la Brande (Histoire de ma vie G. Sand)

[lucane]

Lors de son retour à la campagne avec sa mère elle raconte une aventure montrant l’état des routes et la physionomie du pays :





Entre Chateauroux et Nohant recommence une espèce de Sologne qui se prolonge jusqu’à l’entrée de la vallée noire. C’est beaucoup moins pauvre et moins laid que la Sologne, surtout aujourd’hui que presque tous les abords de la route sont cultivés. Le pays de la Brande. Vers l’extrémité qui regarde vers Chateauroux est une bourgade qu’on appelle Ardentes.



La Brande était encore au temps dont je parle un cloaque impraticable et un sol complètment abandonné ; Il n’yavait point de route tracée ou plutot il y en avait cent chaque charrette chaque patache essayant de se frayer une voie plus sûre et plus facile que les autres dans la saison des pluies. .



Le jour tombait lorsque nous montâmes dans une patache de louage, conduite par un gamin de douze ou treize ans et traînée par une pauvre haridelle très efflanquée.



Je crois bien que notre automédon n’avait jamais traversé la Brande, car lorsqu’il se trouva à la nuit close dans ce labyrinthe de chemins tourmentés de flaques d’eau et de fougères immenses le désespoir le prit et abandonnant son cheval à son propre instinc il nous promena au hasard pendant cinq heures dans le désert .…