Le patouais creusoué, si ne lé pas parla, ou va merrir !! Bieau be !!
Per que ne chabe pas de s'en na, bé nous, chabaz d'entra per lou parla.
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En voilà un autre en patois cette fois. Chef-joseph ou Beaujarret ou tout autre comprenant le "patois" est invité à traduire.
Lou pitit Zan et soun âne.
Dominique BONNEAU
..N'ayazé, Pitit Zan se perménavo sur lo routo. Au bout d'un mamint, au rencountrét in pitit âné et lou pitit âné lit damandét ;"enté vas-tu ? Pitit Zan" . Alors lou Pitit Zan li diché :"Yo m'in vau à lo villo . Vèné coumo mé, si t'énuyas ! "Alors lou pitit âne diché :"Perque pas ? Entao, nous gardarans d'énuyar". Quaucus timps pus tard, Pitit Jan trouobo no plumo blanço sur lo routo et o lo mâcho.
Mas lou pitit âné li dicet :"Ah, pitit Zan, as macha quello plumo, mas tu farias mier de lo tournar pozar. Pitit zan, quello plumo te pourtoro malhur ! "Mas lou pitit Zan ne l'écoutet pas. Et lou pitit âné répétavo touzours : "Pitit Zan tu farias mier de m'écoutar ", mas Pitit Zan vouguet gardar lo plumo.
Lou ser, ribèrint chaz lou cheignour et pitit Zan li damandé si poudiant pachar lo né dins l'écuras . Lou Cheignour dichet à Pitit Zan : "n'auras mas qu' à mettré toun pitit âne commo lous savaux et durmir coumo che". Mas pitit Zan que ne poudio pas durmir se méguet à passar so plumo blanço sur lous darreis dos savaux et, vigeas , liours daréis se méguèrint à brillar coumo de l'uor. Zamais pus n'ayant etat tant braves !
Lou lindemo mandi, quand vouguèrint tournar partir et dichèrint au revéré au cheignour, ô vigué lous savaux et ô dichet : "Pitit Zan tu as bien trabailla, mous savaux brillint coumo de l'uor, mas si tu me ménas pas lo bello princhesso que volé maridar ,tu siras brûla ! "
Alors, lou pitit Zan se méguét de purar et lou pitit âné li dîchet : "Pitit Zan, yo t'oyo bé dit qué quello plumo te pourtorio malhur, mas qu'est entao. Oro nous vans nar veiré lo bello princhesso, qu'est en trin de chosir de l'étuoffas per chas ruobas sas lou marsant" . Lou pitit âné ménét pitit Zan sa lou marsant et troubèrint lo princhesso qu'èro in trin de chosir in tissu bluet din no mountagno d'etuofas et de coulours. Pitit Zan lit dichet : "Bello princhesso, nous vènins per vous ménar au cheignour que voudrio se marridar comme votres"; lo princhesso lous cheguet , mas quand fuguet ribado, dichet : "pitit Zan, nous marridarint pas tant que m'auras pas troubar mas cliaux que chount au found de lo mer et lo lanchet las cliaux lo pus luin que poudet et lou scheigniour dichet : "Pitit zan,chi tournas pas troubar las cliaux de lo bello princhesso tu chiras brûla !"
Alors lou piti zan che mettet de purar et damandet counseil à soun pitit âne . "Coumo far per troubar dellas cliaux au found de lo mer? "Paure pitit Zan, yo t'oyo be dit que quello plumo te pourtorio malhur, mas y'ai n'aidiéio, nous vans nar troubar lo chérèno, beleu que pouro t'aidar ". Alors lou pitit âna pélét lo chérèno , lo vinguet , o l'y expliquet que las cliaux de lo bello princhesso erant au found de lo mer et damandet chi poudio las tournar troubar. Alors lo chérèno pellet sous pitis chérénous et liour crédet : "Chérénous, véniez vité , sersas pertout dins lo mer las cliaux dello bello princhesso et tournas las puortar " Alors lous chérénous che méguèrint de cherchar pertout et quaucus timps pus tard in chérénou dichet : "mae, las j'ai troubadas " Lo chérèno las pringuet et las balliét au pitit âné et tournet partir au found de lo mer . Lo pitit Zan tournet au sâteu et dichet à lo princesso : "Veiqui votras cliaux, bello princhesso, oro yo vaux tournar partir in moun pitit âne."
Mas lo princhesso li dichet : "pitit Zan tu as bien trabailla, a tourna troubar las claiaux din lo mer mas nous marridarint pas, tant que tu n'auras pas mounta dins lou fé commo nous" . Alors pitit Zan che mettet de purar et lou pitit âne lit diche "Ah pitit Zan , tu vegez be que quello plumo te pourtoriot malhur , mas puras pas , et fais che que te digé ,Yo vaus te passar lo plumo sur tout lou cuorps et tu mountaras sur lou bussier !" Entau faguèrint , pitit Zan mountét sur lous fagots commo lou prinche et lo princhesso . Lo fé fuguét luma et che méguet à brûlar ...et à lo fin , ne démouravo mas lo pitit Zan et lo princhesso, lo cheignour ero brûla . Alors lo princhesso dichet à pitit Zan :"Pitit Zan, marridans nous, tu l'as bien mérita ! ". Pitit Zan ché marridet coumo lo princhesso Et lo pitit âné damouret touzours coumo îs.
Note écrite à la fin du conte, sur la page où je l'ai trouvé:
""Je ne peux résister au plaisir de vous faire connaître cette histoire,trouvé au grés de mes "errances" sur le net.N'ayant repéré aucune restriction je vous la livre toute fraîche.Le mieux est de la lire à voix haute,le charme est plus total.
Source:[Vous devez être enregistré et connecté pour voir les liens]""
Et moi je vous l'ai, ce conte, pour le plaisir transféré.
Douas fennas se japetavant et las navant se penchenâ quant lo pus jôno, que ne sabio pus ce que dire, trousset soun coutillou et faguet veire ce que l'aurio deugu gardâ dau soulei.
Co faguet dau bru et l'affâ venguet davant lou juge.
Lous temoins vengueren deposâ, mas is s'accourdavant pas. S'en troubet ques disiant : Qu'ei lou davant que lo fa veire . D'auteis juravant que qu'eiro lou darrei.
Lou juge viguet qu'o ne pourrio re n'en tirâ et o s'adresset a lo coupablo, qu'avio degu fâ veire un brave emage, per mour que l'ero jôno, gento et bien membrado.
« En parlant polimen, li disset-eu, quas vous fa veire a votro vesino, ei-co lou coûta dau vent o be lou coûta de l'aigo ?»
Le coté de l'eau et celui du vent
Deux femmes se disputaient et allaient ce crêper le chignon quand la plus jeune, ne sachant plus quoi dire, troussa sa robe et fit voir ce qu'elle aurait du garder du soleil.
Ca fit du bruit et l'affaire passa devant le juge.
Les témoins vinrent déposer mais ils n'arrivaient pas à s'accorder. Les uns disaient: C'est le devant qu'elle a fait voire. D'autres juraient que c'était le derrière.
Le juge vit qu'il ne pourrait rien en obtenir et s'adressa à la coupable, qui avait du faire voire une jolie image, car elle était jeune et bien faite.
« En parlant poliment, lui dit-il, qu'avez vous fait voire à votre voisine, est-ce le coté du vent ou le coté de l'eau?
Une fois Petit jean se promenait sur la route. Au bout d un moment il rencontra un petit âne et le petit âne lui demanda: ou vas tu petit jean alors petit jean lui dit : je vais a la ville, viens avec moi si tu t ennuies. Alors le petit âne dit : pourquoi pas ? A nous deux nous nous garderons de nous ennuyer. Quelque temps plus tard, petit jean trouva une plume blanche sur la route et la mâcha
Le petit âne lui dit : mais petit jean au lieu de mâcher cette plume tu ferais mieux de la poser ,petit jean cette plume te portera malheur mais le petit jean ne l écoutait pas et le petit âne répétait toujours : petit jean tu ferais mieux de m écouter, mais petit jean voulut garder la plume
Le soir ils arrivèrent chez le seigneur et petit jean lui demanda s ils pouvaient passer la nuit dans l écurie . Le seigneur dit a petit jean : tu n auras qu a mettre ton petit âne comme les chevaux et dormir comme lui mais petit jean qui ne pouvait pas dormir se mit a passer sa plume blanche sur le derrière des chevaux et , leurs derrière se mirent a briller comme de l or jamais plus ils n ont été aussi beaux.
Le lendemain matin quand ils voulurent partir et dire au revoir au seigneur il vit les chevaux et dit : petit jean tu as bien travaillé, mes chevaux brillent comme de l or mais si tu ne m amenes pas la belle princesse tu seras brûlé
Alors le petit jean se mit a pleurer et le petit âne lui dit : petit jean je te l avais bien dit que cette plume te porterait malheur mais a présent nous allons aller voir la belle princesse qui est en train de choisir de l étoffe pour sa robe chez le marchand . Le petit âne mena le petit jean chez le marchand et ils trouvèrent la princesse qui était en train de choisir un tissu bleu dans une montagne d étoffes et de couleur. Petit jean lui dit : belle princesse nous venons pour vous mener au seigneur qui voudrait se marier comme vous. La princesse les suivit mais quand ils furent arrivés dit petit jean nous ne nous marierons pas tant que tu ne m auras pas trouvé mes clés qui sont au fond de la mer et elle lança les clés le plus loin qu elle put et le seigneur dit : si tu n as pas trouve les clés de la belle princesse tu seras brûlé
Alors le petit jean se mit a pleuré et demanda conseil à son petit âne . Comment faire pour trouver des clés au fond de la mer , pauvre petit jean je te l avais bien dit que cette plume te porterait malheur mais j ai une idée , nous allons aller trouver la sirène sans doute elle pourra t aider alors le petit âne appela la sirène elle vint il lui expliqua que les clés de la belle princesse étaient au fond de la mer et lui demanda si elle pouvait aller les chercher alors la sirène appela ses petits et leur cria : mes chéris,venez vite cherchez partout au fond de la merles clés de la belle princesse et rapportez les. Alors les petits chéris se mirent à chercher partout et quelque temps plus tard un des sirenaux dit : moi je les ai trouve La sirène les prit et les donna au petit âne et repartit au fond de la mer .le petit jean retourna au château et dit à la princesse : voici vos clés belle princesse a présent je veux partir dans mon …
Mais la princesse lui dit : petit jean tu as bien travaille, tu as trouvé les clés au fond de la mer mais mous ne nous marierons pas tant que tu ne seras pas monté dans le foin comme nous . Alors petit jean se mit a pleurer et le petit âne lui dit : ah petit jean tu vois bien que cette plume te portera malheur mais ne pleures pas et fais ce que tu dis, je veux te passer la plume sur tout le corps et tu monteras sur le bûcher !! Une fois fait , petit jean monta sur les fagots comme le prince et la princesse . Il mit le feu et se mit à brûler et a la fin ne mourraient pas plus le petit jean que la princesse , le seigneur étant brûlé. Alors la princesse dit à petit jean :petit jean marions nous tu l as bien mérité !! Petit jean se maria et comme la princesse et le petit âne demeurèrent toujours comme ceci
Et moi je vous l'ai, ce conte, pour le plaisir traduit en français !!
Par pitié mjo, ne m' en remets pas un aussi long !!!
Le plus dur c'est de taper
Edité en dernier par chef_joseph le vendredi 05 juin 2009 17:31, édité 1 fois.
" A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ! "
Voilà le début d'une nouvelle histoire, à ton clavier chef-joseph, et pour ne point te fatiguer: je vais "morceler"... Bonne lecture à tous.
Le Tâoupo de jarnâjo
O Jarnâjo gn' y o de bouna feïra, maï tounbo beâou co de mounde, maï de brave beïqiâou.
Or doun laî y o ein gran feïrâou biein de plan, biein gnevelo, plantô de braveï tegliôoû, ante q'eï ploseî de mena et dëplossa la béêqia.
Ma veïqi qe no bougro de tâoupo suchedé de laï nâ s'eïtobli, é vrin, é vrâou, lo se meté de laï vorouna de toû lôou coûta, fogué de la tôoupoda, dôoû mouqissoû, co nein fojio moglisso. E o lo fëro d'oprié le mounde se fâchérein.
..." Q'eï pâ lo peno, qe guijian, de mena soun beïquiâou gui ein feïrâou che mâou ocoumode, q'eï tou ein termissoû ! "
N'ôme q'éro beyu se foueïté por taro ein butan countre no tôoupado é se deïmeté l'eïpanlo; ein pouor se fouré ein pié de dovan gui ein trou de la tâoupo é se cossé lo pâouto; de saï maï de laï, tout le moundo éro mâou countein. Can-t-ôou vegué co, le mèro fogué vegni le gardo de la coumuno qe s pelavo Labuso, é gne guissé : " Lobuso, fâou me tropa quelo garso de tâoupo, ôoutremein de co notra feïra soun foucuda ! "
Le gardo se crejio, coumo toû lôou Jornojâ, ôou reïpoundé : " Moussieu le Méro, voû proumete qe vous l'ôouraï votro garso de tâoupo, maï co chero biein touô faï ! "....
Je laisse à nos amis "patoisant" le plaisir de traduire...s'il n'en avaient pas le temps, je mettrai la traduction....juste un peu de patience et tu sauras ce qui à "Jarnages" se passa....
A Jarnages, il y a de bonnes foires : il s'y rend beaucoup de monde et on y trouve de beau bétail.
Il y a un grand foirail, bien applani, bien nivelé, planté de beaux tilleuls, où c'est plaisir de conduire et déplacer les bêtes.
Mais voici qu'une bougresse de taupe eut l'idée d'aller s'y établir, et vrin et vrâou, elle se mit à bouleverser le sol de tous les côtés, fit des taupinières, des monticules, à en faire dépit. Et à la foire suivante, les gens se fachèrent.
"Ce n'est pas la peine, disaient-ils, de conduire son bétail dans un foirail si incommode, tout en monticules ! "
Un homme qui était pris de boisson se jeta par terre en butant contre une taupinière et se démit l'épaule, un porc fourra un de ses pieds de devant dans un trou de la taupe et se cassa la patte, de toutes parts les gens étaient mécontents.
Lorsqu'il vit cela, le Maire fit venir le garde de la commune, lequel s'appelait Labuse et lui dit : " Labuse il faut m'attraper cette garce de taupe, sinon nos foires sont fichues ! "
Le garde qui s'en croyait, comme tous les habitants de Jarnages, répondit: " Monsieur le Maire, je vous promets que je vous l'aurai votre garce de taupe et ce sera bientôt fait ! "
Suite(3)
E ôou porquissé lo gueglia oveq' ein vieuï pistoule, é moqi é ser ein ôouvichio soubre le feïrâou: pin ! pan ! q'éro le paï Labuso qe qiravo oprié lo tâoupo, ma jomaï ôou ne pouguio lo cuâ, é lo ne decessavo pa de chova.
Oou bou de euï jour ôou renounchié le pistoule é prgué ein mogliôou. Ante lo tâoupo chovavo, pâon ! ôou gne fouqio ein boun co de mogliôou. " Choboraï be por t'ossouma, q'ôou guijio, béêqio dôou guiâble ! " Ma lo tâoupo countugnavo de chova coumo che n'éro de re : "
Dechodomein, se peinsé le gardo, q'eï pa che fochele qe co de tropa no tâoupo, meïm' o Jornâjo ! Ma, oprié toû, gn'y o pa ma q'o lo seutre de taro. E be ! vâou eïssoya einbeî mo piâoucho. E can lo tâoupo chovavo ôou gne fouqio ein gran co de so piâoucho, ein ple gui lo tôoupâdo, pei ôou qiravo lo taro, ma jomaï oôu ne pougué seutre lo tâoupo, porce q'ôou ne sobio pa qe por preindro no tâoup' o lo treincho, fâou boglia le co o chié pousseï en orié de l'eindreï ante lo châvo.
E il repartit la guetter avec un vieux pistolet et matin et soir on entendait sur le foirail : pin ! pan ! C'était le père Labuse qui tirait sur la taupe, mais jamais il ne parvenait à la tuer et elle cessait de fouir.
Au bout de huit jours il renonça au pistolet et prit une massue. Là où la taupe soulevait la terre, pâou ! il lui flanquait un bon coup de massue. " Je finirai bien par t'assommer, bête du diable ", disait-il. Mais la taupe continuait à fouir comme si de rien n'était. "
Décidément, se dit le garde, ce n'est pas si facile que ça d'attraper une taupe, même à Jarnages ! Mais après tout il n'y a qu'à la sortir de terre. Eh bien ! je vais essayer avec ma pioche ! " Et quand la taupe soulevait la terre il lui flanquait un grand coup de pioche en plein sur la taupinière, puis tirait la terre, mais jamais il ne parvenait à sortir la taupe, parce qu'il ne savait pas que pour prendre la taupe à la pioche, il faut lancer le coup à six pouces en arière du point où elle soulève le sol.
Suite..
Dé n'oriva ore le pâoure Labuso se trouvavo biein couyouno, can ein jôoun' ome de Violossourdo qe s'éro olujo vale o Jarnâjo gne guissé : "Ma châ noû q"eï pa defechele de preindre la tâoupa : ein charcho gliur possaje, peï ein me deguiein ein tôoupié ein bouô q'o ein peqi pourtonéôou qe se cliâou tou sou é de meïmo ein pre la tâoupo tout' ein vido
- A ! moun omi, guissé le gardo, che te pouguia me lo faïre tropa, t'oreïpounde qe nou béôouian no bouno chopino ! ".
Justomein le vale duyo na châ se; can-t-ôou reveingué ôou pourté ein tôupié, chorché le possaje de lo tâoupo, pôusé bravomein le tâoupié, oprié l'ovi freto oveqe de l'ormeïrou porfi qe lo tâoupo se meïfiésso pa, é le leindemo lo béêqi' éro preso deguiein.
De n'arriver à aucun résultat le pauvre Labuse se trouvait fort humilié, lorsqu'un jeune homme de Villesourde, qui s'était loué comme domestique à Jarnages, lui dit : " Mais chez nous ce n'est pas difficile de prendre les taupes; on cherche leur passage, puis on met dedans une taupinière en bois, munie d'une petite porte qui se ferme toute seule et de cette manière on prend la taupe vivante.
- Ah ! mon ami, dit le garde, si tu pouvais me la faire prendre, je t'assure que nous boirions une bonne chopine !
Justement le domestique devait aller chez lui; quand il revint il lui apporta une taupinière, chercha le passage de la taupe, plaça habilement la taupière, après l'avoir frottée avec de la camomille sauvage, pour que la taupe fut sans défiance et le lendemain la bête était prise dedans.
Suite
Côou jour qi q'er' ein guiôoumeïne é gn'y oyo rugnioun dôou counseil; le gardo laï pourté la lo tâoupo gui le tôoupié. " Lo mo boglio biein dôou mâou, q'ôou guissé, ma ein n'eï pâ de Jarnâjo por re; y' aï chobo por lo tropa ! "
E toû lôou councheglié, maï l'odjouein, maï le Méro, se levérein por veïreqelo mâlo béêqio, maï nein g'ny oyo qe possovan gliur deï o trovar le peqi pourtonéôou por lo dusa.
Oou bou d'ein moumein, le mèro fogué cheqia tou le mounde é guissé ôou gardo. " Lobuso, t'a bien merito de lo communo ! é te remarche ôou noun de tou le beïqiâou, sein-z-ôoubleda le counsel. Por qelo salo béêqio de tâoupo, ôouro qe l'eï preso, q'eï ôou couseil de decheda ca que fâou nein faïre. - Fâou lo cuâ ! fâou lo cuâ ! " credèrein toû lôou councheglié.
Ce jour-là était justement un dimanche et il y avait réunion du conseil municipal. Le garde y porta la taupe dans la taupinière. "Elle m'a donné bien du mal, dit-il mais on n'est pas de Jarnages pour rien et j'ai fini par l'attraper ! "
Et tous les conseillers, et l'adjoint, et le Maire, se levèrent pour voir cette bête maudite et il y en avait qui passaient leurs doigts à travers la petite porte pour la toucher.
Au bout d'un moment, le maire fit asseoir tout le monde et dit au garde : " Labuse, tu as bien mérité de la commune ! et je te remercie au nom de tout le bétail, sans oublier le Conseil. Quant à cette sale bête de taupe, maintenant qu'elle est prise, c'est au conseil de décider ce qu'il faut en faire. - Il faut la tuer ! il faut la tuer ! " crièrent tous les conseillers.-
Suite:
- " Q'eï einteingu, contugnié le Mèro, ma m'eïdovi qe l'o faï tro de mâou, qe lo nou-z-otro einbéêqiô, tro faï de tor por notra feïra, por ne pa merita ein gran châqimein, é crese qe fâo lo cuâ ein lo fojian sufri le maï qe nous pouran ofi de deï goûta lâ-z-ôoutra tôoupa, é la-z-einpeïcha de vegnï chova gui nouôtre feïrâou.
Tâchâ doun de trouva lo mouor qe vous poreïcho lo pu guro ".
E lôoû veïqi toû de chorcha; gn'y oyo ioun qe vouglio lo jita gui l'aïgo buglieinto, n'âoutre qe vouglio la cua d'ein co de fuje ( ma ein trouvé co tro dou ), d'âoutreï vouglian gn'y metre ein far rouje gui le veintre, oumi doun lo coupa eintre doua plancha einbeï no chiaïto, por le miétan dôou cor, ôoube einguèra lo peindte por lo nâ einbeï ein cliôou de païcho ôou bou de no ligno, é lo laissa mûri de fan, ocrouchad'o n'abre.
Can yi oguérein toû porlo, le Méro se levé é guissé : "Môou-z-omi, yaï peinso bîein souein o lo mouor é o toutâ lâ mognièra de mûri; me seinblo qe ce qe trouvoyo de pu triste coumo fî, co cheyo d'iêtre eintoro tou viôou. Ye prepâouse doun d'eintora qelo salo béqio tout'ein vîdo, é gui le feïrâou qu l'o tan rovosso.
Q'eï por lo taro qe l'o pecho, q'eï por la taro qe le chero pugnedo ! " E tou le mounde de creda : " Q'eï co ! q'eï co ! Nan lo soboueura tou'ein vido. Notre Méro o de l'eïme : Vivo notre Mèro ! "
E lôou veïqi porqi, le Mèr' ein tiêto por le feîrâou; le gardo pourtavo toujour so tâoupo gui le tôoupié; ein counseglié né car no treincho peï no palo besso, ôou fogué ein trou bien proun, peï eni jeté deguiein lo tâoupo tou-t-ein vido, par dessoubre de lo târo biein ebôouchâdo é le Mèro guissé ; " Oouro, peri, béêqio môouguito
! - E voû môou-z-omi voû podé tourna châ voû: ye crese qe l'ôoperochiôou qe noû venein de faïre ôoumeintoro, che poucheble, lo renoumâdo dôoû Jornojâ !..."
... E gui le fin foun de soun crouo, lo tâoupo qu coumeinsavo deïja de creuïsa no goloyo, rijio ein se peinsan : " Le Mèro m'o pelâdo : béêquio môouguito; môouguito, q'eï poucheble, ma béêqio, crese qe lôou Jornojâ soun pu béêqia qe me ! "
FIN
Traduction page précédente:
C'est entendu, continua le Maire, mais il me semble qu'elle nous a fait trop de mal, qu'elle nous a trop embêtés, qu'elle nous a porté un trop grand préjudice, au point de vue de nos foires, pour ne pas mériter un grand châtiment et je crois qu'il faut la tuet en la faisant souffrir le plus que nous pourrons, afin de dégoûter les autres taupes et de les empêcher de venir fouir dans notre foirail. Tâchez donc de trouver le genre de mort qui vous paraisse le plus cruel ".
Et les voila tous à chercher : il y en avait un qui voulait la jeter dans l'eau bouillante, un autre qui voulait la tuer d'un coup de fusil, ( mais on trouva cela trop doux ), d'autres voulaient lui mettre un fer rouge dans le ventre, ou encore la couper entre deux planches, avec une scie, par le milieu du corps, ou enfin la pendre par le nez à l'aide d'un hameçon au bout d'une ligne et de la laisser mourir de faim, accrochée à un arbre.
Traduction du texte ci-dessus:
Quand ils eurent tous parlé, le Maire se leva et dit : " Mes amis, j'ai bien souvent pensé à la mort et aux différentes manières de mourir; il me semble que ce que je trouverais le plus triste comme fin, ce serait d'être enterré vivant. Je propose donc d'enterrer cette sale bête tout en vie et dans le foirail qu'elle a tant bouleversé.
C'est par la terre q'elle a péché, c'est par la terre qu'elle sera punie ! " Et tout le monde de crier : " C'est cela ! c'est cela ! allons l'enterrer toute vive. Notre Maire est un homme d'esprit. Vive notre Maire ! " Et les voilà partis, le Maire en tête, pour le foirail : le garde portait toujours la taupe dans la taupinière; un conseiller alla chercher une pioche et une bêche; il fit un trou bien profond, puis on jeta la taupe tout en vie dedans, par dessus de la terre, bien pressée, et le Maire dit : " Maintenant péris, bête maudite ?- Et vous, mes amis, vous pouvez rentrer chez vous : je crois que l'execution que nous venons de faire augmentera, si possible la renommée des habitants de Jarnages ! "
...Et dans le fin fond de son creux la taupe qui commencait à creuser une galerie riait en se disant : " Le Maire m'a appelée : bête maudite; maudite, c'est possible, mais bête je crois que les habitants de Jarnages le sont plus que moi ! "