Tranche de vie
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- chef_joseph
- Vieux crouton
- Messages : 8675
- Enregistré le : dimanche 20 mai 2007 15:27
- Localisation : Vallée de la grande Creuse/Bordelais/
Tranche de vie
Un extrait d' un texte que j' ai ecrit sur ma petite enfance :
Tout est rythmé par le bruit répété des différents petits métiers, les cris particuliers des animaux domestiques et non domestiques propres à la vie à la campagne. De temps en temps le son de la cloche de l'église vient troubler ce calme apparent. Je dis troubler car dans la plupart des cas, on entend ce son lugubre le soir, pour annoncer la mort d'une personne de la commune. Ce son se répète souvent deux soirs de suite et le jour même de l'enterrement du défunt. Toute personne reconnaît ce bruit plaintif parce qu'il est beaucoup plus fréquent que le battement joyeux annonçant un baptême ou un mariage devenant rare vu l'âge moyen des six cent cinquante âmes peuplant mon pays.
Tout ceci n'est pas souvenir d'un jour tout particulier pour moi ni de ma toute petite enfance. Car que reste t'il dans notre mémoire de nos toutes premières années ? Mon pays, je le découvre lorsque je commence à le parcourir en tous sens sur mes courtes jambes, à aller où bon me semble, chez qui bon me semble, c'est à dire que les limites n'existent guère
Je sais , je ne nuis pas un écrivain de talent !!!!
J'accepte cependant les critiques !! bonnes ou mauvaises
Tout est rythmé par le bruit répété des différents petits métiers, les cris particuliers des animaux domestiques et non domestiques propres à la vie à la campagne. De temps en temps le son de la cloche de l'église vient troubler ce calme apparent. Je dis troubler car dans la plupart des cas, on entend ce son lugubre le soir, pour annoncer la mort d'une personne de la commune. Ce son se répète souvent deux soirs de suite et le jour même de l'enterrement du défunt. Toute personne reconnaît ce bruit plaintif parce qu'il est beaucoup plus fréquent que le battement joyeux annonçant un baptême ou un mariage devenant rare vu l'âge moyen des six cent cinquante âmes peuplant mon pays.
Tout ceci n'est pas souvenir d'un jour tout particulier pour moi ni de ma toute petite enfance. Car que reste t'il dans notre mémoire de nos toutes premières années ? Mon pays, je le découvre lorsque je commence à le parcourir en tous sens sur mes courtes jambes, à aller où bon me semble, chez qui bon me semble, c'est à dire que les limites n'existent guère
Je sais , je ne nuis pas un écrivain de talent !!!!
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" A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ! "
- chef_joseph
- Vieux crouton
- Messages : 8675
- Enregistré le : dimanche 20 mai 2007 15:27
- Localisation : Vallée de la grande Creuse/Bordelais/
Je dirais raconte encore ! j'aimerais bien que l'on vienne parler comme cela de son enfance. Je ne me rappelle pas grand chose de ma toute petite enfnce j'aimerais bien ...
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- Beaujarret
- Décédé
- Messages : 841
- Enregistré le : samedi 25 août 2007 23:07
- Localisation : St Dizier Leyrenne (Villeneuve sur Lot)
Et bienmoi, je suis né deux fois.
La première dans une banlieue nord de Paris, là où il y a beaucoup de gazomètres, de grandes cheminées qui fument noir et qui font tousser. Rien à dire.
Et puis en juin 53, j'avais 7 ans, on déménage à St Dizier parce que rachitique, le docteur avait dit à ma mère que je risquais de ne pas survivre ...
Tous mes sens se sont éveillés d'un coup, j'ai vu les genet en fleurs, j'ai entendu le coq chanté, j'ai bu de la grenadine et je faisait des barrages dans les caniveaux.
Si aujourd'hui je suis en contact avec une de ces sensation, je fais un bond de 54 ans en arrière.
Je ne vous dirai pas que le son qui accompagne la réception d'un mail est un coq qui chante !
La première dans une banlieue nord de Paris, là où il y a beaucoup de gazomètres, de grandes cheminées qui fument noir et qui font tousser. Rien à dire.
Et puis en juin 53, j'avais 7 ans, on déménage à St Dizier parce que rachitique, le docteur avait dit à ma mère que je risquais de ne pas survivre ...
Tous mes sens se sont éveillés d'un coup, j'ai vu les genet en fleurs, j'ai entendu le coq chanté, j'ai bu de la grenadine et je faisait des barrages dans les caniveaux.
Si aujourd'hui je suis en contact avec une de ces sensation, je fais un bond de 54 ans en arrière.
Je ne vous dirai pas que le son qui accompagne la réception d'un mail est un coq qui chante !
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- Marie
- Blé mur
- Messages : 1624
- Enregistré le : mardi 12 juillet 2005 14:40
- Localisation : poitou et limousin le we
une partie du texte que j'écris sur mon enfance, l'extrait se situe lorsque j'avais 6 ou 7ans et je décris la traite des vaches et mes souvenirs...
Ma mère , protégeait sa blouse d’un tablier de toile et nouait un foulard sur ses cheveux. Les pieds chaussés de bottes, elle transportait les bidons vides et les seaux dans l’étable.
Pendant ce temps, mon père ; un bâton à la main, revêtu d’une salopette bleue et d’un béret, allait chercher les vaches aux champs. Elles guettaient son arrivée attendant qu’il les détache une à une. Elles s’en allaient d’un pas tranquille vers l’étable, les mamelles pleines de lait et rentraient sans se faire prier.
Il les attachait à l’auge. Le pis des vaches était lavé au préalable avec un chiffon trempé dans l’eau. Mes parents s’asseyaient sur un trépied et mettaient le seau en équilibre entre leurs genoux. La tête appuyée sur le flanc de l’animal, la traite pouvait commencer, par un mouvement et une pression régulière des doigts. Elle s’effectuait dans le calme et le silence , seul le giclement du lait dans le fond du seau en fer blanc venait rompre la quiétude de l’instant. Parfois un ho ! sonore rappelait à l’ordre une vache agitée.
Les trayeurs maintenaient la cadence et une mousse blanche et vaporeuse remplissait peu à peu le seau dans un chuintement régulier, signe que les vaches donnaient leur lait de bon cœur.
L’été, il fallait faire la chasse aux mouches et aux taons qui ne laissaient pas un moment de répit , tant à l’animal qu’au trayeur occupé par la besogne . Toutes les occasions étaient bonnes pour piquer l’un ou l’autre et leur sucer un peu de sang ! La douleur était cuisante et l’animal , harcelé de toutes parts, donnait des coups de pieds pour chasser les intrus, sans résultats hélas. Il fallait retenir le seau qui risquait d’être renversé à tout instant et éviter les cinglants coups de queue, qui fouettaient l’air dans la chaleur étouffante. C’était l’occasion de véritables contorsions. La sueur coulait sur leur front et le long de leur dos.
Les vaches pendant la durée de la traite, recevaient une ration de farine et du foin, pour augmenter leur lactation.
Au fur et à mesure que les seaux se remplissaient, il fallait filtrer le lait et le vider dans les bidons.
J’ai le souvenir, d’une ribambelle de chats, de toutes les couleurs ,attendant impatiemment la traite. Ils savaient que pour eux l’heure du festin approchait. Il y avait toujours une écuelle posée par terre où, on leur mettait du lait mousseux et tiède, qu’ils lapaient goulûment. Ils accouraient de toutes parts, la queue en l’air pour venir prendre leur repas. Les chattes traînant leurs petits à leur suite. Après s’être rassasiés, ils s’installaient dans un coin pour y faire leur toilette en léchant leur pelage à grands coups de langue , afin d’y récupérer les gouttes qui s’y étaient déposées. Il arrivait parfois, qu’ils s’endorment repus le ventre rebondi sur la litière fraîche ou sur les bottes de paille.
La traite terminée, mes parents portaient les bidons lourds et tièdes dans le local froid de la laiterie à l’abri de la chaleur et des mouches. Ils étaient refroidis dans des bassins remplis d’eau fraîche.
Le lendemain matin, le lait était ramassé par la camionnette de la laiterie ou écrémé sur place, par le laitier.
Il comptabilisait la quantité collectée et la notait , au crayon de papier sur un carnet fourni par laiterie de Charroux. Il remettait ensuite le crayon derrière son oreille et repartait vers les autres fermes. Chaque début du mois suivant, la paie du lait nous était réglée en espèces.
Le petit lait allait aux cochons dont il améliorait l’ordinaire. Il restait alors à tirer l’eau du puits et à la faire chauffer, ma mère lavait alors les ustensiles à grands coups de brosse en chiendent et de lessive. Elle les rinçait ensuite soigneusement à l’eau fraîche, elle ajoutait de la javel à la dernière , puis les mettait à égoutter dans la laiterie pour limiter les microbes et les odeurs de caillé. Ils étaient secs et propres pour la traite suivante.
L’étable était l’endroit de prédilection des hirondelles, qui y venaient plus nombreuses chaque année. Elles y trouvaient la sécurité et la pitance, car très friandes d’insectes, et pouvaient en gober en plein vol une grande quantité. Elle bâtissaient leurs nids faits de terre et de brindilles de paille entre les solives de bois du grenier. Les petits y naissaient à la fin du printemps.
Les vaches, apportaient des champs ,bon nombre de mouches que les hirondelles pourchassaient pour leur progéniture, faisant aussi le régal des araignées qui avaient suspendu leur toile entre les poutres et la porte de l’étable.
Lorsqu’ils y avaient de jeunes veaux, ils étaient attachés par une longe à un fer à cheval fixé dans le mur. Les premiers jours, ils tétaient matin et soir avant la traite le colostrum au pis de leur mère, plus grands , ils buvaient dans un seau.
Quelques belles génisses restaient pour renouveler le troupeau et les autres partaient pour les élevages , achetés par le marchand, appelé aussi maquignon.
Chaque matin dès le réveil, commençait la corvée du fumier.
Muni d’une fourche, il fallait enlever la litière souillée et la mettre dans une brouette large et en bois. Pour ensuite , la vider sur le tas près de l’écurie. Mon père grimpait dans le grenier pour jeter de petites bottes de paille, il coupait la ficelle pour étaler la paille fraîche entre les pattes des bêtes. Le soir, on rafraîchissait juste la litière, en ajoutant de la paille propre sur celle du matin, en ayant soin d’enlever au préalable et de mettre de côté les bouses afin que les mamelles ne soient pas salies pendant la nuit.
Petite fille, je venais regarder mes parents s’affairer pendant la traite. J’entends encore le bruit métallique des chaînes agitées par les vaches et leur raclement le long des crèches. Il me revient aux narines, l’odeur forte de l’étable, mélange de sueur des bêtes et de lait, de bouse et de foin. Je m’asseyais sur une botte de paille où venaient me rejoindre les chats, à la recherche de quelques caresses, ils grimpaient sur mes genoux en ronronnant de plaisir.
J’étais ainsi, avec mes parents qui me surveillaient du coin de l’œil, jamais je n’ai ressenti l’ennui. Lorsque j’avais envie de bouger un peu, je me rendais dans le milieu( appelé ainsi, car de chaque côté se trouvaient les crèches, donc je me trouvais au milieu d’elles). J’allais parler aux vaches qui me regardaient de leurs beaux yeux noirs. Je caressais leur mufle tiède de mes petits doigts et je recevais souvent au passage de grands coups de langues rugueuses et humides.
La production de lait ne suffisant pas à faire vivre sa famille, mon père , la complémenta par une porcherie. Il vendait les porcelets au sevrage .
Les truies se promenaient en liberté avec leurs petits, sous les arbres, derrière la porcherie. Elles aimaient se vautrer dans la boue et fouiller le sol à la recherche de glands et de racines.
Les porcs recevaient deux fois par jour leur repas , composé essentiellement de farine de grains qu’il écrasait au moulin . Mélangée à de l’eau ou du petit lait, des pommes de terre cuites et des restes de cuisine , venaient parfois s’y ajouter. Il vidait le tout dans des auges en pierres ou en ciment. Les porcs en entendant les seaux s’entrechoquer, accouraient en grondant d’impatience et se jetaient sur leur pitance pour l’avaler goulûment. Leur groin s’enfonçait dans l’auge et fouillait le fond pour y trouver les plus gros morceaux de nourriture .Lorsqu’ils relevaient la tête, ils mâchaient bruyamment, les paupières mi-closes sur leurs yeux rouges et les babines dégoulinantes du jus de leur repas :
J « j’ai compris en les observant, d’où venait l’expression : manger comme un cochon »
Ma mère , protégeait sa blouse d’un tablier de toile et nouait un foulard sur ses cheveux. Les pieds chaussés de bottes, elle transportait les bidons vides et les seaux dans l’étable.
Pendant ce temps, mon père ; un bâton à la main, revêtu d’une salopette bleue et d’un béret, allait chercher les vaches aux champs. Elles guettaient son arrivée attendant qu’il les détache une à une. Elles s’en allaient d’un pas tranquille vers l’étable, les mamelles pleines de lait et rentraient sans se faire prier.
Il les attachait à l’auge. Le pis des vaches était lavé au préalable avec un chiffon trempé dans l’eau. Mes parents s’asseyaient sur un trépied et mettaient le seau en équilibre entre leurs genoux. La tête appuyée sur le flanc de l’animal, la traite pouvait commencer, par un mouvement et une pression régulière des doigts. Elle s’effectuait dans le calme et le silence , seul le giclement du lait dans le fond du seau en fer blanc venait rompre la quiétude de l’instant. Parfois un ho ! sonore rappelait à l’ordre une vache agitée.
Les trayeurs maintenaient la cadence et une mousse blanche et vaporeuse remplissait peu à peu le seau dans un chuintement régulier, signe que les vaches donnaient leur lait de bon cœur.
L’été, il fallait faire la chasse aux mouches et aux taons qui ne laissaient pas un moment de répit , tant à l’animal qu’au trayeur occupé par la besogne . Toutes les occasions étaient bonnes pour piquer l’un ou l’autre et leur sucer un peu de sang ! La douleur était cuisante et l’animal , harcelé de toutes parts, donnait des coups de pieds pour chasser les intrus, sans résultats hélas. Il fallait retenir le seau qui risquait d’être renversé à tout instant et éviter les cinglants coups de queue, qui fouettaient l’air dans la chaleur étouffante. C’était l’occasion de véritables contorsions. La sueur coulait sur leur front et le long de leur dos.
Les vaches pendant la durée de la traite, recevaient une ration de farine et du foin, pour augmenter leur lactation.
Au fur et à mesure que les seaux se remplissaient, il fallait filtrer le lait et le vider dans les bidons.
J’ai le souvenir, d’une ribambelle de chats, de toutes les couleurs ,attendant impatiemment la traite. Ils savaient que pour eux l’heure du festin approchait. Il y avait toujours une écuelle posée par terre où, on leur mettait du lait mousseux et tiède, qu’ils lapaient goulûment. Ils accouraient de toutes parts, la queue en l’air pour venir prendre leur repas. Les chattes traînant leurs petits à leur suite. Après s’être rassasiés, ils s’installaient dans un coin pour y faire leur toilette en léchant leur pelage à grands coups de langue , afin d’y récupérer les gouttes qui s’y étaient déposées. Il arrivait parfois, qu’ils s’endorment repus le ventre rebondi sur la litière fraîche ou sur les bottes de paille.
La traite terminée, mes parents portaient les bidons lourds et tièdes dans le local froid de la laiterie à l’abri de la chaleur et des mouches. Ils étaient refroidis dans des bassins remplis d’eau fraîche.
Le lendemain matin, le lait était ramassé par la camionnette de la laiterie ou écrémé sur place, par le laitier.
Il comptabilisait la quantité collectée et la notait , au crayon de papier sur un carnet fourni par laiterie de Charroux. Il remettait ensuite le crayon derrière son oreille et repartait vers les autres fermes. Chaque début du mois suivant, la paie du lait nous était réglée en espèces.
Le petit lait allait aux cochons dont il améliorait l’ordinaire. Il restait alors à tirer l’eau du puits et à la faire chauffer, ma mère lavait alors les ustensiles à grands coups de brosse en chiendent et de lessive. Elle les rinçait ensuite soigneusement à l’eau fraîche, elle ajoutait de la javel à la dernière , puis les mettait à égoutter dans la laiterie pour limiter les microbes et les odeurs de caillé. Ils étaient secs et propres pour la traite suivante.
L’étable était l’endroit de prédilection des hirondelles, qui y venaient plus nombreuses chaque année. Elles y trouvaient la sécurité et la pitance, car très friandes d’insectes, et pouvaient en gober en plein vol une grande quantité. Elle bâtissaient leurs nids faits de terre et de brindilles de paille entre les solives de bois du grenier. Les petits y naissaient à la fin du printemps.
Les vaches, apportaient des champs ,bon nombre de mouches que les hirondelles pourchassaient pour leur progéniture, faisant aussi le régal des araignées qui avaient suspendu leur toile entre les poutres et la porte de l’étable.
Lorsqu’ils y avaient de jeunes veaux, ils étaient attachés par une longe à un fer à cheval fixé dans le mur. Les premiers jours, ils tétaient matin et soir avant la traite le colostrum au pis de leur mère, plus grands , ils buvaient dans un seau.
Quelques belles génisses restaient pour renouveler le troupeau et les autres partaient pour les élevages , achetés par le marchand, appelé aussi maquignon.
Chaque matin dès le réveil, commençait la corvée du fumier.
Muni d’une fourche, il fallait enlever la litière souillée et la mettre dans une brouette large et en bois. Pour ensuite , la vider sur le tas près de l’écurie. Mon père grimpait dans le grenier pour jeter de petites bottes de paille, il coupait la ficelle pour étaler la paille fraîche entre les pattes des bêtes. Le soir, on rafraîchissait juste la litière, en ajoutant de la paille propre sur celle du matin, en ayant soin d’enlever au préalable et de mettre de côté les bouses afin que les mamelles ne soient pas salies pendant la nuit.
Petite fille, je venais regarder mes parents s’affairer pendant la traite. J’entends encore le bruit métallique des chaînes agitées par les vaches et leur raclement le long des crèches. Il me revient aux narines, l’odeur forte de l’étable, mélange de sueur des bêtes et de lait, de bouse et de foin. Je m’asseyais sur une botte de paille où venaient me rejoindre les chats, à la recherche de quelques caresses, ils grimpaient sur mes genoux en ronronnant de plaisir.
J’étais ainsi, avec mes parents qui me surveillaient du coin de l’œil, jamais je n’ai ressenti l’ennui. Lorsque j’avais envie de bouger un peu, je me rendais dans le milieu( appelé ainsi, car de chaque côté se trouvaient les crèches, donc je me trouvais au milieu d’elles). J’allais parler aux vaches qui me regardaient de leurs beaux yeux noirs. Je caressais leur mufle tiède de mes petits doigts et je recevais souvent au passage de grands coups de langues rugueuses et humides.
La production de lait ne suffisant pas à faire vivre sa famille, mon père , la complémenta par une porcherie. Il vendait les porcelets au sevrage .
Les truies se promenaient en liberté avec leurs petits, sous les arbres, derrière la porcherie. Elles aimaient se vautrer dans la boue et fouiller le sol à la recherche de glands et de racines.
Les porcs recevaient deux fois par jour leur repas , composé essentiellement de farine de grains qu’il écrasait au moulin . Mélangée à de l’eau ou du petit lait, des pommes de terre cuites et des restes de cuisine , venaient parfois s’y ajouter. Il vidait le tout dans des auges en pierres ou en ciment. Les porcs en entendant les seaux s’entrechoquer, accouraient en grondant d’impatience et se jetaient sur leur pitance pour l’avaler goulûment. Leur groin s’enfonçait dans l’auge et fouillait le fond pour y trouver les plus gros morceaux de nourriture .Lorsqu’ils relevaient la tête, ils mâchaient bruyamment, les paupières mi-closes sur leurs yeux rouges et les babines dégoulinantes du jus de leur repas :
J « j’ai compris en les observant, d’où venait l’expression : manger comme un cochon »
- chef_joseph
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Bravo Marie , j' aurais pu écrire la même chose en 10 fois moins long et 10 fois moins bien !!!!!
Ton texte me touche profondément !!!! merci Marie
J' ai vécu toutes ces choses mais ne sais pas les écrire aussi bien !!!!
Là on voit la différence entre une littéraire et un scientifique !!!!
Entre un homme et une femme !!!!
Ton texte me touche profondément !!!! merci Marie
J' ai vécu toutes ces choses mais ne sais pas les écrire aussi bien !!!!
Là on voit la différence entre une littéraire et un scientifique !!!!
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" A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ! "
j’ai compris en les observant, d’où venait l’expression : manger comme un cochon »[Vous devez être enregistré et connecté pour voir les liens]
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- chef_joseph
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Un extrait d' un texte que j' ai ecrit sur ma petite enfance :
autre extrait :
Il est aussi quelques anecdotes très précises qui marquent ma mémoire sur les bancs de l'école. Pour en citer au moins deux je choisirai le jour où un chat s'est réfugié tout en haut du grand sapin qui orne la cour des grands ; jour de grand vent bien sûr ; nous ne saurons jamais comment il est redescendu ; nous étions rentrés en classe. L'autre anecdote, c'est le jour où un grand au fond de la classe des petits s'est coincé le doigt dans un trou de son pupitre, au fond de son casier bien sûr, et lui de tirer, et plus il tire plus son doigt gonfle. Ceci s'est terminé par la venue de son oncle le menuisier qui a dû découper la table pour libérer le doigt du malheureux Michel……
autre extrait :
Il est aussi quelques anecdotes très précises qui marquent ma mémoire sur les bancs de l'école. Pour en citer au moins deux je choisirai le jour où un chat s'est réfugié tout en haut du grand sapin qui orne la cour des grands ; jour de grand vent bien sûr ; nous ne saurons jamais comment il est redescendu ; nous étions rentrés en classe. L'autre anecdote, c'est le jour où un grand au fond de la classe des petits s'est coincé le doigt dans un trou de son pupitre, au fond de son casier bien sûr, et lui de tirer, et plus il tire plus son doigt gonfle. Ceci s'est terminé par la venue de son oncle le menuisier qui a dû découper la table pour libérer le doigt du malheureux Michel……
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- chef_joseph
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