NOEL en Creuse ??
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- framboise
- Blé mur
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- Enregistré le : vendredi 30 janvier 2009 12:19
- Localisation : allier
NOEL en Creuse ??
Pardonnez mon manque de culture mais ... je me demandais SI en Creuse , il y avait des particularités quant aux traditions de Noël ..
Comme vous le savez, (ou pas) je suis Provençale et là bas, nous avons des coutumes bien spécifiques au "pays" . Codes pour dresser la table, repas specifique (le Gros Souper avant minuit), messe de Minuit très codifiée aussi, crèche avec des santons très précis suivant l'endroit (bord de mer ou Haute Provence ) etc ..etc ..
Ces "codes" existent ils en Creuse ??
Comment se passe un Noel traditionnel en Creuse ???? Je dis bien TRADITIONNEL et demande l'avis des spécialistes.
Comme vous le savez, (ou pas) je suis Provençale et là bas, nous avons des coutumes bien spécifiques au "pays" . Codes pour dresser la table, repas specifique (le Gros Souper avant minuit), messe de Minuit très codifiée aussi, crèche avec des santons très précis suivant l'endroit (bord de mer ou Haute Provence ) etc ..etc ..
Ces "codes" existent ils en Creuse ??
Comment se passe un Noel traditionnel en Creuse ???? Je dis bien TRADITIONNEL et demande l'avis des spécialistes.
Le nuage le plus noir a toujours un ourlet de lumière ...
- tiston
- Blé en herbe
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- Enregistré le : samedi 16 mai 2009 15:17
- Localisation : Limoges/Creuse
NOEL en Creuse ??
Une petite chose pour commencer: le sapin de noël n'est apparu en Limousin que pendant la 1ère mondiale, mais ça doit être la même chose en Provence...
Une tradition très intéressante: la buche de noêl, qu'on appelle la còssa de nadau (lo cosso dé nadao) :
La bûche de noel, ce n'est pas ce gâteau plein de crème qui nous fait dégueuler après le repas de noel, c'est une tradition limousine qui veut que l'on mette dans la cheminée, la nuit de noel, une buche de bois, pour différentes raisons (selon les coins, les villages):
-pour que l'enfant de Dieu puisse venir se réchauffer au milieu de cette froide nuit d'hiver,
-pour qu'il puisse y voir clair en arrivant chez toi (le petit Jésus, oui car avant l'apparaition du Papa Noel de chez coca cola en limousin, c'est le petit jésus en personne qui venait à la maison la nuit de noel)
-pour que la Sainte Vierge puisse se réchauffer et sécher les linges de son fils…)
Dans le nord du Limousin, au nord de Limoges, on l'appelle souvent "le tison de noel" (lou tisou dé nadao) plutôt que "buche de noel".
Attention! La cosso de nadao se coupait soit le 23 décembre au soir, soit le 24 au matin, soit le 24 dans l'après-midi... chaque commune avait sa coutume et son moment pour la couper!
Selon les villages, il y avait d'autres coutumes liées à cette cosso de nadao:
-il y en a qui choisissaient seulement des buches avec un trou, en pensant que ça ferait pondre les poules toute l'année
-dans certains villages on plaçait la buche d'une façon particulière, de telle sorte qu'un trou se formait en brûlant (même raison invoquée que ci-dessus)
-la buche, qui devait servir de banc, de chaise, à Marie ou Jésus, était sacrée: il ne fallait pas trop la toucher pour pas la salir, il fallait qu'elle soit bien nettoyée, bien propre, et surtout il ne fallait pas s'assoir dessus et ne pas l'enjamber, ça portait grand malheur sur la maison...
La cosso dé nadao était bénite (avec de l'eau bénite) par le plus vieux ou le plus jeune de la maison, selon les villages... mise d'un façon spéciale sur les landiers (gros chenets), elle devait cramer toute la nuit... Si elle s'arrêtait de cramer pendant la nuit de noël, c'était la marque d'un grand malheur à venir pour la maisonnée!
le lendemain, jour de noel, les braises de cette buche de noel étaient mises dans différents endroits: sous le lit, dans l'étable, dans la bergerie, gardées dans un toupi pour être semées avec les graines de blé l'année suivante... partout où ces cendres "magiques" pouvaient aider à la fertilité!
Une précision pour terminer, la cosso de nadao n'est pas en n'importe quel bois: selon les coutumes locales, il s'agissait souvent de chêne, de hêtre, de bouleau, de prunelier (lou pruniassou ou bouéïssou négré en occitan), chaque coin avait son essence d'arbre traditionnel pour ça... mais le plus répandu en Limousin c'était lou bouéïssou blanc ou eïpino blancho, c'est à dire l'aubépine.
Une tradition très intéressante: la buche de noêl, qu'on appelle la còssa de nadau (lo cosso dé nadao) :
La bûche de noel, ce n'est pas ce gâteau plein de crème qui nous fait dégueuler après le repas de noel, c'est une tradition limousine qui veut que l'on mette dans la cheminée, la nuit de noel, une buche de bois, pour différentes raisons (selon les coins, les villages):
-pour que l'enfant de Dieu puisse venir se réchauffer au milieu de cette froide nuit d'hiver,
-pour qu'il puisse y voir clair en arrivant chez toi (le petit Jésus, oui car avant l'apparaition du Papa Noel de chez coca cola en limousin, c'est le petit jésus en personne qui venait à la maison la nuit de noel)
-pour que la Sainte Vierge puisse se réchauffer et sécher les linges de son fils…)
Dans le nord du Limousin, au nord de Limoges, on l'appelle souvent "le tison de noel" (lou tisou dé nadao) plutôt que "buche de noel".
Attention! La cosso de nadao se coupait soit le 23 décembre au soir, soit le 24 au matin, soit le 24 dans l'après-midi... chaque commune avait sa coutume et son moment pour la couper!
Selon les villages, il y avait d'autres coutumes liées à cette cosso de nadao:
-il y en a qui choisissaient seulement des buches avec un trou, en pensant que ça ferait pondre les poules toute l'année
-dans certains villages on plaçait la buche d'une façon particulière, de telle sorte qu'un trou se formait en brûlant (même raison invoquée que ci-dessus)
-la buche, qui devait servir de banc, de chaise, à Marie ou Jésus, était sacrée: il ne fallait pas trop la toucher pour pas la salir, il fallait qu'elle soit bien nettoyée, bien propre, et surtout il ne fallait pas s'assoir dessus et ne pas l'enjamber, ça portait grand malheur sur la maison...
La cosso dé nadao était bénite (avec de l'eau bénite) par le plus vieux ou le plus jeune de la maison, selon les villages... mise d'un façon spéciale sur les landiers (gros chenets), elle devait cramer toute la nuit... Si elle s'arrêtait de cramer pendant la nuit de noël, c'était la marque d'un grand malheur à venir pour la maisonnée!
le lendemain, jour de noel, les braises de cette buche de noel étaient mises dans différents endroits: sous le lit, dans l'étable, dans la bergerie, gardées dans un toupi pour être semées avec les graines de blé l'année suivante... partout où ces cendres "magiques" pouvaient aider à la fertilité!
Une précision pour terminer, la cosso de nadao n'est pas en n'importe quel bois: selon les coutumes locales, il s'agissait souvent de chêne, de hêtre, de bouleau, de prunelier (lou pruniassou ou bouéïssou négré en occitan), chaque coin avait son essence d'arbre traditionnel pour ça... mais le plus répandu en Limousin c'était lou bouéïssou blanc ou eïpino blancho, c'est à dire l'aubépine.
NOEL en Creuse ??
Bonsoir,
Mon défunt père (né en 1915) m'a raconté que dans les années 20, avec ses frères et sœurs, ils mettaient leurs sabots devant la cheminée, et le matin du 25, ils y trouvaient une orange, c'était la seule qu'ils avaient l'occasion de manger de l'année...
Mon défunt père (né en 1915) m'a raconté que dans les années 20, avec ses frères et sœurs, ils mettaient leurs sabots devant la cheminée, et le matin du 25, ils y trouvaient une orange, c'était la seule qu'ils avaient l'occasion de manger de l'année...
NOEL en Creuse ??
pareil mon arrière grand mère me racontait la même chose ....
- framboise
- Blé mur
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- Localisation : allier
NOEL en Creuse ??
Il est vrai qu'autrefois, Noel n'était pas le grand déballage commercial d'aujourd'hui ..
Une ORANGE à cette époque là représentait un VRAI cadeau vu que les transports n'étaient pas les mêmes. C'était un fruit presque "exotique" ..
Je crois que les gens n'étaient pas plus malheureux de trouver une orange en cadeau ..
Aujourdh'ui, les enfants comme les adultes "passent commande" ..Le "truc" qui tue : qu'est ce que tu veux pour Noel ??
Où est la notion du cadeau ?? où sont les traditions de la nuit sainte ??
J'ai - un peu - retrouvé ces notions là en Espagne avec les Rois Mages ..
Merci à vous pour ces précisions sur les Noels en Creuse comme ils étaient autrefois ..
Une ORANGE à cette époque là représentait un VRAI cadeau vu que les transports n'étaient pas les mêmes. C'était un fruit presque "exotique" ..
Je crois que les gens n'étaient pas plus malheureux de trouver une orange en cadeau ..
Aujourdh'ui, les enfants comme les adultes "passent commande" ..Le "truc" qui tue : qu'est ce que tu veux pour Noel ??
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Où est la notion du cadeau ?? où sont les traditions de la nuit sainte ??
J'ai - un peu - retrouvé ces notions là en Espagne avec les Rois Mages ..
Merci à vous pour ces précisions sur les Noels en Creuse comme ils étaient autrefois ..
Le nuage le plus noir a toujours un ourlet de lumière ...
- chef_joseph
- Vieux crouton
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NOEL en Creuse ??
Pas besoin de remonter aux années 1920 pour avoir connu ou vu ce genre de Noël !!!
Vers 1960, c'était encore beaucoup ainsi !!
J'ai le souvenir d'un Noël vers 1961 avec un petit sachet contenant une mandarine et quelques chocolats distribué par l' école !!!
Et ce fut merveilleux !
Et un autre souvenir de la même époque , où ayant même mis mes bottes au pied de la cheminée , le matin je découvre un paquet long , enveloppé dans du journal
J'attendais une petite carabine , ou un truc semblable !!
Et,
en guise de carabine, vous ne devinerez pas ,
une peau de lapin séchée !!!
J'en souris aujourd'hui et depuis longtemps , mais je l' ai eu amère !!
Et je n'invente rien !!! Authentique
Vers 1960, c'était encore beaucoup ainsi !!
J'ai le souvenir d'un Noël vers 1961 avec un petit sachet contenant une mandarine et quelques chocolats distribué par l' école !!!
Et ce fut merveilleux !
Et un autre souvenir de la même époque , où ayant même mis mes bottes au pied de la cheminée , le matin je découvre un paquet long , enveloppé dans du journal
J'attendais une petite carabine , ou un truc semblable !!
Et,
en guise de carabine, vous ne devinerez pas ,
une peau de lapin séchée !!!
J'en souris aujourd'hui et depuis longtemps , mais je l' ai eu amère !!
Et je n'invente rien !!! Authentique
" A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ! "
- chticreusois
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NOEL en Creuse ??
chef_joseph a écrit : ... une peau de lapin séchée !!! ...
Pour le futur Chef_Joseph, devenu Indien-chef ...
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- sergiojjboy
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NOEL en Creuse ??
Jipé 87 a écrit :Bonsoir,
Mon défunt père (né en 1915) m'a raconté que dans les années 20, avec ses frères et sœurs, ils mettaient leurs sabots devant la cheminée, et le matin du 25, ils y trouvaient une orange, c'était la seule qu'ils avaient l'occasion de manger de l'année...
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- Marie
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NOEL en Creuse ??
La bûche
ORIGINE ET HISTOIRE DE LA BÛCHE DE NOËL
(D'après « La nuit de Noël dans tous les pays » paru en 1912)
La bûche de Noël réunissait autrefois tous les habitants de la maison, tous les hôtes du logis, parents et domestiques, autour du foyer familial.
La bénédiction de la bûche avec les cérémonies traditionnelles dont elle se parait n'était que la bénédiction du feu, au moment où les rigueurs de la saison le rendent plus utile que jamais : cet usage existait surtout dans les pays du Nord. C'était la fête du feu, le Licht des anciens Germains, le Yule Log, le feu d'Yule des forêts druidiques, auquel les premiers chrétiens ont substitué cette fête de sainte Luce dont le nom, inscrit le 13 décembre au calendrier et venant du latin lux, lucis, rappelle encore la lumière.
Il est tout naturel qu'on mette en honneur, au 25 décembre, au cœur de l'hiver, le morceau de bois sec et résineux qui promet de chauds rayonnements aux membres raidis sous la bise. Mais, souvent, cette coutume était un impôt en nature, payé au seigneur par son vassal. A la Noël, on apportait du bois ; à Pâques, des œufs ou des agneaux ; à l'Assomption, du blé ; à la Toussaint, du vin ou de l'huile.
Il arrivait aussi, quelquefois, que les pauvres gens ne pouvant se procurer des bûches convenables pour la veillée de Noël, se les faisaient donner.
Tradition de la grande bûche de Noël.
Dessin de Léon Lhermitte paru dans
Le Monde illustré du 1er janvier 1884
« Beaucoup de religieux et de paysans, dit Léopold Bellisle, recevaient pour leurs feux des fêtes de Noël un arbre ou une grosse bûche nommée tréfouet ». Le tréfeu, le tréfouet que l'on retrouve sous le même nom en Normandie, en Lorraine, en Bourgogne, en Berry, etc., c'est, nous apprend le commentaire du Dictionnaire de Jean de Garlande, la grosse bûche qui devait, suivant la tradition, durer pendant les trois jours de fêtes. De là, du reste, son nom : tréfeu, en latin tré foci, trois feux.
Partout, même dans les plus humbles chaumières, on veillait autour de larges foyers où flambait la souche de hêtre ou de chêne, avec ses bosses et ses creux, avec ses lierres et ses mousses. La porte restait grande ouverte aux pauvres gens qui venaient demander un gîte pour la nuit. On leur versait en abondance le vin, la bière ou le cidre, suivant les contrées, et une place leur était accordée à la table de famille. On attendait ainsi la Messe de minuit.
Qu'on se représente les immenses cheminées d'autrefois : sous leur manteau pouvait s'abriter une famille tout entière, parents, enfants, serviteurs, sans compter les chiens fidèles et les chats frileux. Une bonne vieille grand-mère contait des histoires qu'elle interrompait seulement pour frapper la bûche avec sa pelle à feu et en faire jaillir le plus possible d'étincelles, en disant : « Bonne année, bonnes récoltes, autant de gerbes et de gerbillons ».
La bûche de Noël était un usage très répandu dans presque toutes les provinces de notre vieille France. Voici, d'après Cornandet, le cérémonial que l'on suivait dans la plupart des familles : dès que la dernière heure du jour s'était fondue dans l'ombre de la nuit, tous les chrétiens avaient grand soin d'éteindre leurs foyers, puis allaient en foule allumer des brandons à la lampe qui brûlait dans l'église, en l'honneur de Jésus. Un prêtre bénissait les brandons que l'on allait promener dans les champs. Ces brandons portaient le seul feu qui régnait dans le village. C'était le feu bénit et régénéré qui devait jeter de jeunes étincelles sur l'âtre ranimé.
Cependant, le père de famille, accompagné de ses enfants et de ses serviteurs, allait à l'endroit du logis où, l'année précédente, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche. Ils apportaient solennellement ces tisons ; l'aïeul les déposait dans le foyer et tout le monde se mettant à genoux, récitait le Pater, tandis que deux forts valets de ferme ou deux garçons apportaient la bûche nouvelle. Cette bûche était toujours la plus grosse qu'on pût trouver ; c'était la plus grosse partie du tronc de l'arbre, ou même la souche, on appelait cela la Coque de Noël (le gâteau allongé en forme de bûche que l'on donnait aux enfants le jour de Noël portait encore au début du XXe siècle dans certaines provinces le nom de coquille ou petite bûche, en patois, le cogneu).
On mettait le feu à cette Coque et les petits enfants allaient prier dans un coin de la chambre, la face tournée contre le mur, afin, leur disait-on, que la souche leur fît des présents ; et tandis qu'ils priaient l'Enfant-Jésus de leur accorder la sagesse, on mettait au bout de la bûche des fruits confits, des noix et des bonbons. A onze heures, tous les jeux, tous les plaisirs cessaient. Dès les premiers tintements de la cloche, on se mettait en devoir d'aller à la messe, on s'y rendait en longues files avec des torches à la main. Avant et après la messe, tous les assistants chantaient des Noëls, et on revenait au logis se chauffer à la bûche et faire le réveillon dans un joyeux repas.
ORIGINE ET HISTOIRE DE LA BÛCHE DE NOËL
(D'après « La nuit de Noël dans tous les pays » paru en 1912)
La bûche de Noël réunissait autrefois tous les habitants de la maison, tous les hôtes du logis, parents et domestiques, autour du foyer familial.
La bénédiction de la bûche avec les cérémonies traditionnelles dont elle se parait n'était que la bénédiction du feu, au moment où les rigueurs de la saison le rendent plus utile que jamais : cet usage existait surtout dans les pays du Nord. C'était la fête du feu, le Licht des anciens Germains, le Yule Log, le feu d'Yule des forêts druidiques, auquel les premiers chrétiens ont substitué cette fête de sainte Luce dont le nom, inscrit le 13 décembre au calendrier et venant du latin lux, lucis, rappelle encore la lumière.
Il est tout naturel qu'on mette en honneur, au 25 décembre, au cœur de l'hiver, le morceau de bois sec et résineux qui promet de chauds rayonnements aux membres raidis sous la bise. Mais, souvent, cette coutume était un impôt en nature, payé au seigneur par son vassal. A la Noël, on apportait du bois ; à Pâques, des œufs ou des agneaux ; à l'Assomption, du blé ; à la Toussaint, du vin ou de l'huile.
Il arrivait aussi, quelquefois, que les pauvres gens ne pouvant se procurer des bûches convenables pour la veillée de Noël, se les faisaient donner.
Tradition de la grande bûche de Noël.
Dessin de Léon Lhermitte paru dans
Le Monde illustré du 1er janvier 1884
« Beaucoup de religieux et de paysans, dit Léopold Bellisle, recevaient pour leurs feux des fêtes de Noël un arbre ou une grosse bûche nommée tréfouet ». Le tréfeu, le tréfouet que l'on retrouve sous le même nom en Normandie, en Lorraine, en Bourgogne, en Berry, etc., c'est, nous apprend le commentaire du Dictionnaire de Jean de Garlande, la grosse bûche qui devait, suivant la tradition, durer pendant les trois jours de fêtes. De là, du reste, son nom : tréfeu, en latin tré foci, trois feux.
Partout, même dans les plus humbles chaumières, on veillait autour de larges foyers où flambait la souche de hêtre ou de chêne, avec ses bosses et ses creux, avec ses lierres et ses mousses. La porte restait grande ouverte aux pauvres gens qui venaient demander un gîte pour la nuit. On leur versait en abondance le vin, la bière ou le cidre, suivant les contrées, et une place leur était accordée à la table de famille. On attendait ainsi la Messe de minuit.
Qu'on se représente les immenses cheminées d'autrefois : sous leur manteau pouvait s'abriter une famille tout entière, parents, enfants, serviteurs, sans compter les chiens fidèles et les chats frileux. Une bonne vieille grand-mère contait des histoires qu'elle interrompait seulement pour frapper la bûche avec sa pelle à feu et en faire jaillir le plus possible d'étincelles, en disant : « Bonne année, bonnes récoltes, autant de gerbes et de gerbillons ».
La bûche de Noël était un usage très répandu dans presque toutes les provinces de notre vieille France. Voici, d'après Cornandet, le cérémonial que l'on suivait dans la plupart des familles : dès que la dernière heure du jour s'était fondue dans l'ombre de la nuit, tous les chrétiens avaient grand soin d'éteindre leurs foyers, puis allaient en foule allumer des brandons à la lampe qui brûlait dans l'église, en l'honneur de Jésus. Un prêtre bénissait les brandons que l'on allait promener dans les champs. Ces brandons portaient le seul feu qui régnait dans le village. C'était le feu bénit et régénéré qui devait jeter de jeunes étincelles sur l'âtre ranimé.
Cependant, le père de famille, accompagné de ses enfants et de ses serviteurs, allait à l'endroit du logis où, l'année précédente, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche. Ils apportaient solennellement ces tisons ; l'aïeul les déposait dans le foyer et tout le monde se mettant à genoux, récitait le Pater, tandis que deux forts valets de ferme ou deux garçons apportaient la bûche nouvelle. Cette bûche était toujours la plus grosse qu'on pût trouver ; c'était la plus grosse partie du tronc de l'arbre, ou même la souche, on appelait cela la Coque de Noël (le gâteau allongé en forme de bûche que l'on donnait aux enfants le jour de Noël portait encore au début du XXe siècle dans certaines provinces le nom de coquille ou petite bûche, en patois, le cogneu).
On mettait le feu à cette Coque et les petits enfants allaient prier dans un coin de la chambre, la face tournée contre le mur, afin, leur disait-on, que la souche leur fît des présents ; et tandis qu'ils priaient l'Enfant-Jésus de leur accorder la sagesse, on mettait au bout de la bûche des fruits confits, des noix et des bonbons. A onze heures, tous les jeux, tous les plaisirs cessaient. Dès les premiers tintements de la cloche, on se mettait en devoir d'aller à la messe, on s'y rendait en longues files avec des torches à la main. Avant et après la messe, tous les assistants chantaient des Noëls, et on revenait au logis se chauffer à la bûche et faire le réveillon dans un joyeux repas.
Edité en dernier par chef_joseph le samedi 19 décembre 2009 13:23, édité 3 fois.
Raison : Mis un peu de gras pour la clarté !!
Raison : Mis un peu de gras pour la clarté !!
NOEL en Creuse ??
Bonjour,
Jan Dau Melhau raconte une histoire des veillées d'autrefois en Limousin , il y parle un peu de la bûche de Noël :
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Jan Dau Melhau raconte une histoire des veillées d'autrefois en Limousin , il y parle un peu de la bûche de Noël :
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NOEL en Creuse ??
Un récit du livre "A la veillée en Berry" dis grand père de Gérard Bardon
Le Petit Naulet
L'Arbre de Nau
Alors qu'ils assistaient à la messe de minuit ou bien étaient endormis, le Petit Naulet (l'Enfant Jésus) ou encore le Bonhomme Nau (le Père Noël) faisait le tour des cheminées pour y déposer quelques friandises aux enfants, ceux qui avaient été sages uniquement... Quant à l'infâme Georgeon, (Satan), mis en émoi par l'éclat avec lequel on fêtait la nativité, il redoublait d'efforts our charmer les hommes et les attirer dans ses rêts. On raconte qu'il allait parfois jusqu'à faire miroiter des ruisseaux d'or aux yeux des pieux berrichons qui s'en revenaient tranquillement de la messe. Georgeon rôdait également du côté des étables, cherchant à "ensorceler" le bétail privant les boeufs de force, et les vaches de lait. Mais la présence d'un brave âne suffisait à déjouer ses méchantes actions.
Au retour de la messe de minuit, le premier geste du maître de maison était d'attiser le feu sous la fameuse Cosse de Nau, et toute la famille réunie ouvrait grand les yeux our assister à cet évènement car plus il jaillissait d'étincelles dans le foyer, plus on aurait cette année-là de sous dans le bas de laine.
Les enfants découvraient leurs cadeaux, le plus souvent des douceurs, des gâteaux faits à la maison ou parfois, quelques jouets en bois taillés par le père en grand secret. Jadis le sapin était un rameau de genévrier.
Pour se réchauffer et se donner de l'entrain on buvait alors un peu de vin chaud. On ne passait jamais à table avant de s'être rendu dans les étables, écuries, porcheries etc... donner à manger aux animaux.
Le vin chaud, le boudin, les pâtés avaient une place de choix et lorsque l'année avait été bonne on y adjoignait la dinde ou l'oie.
La Cosse continuait de bruler dans l'âtre et chacun allait se coucher.
Il fallait se montrer généreux à Noël aussi confectionnait on ce qu'on appelait des "Cornaboeux" des pains en forme de croissants que l'on distribuait aux pauvres.
Le Petit Naulet
L'Arbre de Nau
Alors qu'ils assistaient à la messe de minuit ou bien étaient endormis, le Petit Naulet (l'Enfant Jésus) ou encore le Bonhomme Nau (le Père Noël) faisait le tour des cheminées pour y déposer quelques friandises aux enfants, ceux qui avaient été sages uniquement... Quant à l'infâme Georgeon, (Satan), mis en émoi par l'éclat avec lequel on fêtait la nativité, il redoublait d'efforts our charmer les hommes et les attirer dans ses rêts. On raconte qu'il allait parfois jusqu'à faire miroiter des ruisseaux d'or aux yeux des pieux berrichons qui s'en revenaient tranquillement de la messe. Georgeon rôdait également du côté des étables, cherchant à "ensorceler" le bétail privant les boeufs de force, et les vaches de lait. Mais la présence d'un brave âne suffisait à déjouer ses méchantes actions.
Au retour de la messe de minuit, le premier geste du maître de maison était d'attiser le feu sous la fameuse Cosse de Nau, et toute la famille réunie ouvrait grand les yeux our assister à cet évènement car plus il jaillissait d'étincelles dans le foyer, plus on aurait cette année-là de sous dans le bas de laine.
Les enfants découvraient leurs cadeaux, le plus souvent des douceurs, des gâteaux faits à la maison ou parfois, quelques jouets en bois taillés par le père en grand secret. Jadis le sapin était un rameau de genévrier.
Pour se réchauffer et se donner de l'entrain on buvait alors un peu de vin chaud. On ne passait jamais à table avant de s'être rendu dans les étables, écuries, porcheries etc... donner à manger aux animaux.
Le vin chaud, le boudin, les pâtés avaient une place de choix et lorsque l'année avait été bonne on y adjoignait la dinde ou l'oie.
La Cosse continuait de bruler dans l'âtre et chacun allait se coucher.
Il fallait se montrer généreux à Noël aussi confectionnait on ce qu'on appelait des "Cornaboeux" des pains en forme de croissants que l'on distribuait aux pauvres.
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