Situé entre les gares de Budelière - Chambon et d’Evaux - les - Bains, il permettait à la ligne Paris/Ussel de franchir l’étroite et profonde vallée de la Tardes.
En 1880, les ingénieurs de la Compagnie des Chemins de Fer d’Orléans élaborèrent plusieurs projets. Ce fut le projet d’un viaduc à tablier droit de 250,50 m, en treillis multiple, sans membrure verticale, à trois travées solidaires, dont deux rives de 72,975 m et une centrale de 104,55 m, qui fut retenu. La hauteur de la voie ferrée est à 91,33 m au-dessus de la rivière. Celui-ci, choisi pour des raisons financières, était audacieux et les performances techniques constituaient un record pour l’époque.
Gustave Eiffel, chargé des travaux, décide de construire le viaduc par la technique du « lançage », mais en raison de la hauteur considérable de l’ouvrage, il ne pouvait songer à établir des échafaudages pour le montage du tablier : il décide donc de le lancer d’un seul morceau.
Une partie du tablier était déjà lancé lorsqu’il dut subir du 23 au 24 janvier 1884 une première tempête sans qu’on eut observé aucune altération. Dans la nuit du 26 au 27 janvier 1884, l’ouragan redoubla de violence (160 km/h). Le tablier oscillant a été soulevé hors de ses appuis et précipité dans le vide. Gustave Eiffel a été fortement impressionné par cet accident et a repensé tous ses calculs concernant la résistance au vent qui lui servirent à édifier sa Tour. Le tablier actuel fut remis en place en 1884 et lancé suivant le même principe.
Les épreuves d’essais du viaduc eurent lieu les 18 et 19 juillet 1885.
Quelques chiffres :
Longueur du tablier : 250,50 m
Hauteur : 91,33 m
Poids total : 1 200 tonnes
Maçonneries : 10 100 m3
Coût de l’ouvrage en 1884 : 1 380 000 francs