Les Arts Dans La Rue 2011: PATRIMOINE ET ARTS CONTEMPORAINS

[PROXYMA]

PROXYMA aime le patrimoine creusois, surtout quand il fait écho avec la culture contemporaine.



C’est ainsi qu’à l’occasion de la 5ème édition du festival Les Arts Dans La Rue, que notre association propose du 14 au 17 juillet 2011 et à l’initiative de la Ville d’Aubusson, il a semblé fondamental de faire dialoguer encore patrimoine et modernité à travers deux évènements spectaculaires et à partir de deux traditionnels fleurons aubussonnais : le Pont de la Terrade et le savoir-faire en tapisserie de basse lisse qui a valu à Aubusson son classement au Patrimoine Immatériel de l’Humanité par l’UNESCO.



Comme l’indique sa devise empruntée à Miguel Torga, « L’Universel, c’est le local moins les murs », PROXYMA préfère privilégier les ponts aux enceintes, même si c’est d’enceintes pour le son dont il s’agira pour la nuit du samedi 16 Juillet, lorsque la performance musicale et visuelle de MR NÔ permettra de mettre encore plus en lumière qu’il ne l’est depuis sa restauration, avec le concours de la Fondation du Patrimoine et en temps que figurant à l’inventaire des Monuments Historiques, le plus ancien pont de la ville.



Au cœur du quartier des lissiers et des teinturiers, l’un des plus animé à l’époque où l’art de la tapisserie constituait une part élémentaire de l’économie d’Aubusson, ce pont était l’unique moyen de franchir la Creuse au centre ville. Originellement construit en bois et couvert, sa sécurité étant devenue trop aléatoire, la destruction du château ordonnée par Richelieu contribua à sa reconstruction en pierre tel que nous le connaissons aujourd’hui encore. Et tel qu’il servira de scène à ce jeune DJ aubussonnais qui, avec son comparse DVP aux images, s’est si rapidement fait un nom dans la musique électronique au niveau le plus international.



En plein air et en nocturne, MR NÔ a donc relevé le défi d’un dialogue festif entre culture électronique et patrimoine local puisque c’est aussi en écho à l’idée de motifs textiles et par projections visuelles sur le chantier d’un lieu de culture bientôt consacré au carton de tapisserie que ce « Bridge Electro Mix » tiendra éveillée la ville à partir de minuit.



Le lendemain, c’est dans le même esprit que la compagnie Divergences, solidement expérimentée depuis 20 ans dans la promotion de la danse contemporaine en milieu rural, proposera une autre performance, chorégraphique celle-là mais également visuelle et sonore, dans les ruines du château : en suivant les quatre mouvements du plus célèbre concerto de Schubert, leur « Jeune fille et la Mort » sera le premier volet d’un programme initié par PROXYMA sous l’intitulé « Tissages de geste ». Au crépuscule, cinq danseuses évolueront dans une chorégraphie inédite que Richard Nadal a conçu à partir d’un assemblage textile, une robe blanche de 9 mètres de diamètre, à la fois réceptacle des mouvements de ses cinq interprètes et support de projection visuelle de motifs de tapisserie aubussonnaise puisés dans la collection désormais gérée par la Cité Internationale de la Tapisserie et de l’Art Tissé.



A noter également que c’est la tradition de collection, séculaire en Aubusson, qui servira de thème à la création inédite d’un slide show photographique par la plasticienne Chantal Vey, récente finaliste de la bourse hors-les-murs de la Villa Médicis. L’intitulé de son nouveau travail, à partir de prises de vue dans des réserves de collections publiques, répond parfaitement à la proposition qui lui a été faite par PROXYMA : « Esprits en collection » sera diffusé en continu pendant 4 jours au Pub Riverside, lieu de dialogues entre tradition et modernité, public et artistes, en bord de Creuse et pendant la durée d’un festival 2011 qui n’oublie pas que les arts contemporains savent se nourrir de mémoire.