme leurs queues.



Mais le palefrenier bienveillant reçoit sa récompense du Follet; en effet, à minuit, tous les chevaux sont pansés, étrillés, les sabots bien reluisants. Merci, Follet, lui crie le cocher mes chevaux sont pansés pour deux jours I



Le Follet a son attelage, et le bruit de ses formidables grelottières s'entend à deux lieues à la ronde, l’air retentit du hennissement des chevaux, qui passent au triple galop au-dessus des écuries, leur course est tellement rapide, qu'ils laissent une longue trainée de feu derrière eux. Personne ne bouge, c'est l’attelage du Follet, qu'il passe en paix.



II se manifeste aussi en éclairs brillants au-dessus des étangs, des mares, et au-dessus des tombes des cimetières : ce sont des âmes en peine qui demandent des prières le Follet les accompagne.



Les feux-follets sont rares, mais il est un étang à Saint-Pont, non loin de Vichy, ou ils se produisent continuellement.



— 90 —



FiL DE LA ViERGE. Les petits enfants courent après ces fils blancs et soyeux que l’on voit dans les campagnes à chaque automne. C'est la quenouille de la Sainte Vierge qui file de la soie, et qui laisse échapper ces flocons neigeux.



La Vierge file la soie pour en vêtir les petits enfants pauvres avant l’hiver.



D'autres disent que c'est saint Jean qui tond son mouton, et dont le vent disperse la toison.



Les Fiolants d'Ebreuil. Apres les Bourguignons sales et les Guepins d'Orleans viennent les Fiolants d'Ebreuil, et dans ce voisinage, profitant d'un jeu de mots, on ajoute les Ganaches de Gannat ! Les Riomois sont bien encore appelés « Bahis ».



Fiolant, fanfaron, presomptueux, « 6 Vessa hen devira co fiolant, puis encore ; Fiolant che fd del bravo.



En Auvergne fiolant se traduit par mareur.



On avait dit que les fiolants étaient les Catholiques battus par les Protestants à Cognac, tout prés d'Ebreuil en 1567; n'étaient-ils point plutôt les Ligueurs travaillant pour leur roi Charles X, le cardinal de Bourbon ? Car Gannat tenait pour lui, et en iSgi, quand Montmorin voulut placer une garnison à Ebreuil pour tenir tête aux hommes du maréchal d'Haulmont, les Fiolants prétendirent être assez forts, pour faire bonne garde dans leur ville, la nuit comme le jour.



— 91 —



Fleur DE LIS. Sur une grande quantité d'horloges de l’époque de Louis XIV et de Louis XV, les cadrans sont surmontés d'un écusson aux armes de France. Presque tous ces écussons ont été mutilés à la Révolution. Les trois lis qui chargent l’écu ont été burines ou martelés; de plus, l’écusson est ordinairement entouré d'une couronne d'épines, allusion aux difficultés qu'éprouve un chef d'Etat.



Nous avons pu remarquer en multipliant nos observations, que jamais cette couronne n'avait subi de mutilations.



La fleur de lis rendait suspects ceux chez lesquels on la rencontrait, c'est aussi la cause du retournement des plaques de cheminées armorides; ne pouvant faire disparaitre les armoiries, on retournait la plaque, qui n'offrait plus alors qu'une partie unie.



- 92 —



La Flore. — II ne nous est guère possible que d'effleurer ce vaste sujet, nous ne nous bornerons qu’à des indications très sommaires.



Aubépine. Une branche bénite de cet arbrisseau à le pouvoir d'éloigner la foudre, car, disent les gens avec assurance, la couronne de Jésus-Christ était en aubépine, et Notre-Seigneur protège la maison qui en possède une branche bénite le jour des Rameaux.



Si on se trouve surpris par l’orage on sera à l’abri de la foudre en se réfugiant sous l’aubépine.



Céleri.
Très recommandé contre les intempérances voluptueuses, autrefois on en offrait aux jeunes époux. Le coing a les mêmes propriétés. Les ménagères de la campagne les mettent prés de leurs vêtements de laine pour en chasser les mites.



-93-



Mouron ROUGE
. II cause la mort des petits oiseaux, on retrouve cette croyance en Belgique. II entre dans la composition des remèdes contre la rage.



Noix.
Ce fruit possède une croix et un clou dans son intérieur, c'est depuis que la croix de Notre-Seigneur qui a été faite en bois de noyer, que les noix portent une croix et un clou entre leurs coquilles.



Oignons. S'ils sont enveloppés de plusieurs pelures épaisses, c'est un signe que l’hiver sera rigoureux, le bon Dieu ayant voulu les protéger contre le froid, et s'ils sont peu habillés, l’hiver sera court et doux.



Pâquerette. Cette blanche fleur est effeuillée dans toute l’Europe. Ses gentilles pétales ont volé aux quatre coins du monde, et elle est interrogée par toute fillette de quinze ans.
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Marie
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Rave (navet). Une personne de laquelle on dit qu'elle a du sang de rave est une personne qui est sans force et sans énergie.



Tournesol. Si on demande à un habitant de la campagne pourquoi la fleur du tournesol regarde toujours le soleil levant, c'est parce que c'est un soleil aussi, et qu'il n'a pas peur de le regarder en face.



Trèfle à quatre feuilles.
II sera toujours recherche, c'est un porte-bonheur, les jeunes filles le conservent dans leurs livres de piété.



Trainasse.
On lui attribue la vertu d'arrêter instantanément le flux de ventre; il suffit d'en mettre une branche dans chacun de ses souliers.



Vigne. On attribue à la sève la propriété de guérir tous les maux d'yeux. 11 n'est pas rare de voir au printemps de petites bouteilles suspendues aux branches de vigne récemment taillées, afin d'en recueillir la sève qui en découle. C’est la vigne qui pleure, ses larmes sont bonnes pour les yeux.



-95-



Foires. Quand un fermier se rend à la foire pour y vendre des animaux ou des grains, si la première personne qu'il rencontre est une femme, 11 est assure d'y faire de mauvaises affaires et d'y vendre ses marchandises dans de mauvaises conditions.



Les transactions s’y font encore par pistoles.



Celle de Saint-Julien, a Saint-Pourçain, durait huit jours, elle est réduite aujourd'hui à deux jours seulement. II s'y traite de grandes affaires^ le trafic y est considérable.



Foire ANTIQUE. Celle de Talene, dans la commune de Coulanges, est encore typique, elle est une tradition de l’Emporium gaulois.



Cette foire se tient au milieu des champs le 12 septembre; chaque marchand paie une redevance au propriétaire du champ, situe au bord de la Loire. Elle a perdu toute son importance d'autrefois et ne dure plus qu'un jour; les anciens disent que pendant huit jours il s'y faisait de grandes affaires, on y apportait de très loin toutes sortes de marchandises ; les marchands y plantaient leurs tentes, et le champ de foire ressemblait a un village ambulant. Sur son emplacement était édifié un temple a Tale-Mars,





Mercurio. Nous possédons la tête de ce dieu gaulois qui présidait aux transactions de I'Emporium pre-romain.



Le Fol de Besson. Besson est à 15 kilomètres de Moulins. Le fol de Besson est un mégalithe ruine, légendaire, forme par un assemblage considérable de rochers qui atteint 8 mètres de hauteur; ce doit être une grotte funéraire. On y raconte que ces fols, véritables outlawers, ou parias de la Gaule, formaient en cet endroit un clan de mendiants; tous étaient sorciers, jetant des sorts dans toute la contrée qui les redoutait; ce ne serait qu'à la Révolution que les derniers fols auraient disparu.

Fol, correspond a Fada, Fatua, Fata, Fee,



La Guêze qui coule au bas des rochers n'est qu'un ruisselet qui donne un certain aspect a cet amoncellement très pittoresque dans ce coin de terre, qui en est tout à fait dénué. Les gens du pays disent que les hommes passaient leur vie couches au soleil, au bord du ruisseau; les femmes, aux yeux noirs et aux cheveux d'ébène, mendiaient déguillées, elles faisaient peur, elles rejetaient en arrière leurs seins pendants et allonges. On raconte aussi que les Fées hantaient ces rochers, et que l’herbe qu'elles foulaient brulait sous leurs pieds.



Au-dessous des rochers est un trésor, la grosse pierre qui le couvre se lève le jour de Noel, au moment de Elévation vers minuit; il en est de même le jour des Rameaux, au moment où le prêtre frappe les trois coups a la porte de Eglise. II faut avoir vendu son âme au diable pour prendre le trésor; Satan soutient lui-même la pierre afin que celui qui est déjà sa victime puisse l’enlever.



Forets, Arbres (Le culte des)
. Ce culte dont nous avons fait connaitre l’étendue comme aussi l’intensité (i), est encore sensible en Bourbonnais, où les arbres anciens y sont toujours vénérés, et entoures de respect.



La forêt mystérieuse abrite encore les chasses malignes c'est dans les carrefours des bois que se tiennent le sabbat, les assemblées des sorciers et des meneurs de loups. C'est vers la croix moussue de la croisée des routes que se rassemblent les meutes sataniques.



D'autres bois sont hantes par les Fées (les bois de la Faye, de la Fée, de la Fade sont nombreux dans notre province) ; ce sont elles qui mettent dans le bon chemin, le voyageur égaré.

La crainte et la peur planent encore au-dessus de nos bois et de nos grandes forets, dont les follets barrent les clairieres aux voyageurs attardes.



Formulettes.
Beaucoup de ces formulettes sont rythmées, elles sont dans tous les jeux des filles et des garçons, elles servent a déguiller,



Ces singuliers refrains mériteraient d'être reproduits; nous nous contenterons d'en citer quelques-uns :



Karolin mi roi,

Faite en faiie

Jusqu'k vingt un trois.



Ce refrain semble se rapporter a Charles Vlf.



Allons k Paris, ma bonne mere,



Allons k Paris gagner des louis.

Des choux et des raves c'est mon régal,

Des raves et des choux, c'est mon ragout.



A Paris à Paris,

Sur la queue de mon bouri,



A Nevers, k Nevers,

Su la queue de mon chien vert.



A Lyon, a Lyon,

Su la queue d'mon grou cochon.



Mere a la Grenaudc

Que donne et qui ote,

M^re a la sarpent,

Que donne et que prend.
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Marie
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Gargantua. Le souvenir de ce héros du sensualisme s’est conserve ici, son nom est attaché à nos mégalithes, on le trouve à Huriel, la sur les bords du Cher, aux Gargauds, il est même devenu un nom de famille, Gargot, Gargaud, etc.



On le trouve à Chazeuil voulant se désaltérer, Gargantua se penche vers l’Allier, en buvant, il avale un bateau de poudre que les Auvergnats expédiaient à Jeanne d'Arc, pour y soutenir le siège d'Orléans.



Près de nous, nous retrouvons ses exploits à la croix du Sun, en Forez, ou se voient les quilles et les palets de Gargantua (monuments mégalithiques).







Gougneurs. Diminutif de sorciers dont ils forment la dernière classe, ce serait injurier un sorcier que de l’appeler gougneur.



II fait et défait le sort, il accomplit les sorcilages; il panse les chretiens, et aussi, un peu les animaux; il rhabille remet en place le crochet de l'estomac qui est demis, il panse les foulures, et s'il est ben adret il va jusqu'a conjurer les grandes brulures.



Spécialiste inconscient, le rebouteur conserve sa gravité même devant les cas difficiles; comme le sorcier, il ne doute pas de lui; dans le traitement, il emploie davantage de prières que de remèdes, il a pour lui ses saints et ses saintes du Paradis, en plus grand nombre que ne peut les avoir un sorcier; il ausculte les malades, les palpe, fait des frictions et des massages; il faut avouer que le rebouteur a des tours de main surprenants, surtout dans le déplacement de la matrice, ce n'est rien pour lui que de la remettre en place, et de remettre les efforts mais toujours avec des prières.



Sans être l’adversaire du sorcier, il est parfois son auxiliaire dans les foulures, les entorses, les déboitages du genou, les efforts, etc.; opérant tous les deux sur le même terrain, ne doivent-ils pas rire en se regardant?





Le Gourlaud.
Tel est le nom donne à celui qui fait les démarches pour les mariages, les invitations, les préparatifs des noces, etc.



C’est le chef du Protocole matrimonial, sa fonction est très enviée pour l’honneur qu'il en retire, car cette fonction lui donne des droits, des prérogatives et des faveurs, surtout auprès de la fiancée



Le Gourlaud reprend un mariage rompu, c'est lui qui fait les demandes, qui régie les conditions du contrat, il détermine le jour des noces, il y assiste à la place d'honneur, il fait partie du rebondon et y il sera aussi aux festins des baptêmes, il est devenu l'indispensable des familles; parlant bien, son vocabulaire est choisi en outre, il donne des consultes c'est l'avocat du village.



Graisse de crequin.
Lorsqu'on exposait encore au carcan un criminel quelconque sur la place d'Allier, en face du Marche au blé, vers 1830, ceux qui devaient être marques au fer rouge, les passants comme les assistants à cette cruelle punition croyaient fermement que l’on enduisait la brulure ou marque sur l'épaule du patient faite par le bourreau lui-même, avec de la graisse humaine.









Quand on change de ferme, le fermier a le soin d'enduire les pieds des animaux avec de la graisse de chrétien, afin de détruire les sorts qui pourraient être jetés sur eux. Il est aussi de tradition d'enduire avec de la même graisse le palier de la maison et des écuries pour la même cause et cette graisse, il ne craint pas d'aller la demander au pharmacien, qui lui donne, en effet, de Vaxonge ordinaire.



Granges et fenils.
Avant la rentrée des récoltes, le fermier a la précaution de les asperger avec de l’eau bénite, ainsi que la moisson et les fourrages avant de les engranger, afin qu'ils ne soient pas détruits ni par le feu, ni par les effets du tonnerre.



La Grêle. Aux Pierres-Courtines, mégalithes du Mayet de Montagne, il n'y grêle jamais, à cause des nombreux bassins qui ont été creusés sur ces pierres, et qui gardent l’eau, même dans les grandes sécheresses, et aussi, parce que le sang humain a coule sur ces rochers. C'est le père Jean, propriétaire aux Courtines qui l'affirme, car ses grands-parents lui ont aussi affirmé; ce sont, dit-il, les goo-louets qui ont remué ces pierres, creusé ces canaux et ces bassins, qui coupent les miages d'aurisses (nuages d'orage).



Les gens d’Agonges avaient fouetté une vieille vierge en bois de leur église, laquelle revenait elle-même reprendre sa place sur l’autel où l’on y avait mis une vierge neuve. Après ce sacrilège, la vieille Bonne-Dame avait disparu et pendant sept ans, la commune fut ravagée par la grêle. Chaque année, ces malheureux imputèrent ce fléau à cette action, ils se mirent à la recherche de leur ancienne madone, et, ils la découvrirent dans une grotte d Paray-sous-Briailles, à plus de quinze lieues d'Agonges, ils résolurent de la ramener sur l'autel de leur église, ils firent le voyage a jeun et pieds nus, et rapportèrent triomphalement la statue. Depuis ce temps, la grêle n'a plus été un fléau, et Agonges est épargné.



Certains curés sont bons pour la grêle, beaucoup ne le sont pas. Dans la montagne, les habitants sont certains que le cure peut à son gré détourner les orages de grêle, ou les laisser se produire; les jeunes prêtres ne sont pas assez savants pour connaitre ces secrets, c'est pourquoi ils préfèrent des prêtres âgés.



II en est pour les cloches ce qu'il en est aussi pour les cures; telle cloche est bien meilleure qu'une autre, et si une paroisse est indemne des orages, c'est que sa cloche est bonne, et dans beaucoup de paroisses encore, le sacristain, malgré les arrêtés préfectoraux, sonne les cloches en temps d'orage.
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Gui DE CHENE. Le souvenir druidique, quoique bien altéré, n'a point encore disparu; dans une vieille chanson qui est encore connue à Ferrieres-sur-Sichon on y trouve ce souvenir.



A Y'a-t-ii un arbre en les fouras,

Que passe par d'su les chagnes,

Ceum' les vargnes et les fragnes,

Pasont I'aronde et les garas.



O! le bregiers, les bregieres,

La Guillauneu vous font chant^,''

E, que eut' nous vegnez danse,

Danse d' su le fougieres.



Le ton mélancolique et plaintif de cette chanson ajoute un charme que la musique serait impuissante à rendre.



Couri le guilleri, courir les aventures nocturnes.



En effet, chacun accourait à l’invitation des Druides, pour assister à la cueillette du gui qui se faisait a minuit.



Un bois de la Fermete, en Nivernais, mais dans le voisinage de notre limite, est appelé le bois du Guillaneuf.



A Recepte pour guarir de romal (i), l’iepsie : Faut faire cueillir du Guy de chêne, la veille de la nativité de Monsieur Saint-Jehan-Baptiste, avant soleil levé et faire bénir par un prestre puis, fault que le prestre prengue trois feuilles du diet guy et cinq petites pieces de la branche couppee menue, qu'il mettra dans un drappeaulx bien lye »







(i) Livre de raison de Philibert Goyard, com-

mence en 1611, fini en 1781. Bourbonnais.





Haches en silex. Dans tout le Bourbonnais les haches préhistoriques sont considérées comme étant tombées du ciel, ce sont des pierres de foudre, des pierres de tonnerre ; on leur attribue des vertus particulières, Un fermier de Treban en avait déposé une très belle dans l’auge qui servait a faire boire son bétail ; il nous dit que cette pierre préserverait ses animaux de toutes les maladies contagieuses, car c'était oune piarre de tounarre.





Imagerie populaire. Quand les femmes revenaient de la ville, elles rapportaient, il y a quelques vingt ans, les images à un sou dites d'Epinal, représentant des Saints, le Juif-Errant, Don Quichotte, M. de La Palisse, Malborough s'en-va-t-en guerre, etc. Ces images étaient pendues sur les murs de la cuisine et aussi accrochées sur le dedans des portes de

L’armoire.



La diffusion de l’imagerie d'Epinal lui a fait perdre son caractère d'originalité et personne n'achète plus les contes de fées à un sou, car elles se donnent en réclame dans beaucoup de magasins.



Ivrognes. Nos sorciers possèdent le secret pour réduire l'ivrogne le plus invétéré, voici sa consulte qu'il vous donnera en échange d'une poule, d'un lapin ou même de l'avoine pour son âne.



Debout devant sa table, il écrit sur une bande de papier la formule suivante : Aumus, Porte aunnuSy hretingue,



II faut, avant le lever du soleil, faire avaler le papier écrit, sans que le disciple de Bacchus s'en aperçoive trop, après l’avoir roule dans du beurre.



Cette même formule sert également aux amoureux, pour se faire aimer par celui des deux qui l’a fait avaler à L’autre



Pour trois francs, donnes en trois fois, il peut faire sortir les âmes de la tombe et les faire parler, après avoir fait une neuvaine, il jeune pendant ce temps, ne dormant pas, et après la neuvaine, il répète ce que l’âme vient de lui dire.



Ils devinent par l’examen des yeux, les hommes ou les femmes qui ont le foie blanc; malheur si les uns ou les autres se marient, ils ne vivront qu'un an, jour par jour, après leur mariage.



. Honni soit qui mal y pense.

Quand une femme perd sa jarretière, elle est en droit de mettre la fidélité de son mari en doute,



Dans les noces de campagne, le garçon d'honneur tache de jarretière de l’épouse jambe gauche, s'il la retire adroitement, malgré la ???

a le grand triomphe de la journée; coupée en morceaux, c'est à qui peut en obtenir, ils deviennent un vrai talisman pour les filles qui trouveront un époux dans l'année. Pour se faire aimer, les garçons en donnent aux filles, qui se laissent embrasser cent fois, deux cents fois, tout te temps que dure la noce.





Le jeudi des jeunes filles, le dimanche des GARCONS. Le premier jeudi du carnaval étant celui des filles, les jeunes gens vont de porte en porte voir les filles, en présentant à chacune une assiette de charbons en feu, sur lesquels ils ont répandu de l’encens et de la résine; puis elles offrent le vin aux fumeurs, avec des pâtisseries.



Le dimanche suivant, les jeunes filles vont à leur tour fumer les garçons.



Enfin, le second jeudi du carnaval est appelé le jeudi des femmes, les hommes vont les fumer, et le dimanche suivant, les femmes rendent aux hommes la pareille cérémonie.



Enfin, tout se termine par les réunions de familles fumées; on boit, on chante, on danse, et ce jour finit par des accordailles.



Cet usage est encore pratique à Doyet, Mont- viqf, Commentry, Bezenet mais il parait circonscrit au bassin houiller de Commentry.
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Jeux divers. Les jeux de mon enfance, 1845-1853. Tel est le titre d'un travail que nous avons préparé, sur ces jeux qui nous égayaient. Les temps ont terriblement change depuis. Nous, les gamins, nous savions nous amuser sans nous ennuyer avec tous nos vieux jeux dont la plupart ont disparu^ avec l’art de s'amuser.



Nous ne ferons qu'indiquer le nom de ces jeux enfantins, et qui sont déjà une légende.



Les gobilles avec la tape, le creux y la bloque, le franc carre.



Les quilles le rappot, les boules y le neuf-creux. La truie y la traye, le cochonnet y connus déjà^ de Rabelais.



La Beuille, la chache-mutte. le cerf-volant a recolles et nos ballons gonfles a la paille. Les chasses, les cuquettes, la ronfe, halte-la coiipe, les osselets, les toupies, les quatre coins, saute-mouton^ le rat, le corbillon, la barre, chat-perche, cache-cache qui pourra, v'la la Ligiie, la classe, la marelle, aux voleurs, \e pont, chevaU fonduy la balle empoisonnée, la tour prend garde ou nous chantions :



Va-t'en te plaindre, *"*"

Au duc de Bourbon.



Le mardi gras, la courte boule.



Et s'il fallait énumérer ceux des filles auxquels nous prenions part, il faudrait citer : La tirtirondaine, le pont, les rubans, mère a la cruche, ton peloton dévidé, la toile, colin-maillard Olive-Beauvais, etc.



Haltel le law-tenis remplace avec le foot-bal, nos vieux jeux français, nous sommes vaincus par ceux des Anglais Nous des Français !



Joug DE BoEUFS. Il ne faut jamais bruler de vieux jougs, cette destruction entrainerait la mort du bouvier dans l’année.



Le jour de l'an. L'Aguillaneu, se dit encore en Bourbonnais, dans la montagne et aux environs de Montluçon.





En 1854, on se donnait à Moulins, pour étrennes, un jo, ou coq, façonné en pate dans un moule, avec deux brins de bois en guise de pattes. II se vendait des jos, par milliers.

Quel chemin a-t-on parcouru depuis! Nous sommes allé du simple au composé, l’idée d'avoir des étrennes occupe autant les enfants de les recevoir, que les parents de les donner.

Aujourd'hui, toutes les bourses sont obligées de compter pour suffire aux étrennes du jour de l’an.



JuiF-Errant.
Cette légende du Juif-Errant est très accréditée, l’imagerie d'Epinal l’a popularisée à l’état de croyance. Nos parents nous promettaient, comme récompense, de nous le faire voir quand il passerait.



Aux rochers de Courtine, à La Chaux, sur les rochers de Montoncel, est un bassin en forme de pied humain; le montagnard vous dira avec conviction, que c'est le plan du pied du Juif-Errant, « ousque los Piarros e^essions encoure tout' mollies » .



Jurements, Jurons, Serments.
Ils sont nombreux encore, citons : Bigre de bigre; Bougre ; Bougre de bougresse ; Boug' d' matin j Bougueux ; Chameau ; Bon sang (i) ; Cent tounarres d'guieu ; Cre nom d' nom (2); Cre coquin; Cre matin de matin ; Cre nom d'in chien ; Cre nom d' Ta; Cre salope; Cristi ; Diable t'emporte; Diable t'acraze; Diable m'arrache le nom de crequien; Diable me tortille la cregniolle (le cou) ; Fout me la paix ; Fout ton camp ; Gredot ; Cregredot ; Grenipille; Grenipiaut; Diable me fut; Ma fi ; ma fi non; Ma foue non; Pre ma foue; Nom d'nom d'une pipe; Nom d'in chien; Nom d'guiou ; Que 1' bon gnieu m' brule la carcasse ; Que T tounarre d' guie m'acraze ; Que Guieu m' brule; Sapristi; Cre betasse ; Cre bequiat; Crebonsoir; Cre g...; Cre p...; Cre mazette; Cre sequelle; Cre mandrin; Cre mandrigneau (du souvenir de Mandrin qui a fait ses exploits dans la montagne bour- bonnaise) ; Sac a papier ; Cre moule de c... ; Cre moule de c... ; etc.



L'habitude de jurer diminue de jour en jour. Ojuro counV in payenl a joura two coiim* in charquier;\epai'ien n'existe plus qu'en souvenir,



(i) De Bwar veni, du Livradois; mots celtiques, ce jurement etait connu des Celtes, et usite par les Druides, commun aux Senons.



(2) Abreviation dc Sacr^.





Le charretier est moins jureur, et les blasphèmes sont presque inconnus; le paysan, l’ouvrier, n'ont plus ces jurements dans la bouche comme autrefois; c'est l’une des parties du Folklore, que nous ne regretterons pas de voir disparaitre.







Lait. Les superstitions sont nombreuses. Le sorcier a le pouvoir de faire biner le lait en jetant un sort de binage sur les vaches d'un voisin, le lait de ces vaches passera dans les mamelles des vaches d'un autre, qui a ses préférences ou bien celui qui l'a paye avantageusement pour obtenir un binage en faveur de sa vacherie. Le sorcier peut aussi, à volonté, faire diminuer ou augmenter le lait des vaches.



Quand on s'aperçoit dans une vacherie que le lait semble diminuer, on envoie querir le sorcier pour qu'il enlève le sort jeté sur la vacherie ; voici ce qui se passe : il faut d'abord neuf jours de préparations; chaque matin, le sorcier se rend à l’étable, tenant un cierge allumé et béni à la dernière chandeleur, un rameau de buis et de l'eau bénite ; il a eu le soin de se munir de deux vieux écus de six francs; il se tient droit derrière les animaux, et il dit :

Au nom des vaches malades, démon qui opère la nuit sors d'ici ».

Puis il asperge d'eau bénite les étables et les animaux, ayant soin d'asperger de la main gauche. Le peu de lait qui a été tiré est porté dans le four surchauffé pour la circonstance; la chaleur le fait rapidement évaporer, tandis que chacun regarde de quel coté les tourbillons de fumée se dirigent.



La quatrième nuit, on conduit le troupeau à la croix des quatre chemins la plus rapprochée du domaine, à minuit précis, montre en main, les chats du voisinage se jettent sur le dos des vaches en faisant entendre d'affreux miaulements; c'est le sort qui s'en va! Les aspersions redoublent, a la lueur des cierges, et la déroute du sort est complète, de même que celle du diable qui conduisait la troupe des chats; le débat commence, le sorcier entre en lutte ouverte avec Satan, les cris, le tapage infernal redoublent; le moment d'invoquer saint Michel est venu pour secourir le sorcier qui se tord de convulsions simulées; le bruit cesse enfin, le sorcier se relève, saint Michel est intervenu, il était temps, les chats et Satan ont eu le dessous, lis sont vaincus!

Voilà l'état d'esprit où en sont encore nos madres paysans du Bourbonnais en plein vingtième siècle; on peut alors se demander quelle est la valeur de leurs convictions politiques et religieuses? Dans cette comédie, le sorcier a bien rempli son rôle de mystificateur, pour lequel, il s'est fait payer a l'avance, c'est du reste, la principale condition pour la réussite de l’enlèvement du sort !



Langage. Le frangeais se parle assez bien dans l’arrondissement de Moulins; le patois limousin persiste dans la vallée du Cher ; le rude accent auvergnat se perçoit dans l'arrondissement de Gannat ; et dans celui de La Palisse, ridiome est caractérisé par le point d'intersection de la langue d'oc, avec celle de la langue d'oil; le patois de Ferrieres surtout, a retenu le caractère de ces deux langues.



Moins accentue que dans le Berry, le langage du Bourbonnais est légèrement chanté dans l'intonation comme dans les terminales, il est plus bref et moins trainé que chez nos voisins.



Vers le château de Tours, sur la rive gauche du petit ruisseau qui le contourne, on y rencontre des désinences appartenant à la langue espagnole, c'est un reste de langage laisse par les teinturiers venus d'Espagne, attires par les fabriques de tapisseries de Felletin, et qui teignaient les laines en cet endroit.



Langue.
Se mordre la langue présage la pluie à brève échéance.



D'une femme qui cause beaucoup : ol a une langue bien pendue ; celle qui lui a coupe le fil, n'a pas volé ses cinq sous ; d'une mégère : ol a une langue de vrepy.



Quand on ne peut trouver une réponse à fournir : j'en donne ma langue au chat.



Légendes.
Nous donnerons dans un recueil particulier le légendaire de notre province ; à la légende, se reconnait un peu le caractère du pays qui les a vu naitre ; comme la chanson, elle alterne dans la vie d'un peuple. La légende est ordinairement mélancolique, tandis que la chanson se termine toujours par un gai refrain; elle est la poésie de Fête, du soleil, la légende est celle de l’hiver, des frimas et des neiges.



Lessive.
Si une femme ayant ses règles entrait dans une buanderie au moment ou on y coule la lessive, celle-ci trancherait, le lessif devient subitement pale, épais; mais à coté du mal, il y a le remède ; il ne manque pas, dans les faubourgs, de femmes qui savent détrancher; celle-ci arrive, examine la lessive, la déclare en effet tranchée, et pour quelques sous, elle récite dévotement une oraison de blanchisseuse, et instantanément, la lessive est détranchée.



Pour les mêmes raisons, et dans les mêmes conditions, une femme peut faire trancher l'encaustique à l’eau que le peintre prépare pour l'encaustiquage des parquets, mais on ne connait aucun remède, la préparation est perdue.



La ménagère ne fera jamais sa lessive durant la semaine sainte, ni dans la semaine qui précède la Toussaint, pas plus que celle d'avant Noel, on dit de cette fête :



A la Saint-Thoumas.

Cuit ton pain, lave tes draps,

Dans trois jours Nouel t'auras.
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Marité
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Mythes et croyances

Message par Marité »

au carrefour, dans les villages, les bourgades et leurs abords, il est assez fréquent de voir des croix, de bois, de métal, surtout de granit, simple ou sculptées.

Pour les chrétiens elles sont le signe même de leur foi. Pour les autres elles doivent être le témoignage que leurs aïeux ont placé leur vie sous leur protection.



Outre le désintérêt et l'hostilité ordinaires, ces croix ont subi deux périodes de destruction : les guerres de Religion dans la deuxième moitié du XVIème siècle et la période révolutionnaire, avec chaque fois leur rétablissement plus ou moins complet.



Elles sont majoritairement en forme de croix latine et ne portent que très rarement une date.



Marité
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