Le Donzeil, un village à travers l'Histoire

[kaomé]

ma belle mère n'achète que des livres d'un auteur creusois, je ne me rappelle plus du nom. je vous le dirais quand je l'aurais retrouvé!

[kaomé]

non, il me semble que c'est une femme

je lui demanderais le nom!

[joelausec]

J'ai lu aussi, puisque j'habite au Donzeil.



Comme beaucoup d'habitants du Donzeil, j'ai été déçu par ce livre qui retrace l'histoire de deux familles aisées du Donzeil qui n'habitent d'ailleurs pas en Creuse mais y viennent juste en vacances .

Ce livre occulte tout bonnement les vrais habitants du Donzeil, ceux qui y vivent à l'année et pas dans un des deux châteaux ni dans les quelques maison bourgeoises du bourg.

Bon nombre de vieilles familles du Donzeil qui ont marqué l'histoire du village sont absents de ce bouquin. Le clergé, la bourgeoisie et la noblesse sont relatés dans ce livre, mais rien sur le peuple.

Le Donzeil au quotidien et tout au long de l'année est à mille lieu de ce qui est décrit dans ce livre.



Aujourd'hui le Donzeil est un village fantôme parce que certaines familles, qu'il est inutile de citer, ont acheté toutes les maisons pour les fermer afin de ne pas être importunés par des voisins gênants lorsqu'ils viennent en vacances. Ne pouvant plus survivre dans un village désert, les commerces sont tous fermés et en dehors de Bill, le vieux chien de notre défunt curé Fredo, qui hère dans les rues du bourg, il n'y a plus de vie.

[Frédéric]

Je te comrpends aussi Joel, mais pour m'être essayé au même exercice sur Champagnat: [Vous devez être enregistré et connecté pour voir les liens] je ne peux que constater que le travail a été bien fait. J'ai repris ce soir l'ouvrage, il est conçu autour des grandes familles. Il est aussi plus facile d'avoir des informations sur ces familles que sur les autres.

On ressent trés bien à sa lecture l'appétit pour l'achat des terres et ne rien en faire. Cela existe dans d'autres coins de la Creuse. Ce livre est intéressant par son analyse de certains faits, dont celui la et également son analyse de l'évoluton politique, ce coin de Creuse est plus à gauche de bcp de ces voisins par ex.

Pour conclure en écrivant une monographie on est forcément subjectif et on passe à coté de pleins de choses, c'est encore plus difficile sur l'histoire récente. La seconde guerre n'a pas été la même pour tous vous devez bien vous en douter et de nombreuses plaies sont encore ouvertes. Le style était plutôt plaisant et je me rappelle qu'il ne m'avait pas fallu longtemps pour le lire.

A bientôt



Frédéric

[joelausec]

Précision cocasse:

Saint-Sulpice-le-Donzeil découle de Donzel signifiant Damoiseau ( jeune homme non chevalier)

Alors l'histoire du Donzeil par un Chevalier...



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Site interressant sur le Donzeil.

On voit sur ce site les deux seules bornes leugaires (les romains préservaient les coutumes locales pour ne pas se mettre les habitants à dos et donc ils ont conservé la lieue pour délimiter les distances) retrouvées en Creuse, toutes les deux sur la commune du Donzeil.

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La première est la Pierre du marteau qui doit son nom à sa forme particulière, elle ressemble en effet à un marteau, on n'en voit plus que le manche, le marteau c'est son socle enfoncé en terre. Il y a 15 ans elle était encore couchée, et on voyait bien cette forme particulière. Les inscriptions taillées dans le granit de la pierre sur la face couchée contre le sol étaient préservées, et depuis qu'elle est relevée, en moins de 15 ans l'érosion a eu raison de ces écritures.

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La seconde borne, trouvée dans le bois du Sec, a été la convoitise de l'église autant que de la mairie. Finalement, ils ont décidé de la couper en deux, un morceau sert de socle à la croix de l'entrée du village et l'autre sert de socle à la Marianne qui trône dans la cour de l'ancienne mairie.

Le Donzeil est une des rares communes à avoir célébré le centenaire puis le bicentenaire de la révolution française, jusqu'à graver dans la pierre cet élan républicain , effaçant du même coup, les inscriptions antiques.

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Quant à la voie romaine dont j'avais pu voir un tronçon en parfait état de conservation, ce sont les bulldozer du remembrement qui l'ont totalement fait disparaitre. Les deux chateaux, bien qu'habités jusqu'il y a peu de temps, sont plus ou moins à l'abandon, celui du haut a récemment été vendu à un Anglais qui apparemment tente de le restaurer.

Bref, en regardant bien on devine ça et là les vestiges d'un bourg au passé fort prospère, mais ce patrimoine historique a tendance à disparaitre.

[nadja]

Joelausec et Frédéric j'ai connu aussi ça la grand mère seul abandonnée seule et handicapée, la neige, le village désert , heueusement il y a encore bill pauvre toutou ! on viendra lui faire une caresse avec Marie cet été !

[chef_joseph]

Merci, merci Joel d' avoir écrit tout ça !!!!!!!!

C'est ce que j 'ai un peu voulu faire passer auprès de certains (certaines) quand je suis arrivé sur ce forum,

J' ai senti une certaine réticence donc je me suis retenu

Le seul but est de mettre les pendules à l' heure

Mais ce que tu dis c 'est la realité quotidienne , je connais très bien, j' ai encore de la famille en Creuse et j' ai vu tous ces changements depuis 30 ans disons



et je dirai comme toi , je suis triste , nostalgique et triste

[Frédéric]

Merci Joël pour le lien et les explications trés intéressantes. Sur le site j'ai relevé la phrase suivante : "L'émigration saisonnière des maçons a toujours été trés forte dans la commune . Elle aboutit à la montée de l'anticléricalisme et à la propagation des idées socialistes", qui reprend une idée fort répandue mais qui ne se vérifie pas partout loin de là. Par exemple dans tout l'Est de la Creuse et le Sud Est, l'émigration marchoise n'a pas été un élément plus déterminant que les autres dans l'anticléricalisme et dans l'évolution à gauche. Pour la politiuqe les dernières élections viennent encore de le montrer et pour l'église, c'est la partie du département où il y a le plus de fidèles, au début du XX, c'est cette partie de la Creuse qui a reconstruit le plus d'église (rougnat, La villetelle, Sermur etc.) notamment gràce aux migrants.



Par contre, j'avais entendu parler ou lu, je ne sais plus de ces bornes et quelle tristesse de les voir en cet état ...



Frédéric

[joelausec]

Au Donzeil nous avons eu la chance d'avoir un prêtre absolument exceptionnel: Fredo

Il fut un des premiers prêtre ouvriers, à l'époque on les envoyait là où il n'y avait pas trop de population afin qu'ils ne fasse pas trop de vagues.. Fredo était bucheron avant d'être prêtre, et son livre "La hache et le missel" (remarquez la hache avant le missel) est un réquisitoire implacable contre la hiérarchie cléricale et l'évéché de Limoges.

Il n'a jamais porté la soutane, et il disait souvent: "Tu verras, tous ces curés en soutane, ils seront à mon enterrement." Ils étaient 17 curés en soutane pour concélébrer la messe de son enterrement, l'église était bien trop petite et même sur la place devant l'église, les haut parleurs ne suffisaient pas à retransmettre la messe.

Fredo, par la force des choses était aussi maçon, quand il est arrivé dans la paroisse, les huit églises étaient en ruine, des arbres poussaient dans certaines, et donc il a entrepris de les remonter de ses mains.

Ce prêtre, plus proche du peuple que n'importe quel notable a gagné la confiance de toute la population, et que les gens soient croyants où non, tout le monde aimait Fredo. Il aimait expliquer son nom: Bourdier, qui vient de Bordier, ceux qui habitaient dans les Bories au bord des champs, bref les ouvriers agricoles saisonniers, il revendiquait haut et fort ses attaches à la terre.

Sous son aspect bourru il y avait un homme très sensible, un jour je l'avais invité à une réunion d'anciens alcooliques, et en écoutant le témoignage sur le parcours d'un buveur et son rétablissement j'ai vu couler quelques larmes sur la joue de ce solide bucheron.

J'ai voulu lui rendre la politesse et je suis allé à sa messe dominicale. J'ai trouvé une église glaciale et vide quand un voisin m'a dit d'entrer dans la maison du presbytère et de prendre la première porte à droite, celle de la cuisine de Fredo. C'est là qu'il célébrait la messe, parce qu'il y faisait chaud, que c'est là qu'il prenait ses repas et donc il était normal qu'il y partage le pain et le vin, les mêmes que ceux qu'il mangeait et buvait tous les jours à sa table.

Si Fredo n'a jamais réussi à me faire croire que l'histoire de Marie est autre chose que l'apologie de l'adultère, il a toutes fois réussi à ouvrir mon esprit sur le fait que dans tout homme il y avait quelque chose de respectable.

Fredo a rédigé deux ouvrages: "La hache et le missel"

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Un exemplaire disponible à l'adresse ci-dessus.

Et "Chemin de vie", qui retrace son parcours spirituel.



Mais en y réfléchissant bien, envoyer les prêtres ouvriers dans ces contrées communistes, n'était-ce pas la bonne stratégie pour l'évêché? Fredo n'était-il pas, malgré lui, un instrument de cette hiérarchie cléricale?

[Alayn]

Dis donc, Joe, c'est très interessant ce que tu racontes là ! Bravo !

[joelausec]

Dis donc, Joe, c'est très interessant ce que tu racontes là ! Bravo !

Ben tu vois qu'on cause pas seulement de tricot ici